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Conflit en Syrie : une fatwa saoudienne autorisant les viols collectifs de fillettes par les miliciens

Auteur : | Editeur : Admin | Jeudi, 21 Févr. 2013 - 14h35

 

Alors que le conflit syrien s’intensifie de plus en plus avec l’arrivée de combattants de différents pays arabes, le prédicateur saoudien Mohammed Al-Arifi a lancé une fatwa qui n’en finit pas de déchaîner les passions. Et pour cause, il vient de publier un avis religieux autorisant les mariages temporaires des jeunes filles avec les combattants venus soutenir les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL).

Selon le “cheikh” saoudien, Mohamed Al-Arrifi ( en photo), le mariage de jouissance “Zawaj Almouta” avec des jeunes adolescentes de quatorze ans et plus est permis aux “moudjahidines” en Syrie.

Pour les combattants de l’ASL qui ne se seraient pas “réunis” à des femmes depuis deux ans, il leur serait permis de se servir de femmes ayant atteint l’âge de 14 ans, de divorcées et de veuves, stipule la fatwa.

Cette ignoble “fatwa”, selon Al-Arrifi, serait destinée à régler les problèmes sexuels chez les combattants syriens de l’armée libre (1).

La chaîne libanaise arabophone Al Jadeed TV a révélé que dans la banlieue de Damas, l’un des groupes extrémistes détenait, dans l’un des abris, un groupe de 13 filles ( dont 8 syriennes). Par ailleurs, il y avait aussi 220 hommes. Ils étaient tous réunis à des fins sexuelles. L’une des détenues qui n’avait pas encore atteint ses 16 ans, dit en pleurant que son père l’avait sacrifiée pour le “Jihad”, parce qu’il ne pouvait pas participer à des opérations de combat avec les”moudjahidines” (2).

Selon ce “savant” musulman, Mohamed Al-Arrifi, le mariage des filles “pendant quelques heures” favorise pour elles l’accès au « Paradis d’Allah ». En d’autre termes les relations sexuelles, même dans un mariage temporaire, sont permises et même encouragées car recevoir le sperme des “moudjahidines” est le billet d’entrée au Paradis pour ces jeunes adolescentes.

Ce cheikh est pourtant l’une des vedettes sur les écrans des pays arabes. Il est notamment connu sur “youtube” pour avoir expliqué comment un bon musulman doit battre sa femme. Il est également l’auteur de propos antisémites et de déclarations insultantes sur les homosexuels.

Sur la chaîne saoudienne Al-Rissala, soutenue financièrement par les autorités religieuses, Al-Arifi a affirmé que les femmes occidentales se marieraient avec des chiens et des ânes et que 54% des femmes danoises ne savaient pas qui était le père de leurs enfants !

Le “cheikh” saoudien a été déjà désigné persona non grata en Suisse, en novembre dernier, par l’Office fédéral des migrations (ODM) qui lui a interdit l’entrée en Suisse et dans l’espace Schengen.

Les salafistes wahhabites sont adeptes du mariage temporaire des jeunes filles

Les sadiques salafistes wahhabites saoudiens sont adeptes des mariages temporaires des jeunes filles. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs qu’une fatwa autorise les viols des filles sous couvert de la notion du « mariage temporaire ».

Salih bin Fawzan un dignitaire religieux membre du prestigieux Conseil islamique d’Arabie Saoudite, avait publié en 2011 une fatwa en affirmant qu’il n’y a pas de minimum d’âge pour le mariage, et que les filles peuvent être mariées, même si elles sont au berceau”. Il s’appuyait sur le Coran 65:4, qui traite du mariage aux femmes qui n’ont pas encore eu leurs règles (sont pré-pubères). Fawzan conclut sa fatwa par un avertissement :

” Il incombe à ceux qui appellent à fixer un âge minimum pour le mariage de craindre Allah et de ne pas contredire sa loi (sharia), ou d’essayer de légiférer les choses qu’Allah n’a pas permises. Les lois sont la souveraineté d’Allah, et la législation est son droit exclusif, ne devant être partagé par aucun autre. Et parmi ces lois figurent les règles qui régissent le mariage. ”

Même l’ancien grand mufti d’Arabie Saoudite, Cheikh Abd al-Aziz ibn Abd Allah ibn Baaz, a encouragé “le mariage des enfants”, puisque “le Coran et la Sunna l’approuvent” . (Fawzan fut un élève de Bin Baz).

