"Il a alors un projet insensé : celui d’usurper un doctorat." Le journaliste et cofondateur de Mediapart Laurent Mauduit publie ce mercredi un "livre choc" : une "longue enquête sur plusieurs dirigeants socialistes d’aujourd’hui" que l’auteur a croisé "au tournant des années 1970 et 1980" au sein de l’OCI, une formation trotskyste. Parmi eux, l’actuel Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis qui, selon Laurent Mauduit, aurait usurpé ses diplômes. Faux, assure pour sa part l'intéressé.

"Si d’aventure il passe un jour au Parti socialiste, il n’a pas la moindre légitimité intellectuelle. Il est sans diplôme, contrairement à d’autres étudiants de l’OCI", rappelle l’auteur, à l’époque militant aux côtés de Jean-Christophe Cambadélis. Sur Wikipedia, la biographie de ce dernier assure qu’un doctorat en sociologie a été passé en 1987. Or, sur son blog, il n’en est "même plus question". Après vérifications, le journaliste constate que le diplôme a finalement été passé en 1985. Mais surtout, via une filière universitaire "il ne pouvait prétendre puisqu’il n’avait les diplômes antérieurs requis". A savoir ni licence, ni maîtrise ni DEA. Le futur cacique du PS a alors une idée selon Laurent Mauduit : fabriquer un faux diplôme universitaire. Problème, ce document assure l’auteur - est "grossier".

Une thèse "très médiocre"

Jean-Christophe Cambadélis aurait alors utilisé une autre solution. A savoir demander à Pierre Fougeyrollas, un résistant et communiste qui a rejoint l’OCI, de devenir son directeur de thèse. Celui-ci se serait porté garant auprès de l’administration de la faculté de Paris VII Jussieu concernant le dossier sans diplômes de son élève. Quelques mois plus tard, le doctorant soutient sa thèse – "très médiocre" et "grossière dans sa démonstration" - sans encombre car selon le journaliste, le jury devant lequel il se présente est composé... de deux proches.

Contacté par Laurent Mauduit durant la rédaction de l’ouvrage, le principal intéressé a refusé de s’exprimer. En juin dernier, informé des futures révélations, l’actuel patron du PS a cependant adressé un courrier dans lequel il évoque une "vindicte pour le moins stupéfiante" à son encontre. "C'est du très grand n'importe quoi", a -t-il également réagit auprès de l'AFP.