www.zejournal.mobi
Dimanche, 19 Mai 2024

M. Assad ou l’Etat islamique : l’Occident ne parvient pas à choisir ses priorités

Auteur : Sergei Duz | Editeur : Walt | Jeudi, 23 Oct. 2014 - 22h20

Au moins une partie d’un nouveau lot d’armements américains parachutés, destinés aux Kurdes défendant la ville syrienne de Kobané, s’est trouvée entre les mains des djihadistes de l’Etat islamique (EI). De l’avis des experts, cet incident scandaleux prouve une fois de plus la nécessité de coopération de la coalition occidentale avec Damas.

Qui plus est, les djihadistes mènent leurs opérations avec toujours plus de succès, dit le politologue russe Stanislav Tarassov.

« Les combats sont menés sur deux directions : syrienne et irakienne. Un front uni s’est en fait formé. Les hostilités peuvent éventuellement s’étendre aux régions frontalières de Turquie. Les opérations sur le terrain contre les islamistes ne sont menées que par des détachements kurdes. Partiellement les combats engagent des militants du Parti des Travailleurs du Kurdistan, considéré en Turquie comme terroriste.

L’EI contrôle actuellement près de la moitié de l’Irak et un tiers de la Syrie. C’est un territoire énorme. On doit reconnaître que le potentiel chez les djihadistes reste encore assez important. Les unités de l’EI, dont les effectifs représentent au total quelque 50 000 hommes, mènent les opérations professionnellement. Ce n’est plus une guérilla, même si les djihadistes pratiquent une guerre des partisans. »

Les experts ne peuvent se débarrasser de l’impression que les Etats-Unis n’arrivent pas à déterminer leurs objectifs et tâches dans cette région. Voici ce qu’en pense Stanislav Tarassov.

« Les Américains disposent actuellement au Proche-Orient d’un groupe armé de 150 000 -170 000 hommes, d’une infrastructure de combat importante. A la fois des experts du Pentagone déclarent que sans une opération au sol on ne saura pas vaincre l’EI. Si les Etats-Unis et leurs alliés s’y décident, une opération de plein format ne prendra que deux ou trois semaines au plus. Or les Américains se retiennent pour le moment de faire ce pas. Ils évoquent d’autres délais : deux-trois ans. Qui plus est, ils sont en train de former une coalition disparate, en disant à leurs alliés qu’il faut se préparer à une guerre durable. On se demande dans quel but tout cela est fait. Les Américains prétendent que leur objectif principal est l’Etat islamique. Tandis que la Turquie indique Bachar al-Assad ».

Autrement dit, dans le camp des adversaires de l’EI on constate divergences et hésitations. On n’a pas à douter que les forces coalisées ne manqueront pas l’occasion pour démonter le régime de Bachar al-Assad. Il reste à savoir laquelle des deux cibles – M. Assad ou l’Etat islamique – considèrent-elles prioritaire à l’étape donnée. Si ce sont quand même les islamistes, l’Occident aurait pu délaisser sa doctrine de l’exportation de la démocratie et prendre Damas sinon pour allié, du moins pour compagnon de route. Cela aurait permis de réduire les dépenses et de garder énormément de vies de soldats de la coalition. D’autant plus qu’une telle démarche s’inscrirait très bien dans les valeurs de base, que la Maison Blanche dit être attachée à défendre à travers le monde.


- Source : Sergei Duz

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...