Au Maroc aussi une fatwa similaire avait autorisé, en 2007, le mariage des fillettes à partir de neuf ans. Pour appuyer sa fatwa Mohamed ben Abderrahmane Al-Maghraoui, avait cité l’exemple de Mahomet qui se serait marié avec l’une de ses épouses (Aïcha) âgée de neuf ans.

Déjà le religieux le plus populaire au monde arabe, Youssef Qaradawi (86 ans) et dirigeant le Conseil européen de la fatwa, épousa une fillette qui avait 14 ans.

Le mariage temporaire est « une bénédiction de Dieu » par les premiers musulmans

Le mariage temporaire est tout à fait naturel du point de vue islamique. Il est même décrit comme « une bénédiction de Dieu » par les premiers musulmans.

Le Coran le déclare licite : « Ô les croyants ! Ne déclarez pas illicites les bonnes choses que Dieu vous a rendu licites. Et ne transgressez pas. Dieu n’aime pas les transgresseurs » [Coran 5 :87]. Autrement dit, n’abusez pas. Ce verset fait indirectement allusion au mariage temporaire.

Un autre verset un peu plus clair va jusqu’à énoncer la nécessité de recourir au mariage temporaire :

« Puis de même que vous jouissez d’elles, donnez-leur leur récompense comme une chose due. Il n’y a aucun péché contre vous à ce que vous concluez un accord quelconque entre vous après la fixation de la récompense. Dieu est savant, sage » [Coran 4 :24].

Ce verset fait directement allusion au mariage temporaire, appelé également « de jouissance ». Le verbe « jouir » est employé pour dire que le but principal de ce mariage est de satisfaire son désir.

Contrairement au mariage ordinaire musulman, le mariage temporaire est à durée déterminée. Son temps peut être fixé par exemple à quelques heures, voir une semaine ou un mois . Toutes les durées sont possibles, tout dépend des circonstances. Le mariage temporaire n’est pas fait pour fonder une famille mais pour satisfaire des désirs sexuels dans l’immédiat. Quand le désir sexuel, de l’homme, s’entend, est à son comble, ce mariage devient nécessaire.

Si l’on se réfère à la législation islamique, nous trouvons que les musulmans s’accordent aussi sur le fait que le Prophète Mahomet a institué ce mariage temporaire.

 

Le mariage temporaire est une tradition islamique mise en place pour « le repos du guerrier »

La plupart des juridictions civilisés considèrent qu’un enfant en dessous de l’âge de la majorité sexuelle, ne peut valablement consentir à un rapport sexuel, à l’exception de l’Islam qui a connu cette pratique mise en place pour assurer, en autres, « le repos des guerriers musulmans ».

Le mariage temporaire “Zawaj Almouta” ( appelé aussi Nikâhoul Mout’ah) est une pratique qui est apparue au début de l’Islam lors des conquêtes. Les érudits musulmans le justifient par l’extrême nécessité de ce genre de mariage où se trouvaient les Compagnons de Mahomet à ce moment-là, surtout que la plupart d’entre eux venaient à peine d’embrasser l’Islam et souffraient d’un célibat acerbe accompagné de la rareté de femmes (3).

Le mariage temporaire était une autorisation exceptionnelle au début de l’Islam pour celui qui était dans le cas de force majeure (comme c’était le cas aussi pour pouvoir manger une bête morte, du sang et de la chair de porc). Il était consommé surtout au cours du Jihad lorsque les femmes étaient rares par rapport au nombre des guerriers musulmans.

Le Prophète lui même avait autorisé cette pratique pour les combattants qui étaient autour de lui et qui éprouvaient des désirs sexuels forts avant et après les combats. Le mariage temporaire est donc authentique en Islam puisque il est cité dans le « Sahih » qui est un livre officiel où sont rapportées les paroles véridiques du Prophète. C’est la seconde source d’inspiration de la législation islamique après le Coran (4).

Le mariage temporaire qui est décrit comme « une bénédiction de Dieu » pour les premiers musulmans n’était pas pratiqué sans abus. Le Prophète au cours de certains de ses voyages où ses Compagnons se trouvaient loin de leurs épouses et éprouvaient une certaine difficulté à supporter la privation sexuelle, il autorisait ceux-ci à contracter des mariages temporaires.

