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La Chine et la Russie veulent mettre l’Allemagne sur leur orbite économique.

Auteur : DeepResource | Editeur : Walt | Mardi, 04 Nov. 2014 - 22h09

Le journaliste globe trotteur et muckraker, Pepe Escobar, n’est pas un fan de l’empire globalisé des États-Unis, c’est le moins que l’on puisse dire.

Dans l’un de ses derniers articles, il pose la question sur la possibilité de chasser les États-Unis hors de l’Eurasie. Pour faire court, la réponse est : oui. Escobar émet la possibilité que l’Allemagne rejoigne Moscou et Beijing :

Un spectre hante le vieillissant « Nouveau centenaire Étasunien » : la possibilité d’une alliance stratégique pour promouvoir le commerce et les échanges entre Beijing, Moscou et Berlin ; appelons-la, la BMB. Sa vraisemblance est sérieusement discutée au plus haut niveau à Beijing, à Moscou, et vu avec intérêt à Berlin, New Delhi et Téhéran, mais ce n’est pas chose à mentionner à Washington ou dans le quartier général de l’OTAN. Les plaques tectoniques de la politique Eurasienne continuent de se déplacer, et elle ne vont pas simplement s’arrêter parce que les élites Étasuniennes refusent d’accepter que leur court « moment unipolaire » est en déclin.

Comme nous l’avons dit dans des articles précédents, les États-Unis essayent « d’isoler » la Russie et la Chine à travers l’Ukraine et le Japon. Si tant est qu’il soit possible d’isoler des pays géants comme la Chine et la Russie. Peut-être est-il plus juste de dire que les États-Unis tiennent ses mandataires (l’Union Européenne et le Japon) isolés, en les montant respectivement contre la Russie et la Chine.

En 2013, les dirigeants chinois ont donné leur vision du futur : le Rêve Chinois. Pour eux :

Le « Rêve Chinois », souligne le Président Xi Jinping, est de construire une société modérée et prospère, et de réaliser le rajeunissement de la nation… Le Rêve Chinois intègre les inspirations nationales et personnelles, avec les buts jumeaux que sont : élever le sentiment de fierté nationale et atteindre le bien-être personnel. Cela requiert une croissance économique soutenue, d’élargir l’égalité et d’incorporer des valeurs culturelles qui contre-balanceront le matérialisme.

De plus, le président Xi Jinping propose qu’une part de se rêve soit :

Un futur réseau organisé par les chinois, une nouvelle route de la soie qui créerait l’équivalent d’un Trans-Asian Express pour le commerce Eurasien. Donc si Beijing, par exemple, ressent des pressions de la part de Washington et Tokyo sur le front maritime, sa réponse comprendra deux choix fondés sur le commerce à travers le continent eurasien : le premier se fera via la Sibérie, et l’autre via l’Asie Centrale et ses 5 « stans » (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan ).

Autrement dit : laisser les États-Unis contrôler les océans pour qu’ils utilisent leur énorme flotte pour réguler le trafic des baleines, pendant que la Chine commerce avec la Russie et l’ sur terre. Fini le contrôle global des États-Unis et leur pouvoir Thalassocratique.

Pendant ce temps, la Russie et la Chine ont tous les deux perdu leur intérêt pour l’occident :

Il fut un temps pas si lointain où les autorités de Beijing flirtaient avec l’idée de réécrire le jeu géopolitique/économique côte à côte avec les États-Unis, alors que Moscou laissait entendre que la Russie pourrait, un jour, rejoindre l’OTAN. Mais plus maintenant. Aujourd’hui, le pays de l’Occident qui intéresse les deux pays, est une Allemagne qui n’est plus dominée par le pouvoir Étasunien et la volonté de Washington.

L’Allemagne a plus d’un demi siècle d’intense coopération économique avec la Russie, en commençant avec l’Ostpolitik (« politique vers l’Est », en allemand) en 1969 par Willy Brandt, suivie par la Deutsch-sowjetische Röhren-Erdgas-Geschäfte (comprenez un accord Germano-soviétique en matière du commerce du gaz, en 1970), continuée sous Helmut Schmidt. Dans les pays du sud, l’Allemagne est par conséquent vue comme le 6ème membre des BRICS. L’ allemande résiste à la tendance des Etats-Unis de s’isoler de la Russie. Les politiques allemandes restent cependant attachées à l’atlantisme. La Chine se concentre sur son développement intérieur et n’a toujours pas élabli un programme pour l’extérieur, à ce qu’il semble,du moins. Il y a bien une force millitaire, mais pas avec un niveau qui pourrait défier les Etats-Unis.

Au lieu de cela, la Chine tourne le dos à l’océan et se concentre sur le développement Eurasien :

Pendant ce temps, avec la US Navy qui, dans un futur proche, contrôlera toutes les voix maritimes mondiales, la planification de ces nouvelles Routes de la Soie, à travers l’Eurasie, avance rapidement. Le résultat devrait démontrer le triomphe des voies à infrastructures intégrées – routes, trains à haute vitesse, pipelines, ports – qui connecteront la Chine à l’Europe Occidentale et au bassin Méditerranéen, la Mare Nostrum de l’ancien Empire Romain.

Une autre route envisagée est : Xian, Asie Centrale, Iran, Irak, l’Anatolie (Asie Mineure) pour finir à Venise. La Chine projette de s’équiper en routes, trains à grandes vitesse, pipelines et avec un réseau de fibre optique, tout cela pour se relier avec le reste de l’Eurasie. Urumqi, la capitale de Xinjiang, dans le désert du Nord-Ouest de la Chine, est appelée à devenir la plaque tournante de tout le système.

En 2018, la Chine pourrait très bien être le premier partenaire commercial de l’Allemagne. Actuellement, l’Europe est divisée au sujet de l’Ukraine. L’Italie et la Hongrie sont pro-russes, le Royaume-Uni, la Suède, la Pologne, les pays baltes et la Roumanie sont anti-russes, et l’Allemagne se tient entre les deux. Escobar pense que d’ici 2025, la BMB pourrait devenir réalité.

Les 11179 km de la Yuxinou (Chongqing-Xinjiang-Europe) International Railway, annoncée comme étant la « Route moderne de la Soie », à été mise en route officiellement le 31 août. Elle part de Chongqing, passe par le Col d’Alataw pour franchir la frontière du Kazakhstan, puis continue à travers la Russie, la Biélorussie, la Pologne pour finalement arriver a Duisburg en Allemagne… Par cette nouvelle route, cela prend seulement 16 jours en moyenne pour transporter des marchandises de Chine vers l’intérieur du continent européen, c’est à dire 20 jours de moins que le transport maritime depuis les zones situées à l’est de la Chine.


- Source : DeepResource

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