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Vendredi, 26 Avr. 2024

La Pentecôte ou le Souffle de l'Esprit de Paix

Auteur : Christian Vanneste | Editeur : Walt | Mercredi, 11 Juin 2014 - 00h18

Lors de son récent pèlerinage en Terre Sainte, le Pape François avait multiplié les gestes symboliques. Son déplacement avait un but riche de signification : célébrer le cinquantième anniversaire de la rencontre à Jérusalem de Paul VI et du Patriarche orthodoxe de Constantinople. En priant avec le Patriarche Bartholomée, le Pape montrait sa volonté de consolider l’unité des Chrétiens. Il l’a fait alors que ceux-ci, Catholiques et Orthodoxes, Coptes d’Egypte, Melkites de Syrie, Maronites du Liban, Chaldéens et Assyriens d’Irak, Arméniens, Syriaques présents autour du berceau du christianisme bien avant l’arrivée de l’Islam sont angoissés pour leur avenir, et pour beaucoup, quittent une terre qui est la leur pour ne pas subir les massacres ou les attentats commis par les fanatiques musulmans. Comme ses prédécesseurs, il a déposé un message au Mur des Lamentations, ce haut lieu de la dévotion juive. C’était là une manière de reconnaître la filiation des deux Testaments. Mais il s’était aussi arrêté devant un autre mur, celui qui sépare les Israéliens des Palestiniens. Il est allé sur l’esplanade des mosquées, mais aussi au cimetière national pour fleurir la tombe de Théodor Herzl, le fondateur du sionisme. Il s’est recueilli à Yad Vashem et au mémorial des victimes des attentats de Jérusalem. Messager de paix, il a conclu cette mission en invitant Mahmoud Abbas et Shimon Péres, les Présidents de l’Autorité Palestinienne et de l’Etat Hébreu à venir au Vatican prier avec lui pour la paix. Le Patriarche de Constantinople se joindra à eux. Cette visite a lieu en ce jour de la Pentecôte.

Avec sa modestie et sa simplicité désormais bien connues, le Saint-Père a l’art de faire des gestes forts, lourds de sens. Bien sûr, comme il le dit, il ne s’agit pas de politique mais d’une réunion de prière entre trois hommes qui représentent chacun une des religions du Livre, mais certains messages symboliques, spirituels, ont une puissance capable de faire tomber les murs. « Combien de divisions, le Pape ? » avait dit Staline. Jean-Paul II a appris aux successeurs du dictateur communiste que la foi pouvait résister au point de participer à l’effondrement d’une tyrannie apparemment solidement installée.

Le jour est évidemment bien choisi. C’est le jour où l’Esprit Saint est descendu sur les Apôtres pour qu’ils puissent prêcher la bonne parole dans toutes les langues. Dans la conscience collective, bien au-delà des images de la Genèse ou de Saint-Marc, le symbole de l’Esprit Saint est la colombe, qui est aussi le symbole de la paix. On peut difficilement concentrer davantage les significations. Le Pape est un Chef d’Etat, mais il ne peut-être, en tant que porteur de la foi chrétienne, qu’un Chef de paix et non un chef de guerre. Il s’efforce donc de dénoncer tout ce qui sépare, humilie, martyrise, porte atteinte à la dignité humaine et de saluer la mémoire et les souffrances des victimes passées et présentes. Alors que les morts se comptent par dizaines, chaque jour en Irak, par centaines en Syrie, que la fin de la violence entre Israéliens et Palestiniens semble inaccessible, le Pape François réunit deux hommes qui peuvent aussi être porteurs de paix. Ils vont planter un olivier. Là encore le geste est riche de signification : c’est un rameau d’olivier que la colombe serre dans son bec, un rameau de cet arbre de la méditerranée, de cette source de vie qu’ont en commun ceux qui se font la guerre (…)


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