Ce mariage du désir était aussi un élément de conquête et de propagation de l’Islam. La dispersion des Compagnons du Prophète dans les territoires nouvellement conquis et leur mélange avec les peuples convertis de fraîche date permettaient le mélange de sang avec celui des nouveaux convertis.

Cette pratique autorisée par le fondateur de la Communauté islamique ( dit Oumma) permettait à la fois aux guerriers musulmans de satisfaire leurs désirs de « chair fraîche » et aussi de faire avancer la cause de l’Islam.

Le premier calife qui a succédé au Prophète, Abu Bakr Al-Siddiq, n’a fait que confirmer la tradition prophétique. Ce n’est qu’à l’époque du deuxième calife Omar ibn Al-Khattab que les choses ont changé. Ce dernier a finit par interdire momentanément le mariage temporaire après la mort du Prophète et d’Abou Bakr étant donné que les premiers musulmans avaient abusé du mariage temporaire.

Le mariage temporaire est de retour dans le monde musulman

Une partie des musulmans considèrent que cette abrogation de ce mariage de jouissance n’est pas valide aujourd’hui car les sources islamiques affirment, en se basant sur des rapports traditionnels, que ce mariage n’a pas été abrogé définitivement. Les jurisconsultes estiment que la prohibition était du genre administratif émanant du deuxième calife Omar ibn Al-Khattab qui aurait dit: “Il y avait, au temps du Prophète, deux jouissances qu’il avait permises. Quant à moi, je les interdis et je punirai ceux qui s’y adonneront “.

Ils appuient leurs positions sur le principe islamique qui dit « que personne ne pourra interdire ce qui a été permis par le Messager de Dieu ». On ne peut que comprendre donc que la prohibition en question était une prohibition administrative dictée par un intérêt limité à un moment bien déterminé.

Les jurisconsultes citent une Tradition émanant de l’imam Ali ( cousin du prophète de l’Islam) qui dit: ” Si Omar n’avait pas prohibé le mariage de jouissance, personne en dehors des malheureux n’aurait commis l’adultère”, ou selon, une autre version, “très peu de gens auraient commis l’adultère ”

Ce quatrième calife de l’Islam (656-661) aurait donc restauré le mariage de jouissance.

C’est donc sous cet angle qu’on peut expliquer le retour au mariage temporaire dans le monde musulman. Il est connu sous le nom « sigheh» en Iran, et dans les communautés chiites et de zawaj Al moutâa (mariage de jouissance ) dans le monde sunnite. A signaler que ce dernier est pratiqué depuis des années par les salafistes, en Algérie, en Tunisie, au Maroc ainsi qu’en Égypte. Ils proposent aux jeunes notamment dans les milieux estudiantins, pour ne pas consommer leur union dans le péché, de le conclure devant deux témoins, afin de légitimer leur union devant Dieu.

Cette nouvelle fatwa saoudienne autorisant les mariages collectifs des jeunes filles par les “moudjahidines” vient confirmer cette tendance.

La nouvelle fatwa pour les “moudjahidines” serait elle une incitation aux viols en temps de guerre ?

Bien sûr, le “cheikh” Mohammed Al-Arifi, comme on a vu plus haut, n’est pas le premier à insister sur la légitimité de la pédophilie en Islam. Il ne faut pas se tromper, la Sharia n’est rien de moins qu’un système juridique construit sur la base des mots et des actes du 7e siècle, dont le comportement – de la pédophilie à l’esclavage à la guerre et au pillage – a été celui des Arabes au 7ème siècle.

Mais ce qui est répugnant dans cette nouvelle fatwa c’est qu’elle vient pour enfoncer encore la détresse des femmes en général en Syrie dans un pays en proie à une guerre civile. Déjà les femmes subissent, depuis 22 mois, toutes sortes de sévices perpétrés par les “moudjahidines” ( mais aussi par les forces de l’ordre syriennes). Le dernier rapport des Nations unies concernant la Syrie avait, lui, décrit le viol comme l’un des crimes contre l’humanité infligé à la population civil (6).Plusieurs pays n’ont jusqu’à présent rapporté l’utilisation des violences sexuelles par le camp des rebelles.

Mis à part le fait que cette fatwa du célèbre prédicateur Mohammed Al-Arifi est une incitation aux viols des jeunes adolescentes de quatorze ans et plus (viols selon la Convention internationale des droits de l’enfant) mais elle peut aussi être qualifiée d’incitation aux viols en temps de guerre, ce qui est encore plus grave au sens du droit international.

