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Christiane Taubira contre Manuel Valls : saison 2. La dernière ?

Auteur : Philippe Randa | Editeur : Walt | Mardi, 03 Juin 2014 - 12h26

Mais qu’est-ce qui pousse la ministre de la Justice à ressasser encore et toujours la douteuse comparaison avec une guenon dont elle a été victime voici plusieurs mois maintenant ?

Serait-ce que cette infamie est désormais le meilleur bouclier vis-à-vis des critiques qu’elle soulève à droite, bien sûr, mais également à gauche ?

« À la surprise générale, et à la sienne en particulier, Mme Taubira a été maintenue place Vendôme. Un choix de la dernière minute qui s’explique politiquement assez bien : Manuel Valls est classé à la droite du PS, les écologistes ont quitté le gouvernement et Christiane Taubira, auréolée par la rude bataille sur le mariage pour tous, est devenue une icône à gauche et un objet de détestation pour la droite. Les attaques racistes qu’elle a dû essuyer ont incontestablement pesé sur son maintien : sacrifier une femme noire comparée à une guenon aurait été un message douteux envoyé à la gauche », écrit Franck Johannès dans Le Monde du 31 mai dernier.

Mais cela sera-t-il suffisant pour faire passer sa réforme pénale – qui va de la suppression des peines plancher à la création d’une peine de probation pour les délits passibles de cinq ans de prison se voulant plus efficace que l’enfermement afin d’éviter la récidive –, examinée cette semaine en commission des lois de l’Assemblée nationale ? Pas sûr ! Et pas seulement à cause de « l’affaire Nemmouche » qui survient au même moment.

Car des socialistes ont déposé de nombreux amendements à cette réforme. L’un d’eux, tout particulièrement, étendant la « contrainte pénale » (la peine de probation) à tous les délits permettra d’en faire bénéficier tous les délinquants, y compris les auteurs d’agressions sexuelles sur mineur et les trafiquants de stupéfiants.

Tandis qu’UMP et FN sautent sur l’occasion (trop belle !) de dénoncer l’éternel laxisme de la gauche, le garde des Sceaux, lui, s’est abstenu de toute réaction, obligeant « Moi Président » à lui ordonner, lors d’un Conseil des ministres, de déposer un nouvel amendement contre cet amendement !

Vendredi dernier, l’entourage de Manuel Valls a reconnu qu’un nouvel amendement serait bel et bien déposé par Christiane Taubira afin de revenir à la version initiale du projet, et le ministère de la Justice l’a confirmé ensuite à l’AFP.

On croyait les « couacs » désormais bannis de la Hollandie. Celui-ci serait lourd de conséquences si l’amendement Taubira à l’amendement de Colette Capdevielle – députée des Pyrénées-Atlantiques et responsable du groupe PS à la commission – ne permettait pas de revenir à la version initiale du projet.

Car le garde des Sceaux n’a pas manqué d’en avertir le Premier ministre : « Le groupe PS à l’Assemblée m’a dit qu’il va voter cet amendement. Donc si tu veux que je fasse battre le gouvernement dans une séance publique, je le fais… »

Serait-ce pour lui déplaire tant que ça ? Christiane Taubira n’a jamais fait mystère d’être elle-même favorable à l’extension de la contrainte pénale à tous les délits ! Et que sa limitation aux seuls délits dont la peine encourue était de cinq ans ou moins lui avait été imposée, suite à son bras de fer de l’été dernier avec un Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur.

La vengeance est un plat qui se mange froid, n’est-ce pas ?


- Source : Philippe Randa

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