Le 27 juin 1996, pour la première fois dans l’histoire, le Tribunal pénal international de la Haye avait qualifié le viol contre les femmes commis en temps de guerre de crime contre l’humanité (7).

En 2008, une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU a défini le viol comme une « arme de guerre ».

Cette fatwa saoudienne est donc un crime contre l’humanité car elle encourage les viols utilisés comme arme de guerre dans les conflits, sinon toute les décisions importantes prises à ce sujet dans les tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda ne serviraient à rien.

Le silence devant ce genre de fatwa, surtout dans la situation actuelle que traverse le peuple syrien, équivaut à légaliser le viol en temps de guerre, mais aussi la torture, la barbarie ou l’extermination au nom de l’Islam. Les
témoignages d’agressions sexuelles de femmes et de jeunes filles ne manquent pas en Syrie et cela risque d’empirer avec cette fatwa autorisant de fait les viols collectifs de fillettes par les mâles en rût ( les moudjahidins, excusez moi) qui comptent par milliers (7).

Les Syriens se souviendront de toute façon, dans le traumatise de cette guerre civile, que le “cheikh” Mohammed Al-Arifi a eu la primauté de légaliser par sa fatwa « les maisons d’abattage Hallal » en Syrie, à la gloire des premiers guerriers musulmans d’Arabie.

Ftouh Souhail

(1)Voir l’information sur la chaîne libanaise arabophone Al Jadeed TV: https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=l_hsGakidh4

(2)Voir le lien en arabe : http://www.aljadeed.tv/MenuAr/news/DetailNews/DetailNews.html?id=46600

(3)Ainsi que relève ce motif Abdullah Ibn Mas’oud en ces termes : “Nous partions au combat avec le Messager d’Allah alors que nous n’avions pas de femmes. Nous nous sommes donc dit : pourquoi ne pas se castrer ? Le Prophète nous l’y interdit et nous autorisa d’épouser temporairement la femme contre l’habit”. Rapporté par Al-Boukhari (4784) et Mouslim (1404). Beaucoup de savants ont mentionné ce motif comme c’est le cas avec Ibn Hajr dans Fatwoul Bâry (9/170 – 171) qui dit : “… Ceci n’était fait qu’au cours du Jihad et les femmes étaient rares.”

(4)C’est ainsi que Jabir ibn Abdallah et que Salameh ibn Accou‘a, deux grands Compagnons du Prophète de l’Islam rapportent qu’un messager du Prophète est venu et a dit : « Le Prophète de Dieu vous a permis de pratiquer le mariage temporaire » (Sahih Muslim). Cette parole citée dans le Sahih de l’imam Muslim est indiscutable. La deuxième preuve de l’authenticité de cette parole est qu’elle est rapportée par deux grands Compagnons du Prophète, qui sont dignes de confiance.
Nous retrouvons Jabir Ibn Abdallah qui rapporte une autre parole dans le livre de l’imam Muslim dans son Sahih : « Nous avons pratiqué le mariage temporaire durant la vie du Prophète (Paix sur lui) et ensuite Omar nous a interdit de le pratiquer et nous n’y avons plus jamais recouru ». Dans le même Sahih, on a la même parole rapportée par Ibn Abbas qui est une référence à lui seul pour les Musulmans, ce qui est une autre preuve.

(5)Navi Pillay, haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme, a déclaré, le 11 septembre 2012, que les tueries de masse et la torture étaient devenues “la norme” en Syrie, insistant pour que ces crimes soient portés devant la Cour pénale international.

(6)Voir le dossier de Foca dans le dossier de l’ex-Yougoslavie, du nom d’une ville bosniaque, établit qu’en avril 1992, une partie des forces armées serbes et surtout des paramilitaires se sont notamment livrés à des viols1systématiques, collectifs et accompagnés de sévices et de meurtres de femmes et de petites filles.

(7)Selon un rapport des Nations unies publié en novembre 2011, il rapporte que plusieurs femmes ont été frappées au niveau des parties génitales, contraintes de faire des fellations, soumises à des séances d’électrochoc et à des brûlures de cigarettes sur l’anus. Des témoignages recoupés par HRW dans son rapport de juin dernier affirment que des rebelles ont capturé une femme et lui ont inséré un rat dans le vagin.


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