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Mardi, 15 Oct. 2024

Cohn-Bendit sait comment choisir le Premier ministre

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Jeudi, 15 Août 2024 - 16h13

Il y a longtemps qu’on a perdu notre capacité à nous indigner en Macronie, car chaque jour apporte son lot d’incongruités ou de débilités. Ce mercredi 14 août 2024, c’est l’exhumation du vieux pédo – lui préfère « provocateur » – issu de Mai 68, la révolution orange déclenchée par les Américains pour bouter le Général hors de l’Élysée.

« Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : “Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi vous m’avez choisi, moi, et pas les autres gosses ?” Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même ».

Ces propos ont été publiés dans un livre datant de 1975. Un quart de siècle plus tard, en 2001, dans un article du Monde, Dany se défendait de toute tendance pédophile en dévoilant « un besoin maladif de la provocation ». Pourtant, sa prestation chez Pivot montre une certaine gourmandise à l’endroit des tout petits.

Cohn en 1982 : « Les petits gosses, là, qu’est-ce qu’ls font, avec moi ! Les jardins d’enfants alternatifs, c’est très simple : d’ailleurs, c’est que, bon, au lieu de les mettre dans des institutions assez rigides, on a créé des structures d’accueil. Alors moi, par exemple, tous les matins, parce que j’en ai un peu ras-le-bol de la politique et tout ça, je vais à 9 heures du matin retrouver mes 8 petits gosses entre 16 mois et 2 ans, j’vais leur tocher l’cul, j’vais, j’vais les chatouiller, ils me chatouillent, on se fait des papouilles...

À condition qu’il y ait pas trop de papouilles, non ! Nan mais enfin c’est ridicule. D’abord je leur donne pas des idées. Vous savez que la sexualité d’un gosse c’est absolument fantastique. Enfin c’est quand même, faut être honnête, sérieux, un petit gosse... Moi j’ai travaillé avec des, avant les tout petits là, les tout petits c’est autre chose, mais avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Ben vous savez, quand une petite fille de 5 ans, 5 ans et demi, commence à vous déshabiller, oh la la, c’est fantastique. C’est fantastique parce que c’est un jeu, c’est un jeu absolument érotico-maniaque... »

Rochebin en 2016 : « Vous les regrettez, ces pages ? »

Cohn : « Oui, on regrette toujours des bêtises. Dans une vie, il y a toujours des bêtises ».

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, Dany a été attaqué sur ce point (de détail ?) en Allemagne et en France, il s’est fait plus discret, comme s’il ne s’agissait pas uniquement d’un besoin maladif de provoquer... Et soudain, voilà qu’il revient dans le jeu, blanchi en quelque sorte par Le Monde, qui a tout fait pour l’innocenter. Ce coup-ci, le révolutionnaire des jardins d’enfants, qui a tribune ouverte dans le journal des Lobbies et des Marchés, sait comment résoudre la crise politique actuelle. À coups de braguette magique ?

Pour sortir de l’impasse actuelle, le choix du nouveau Premier ministre est donc essentiel. Mais la couleur de son plumage politique importe moins que son ramage. À cette fin, il lui faudra prendre trois engagements vis-à-vis de l’ensemble de la représentation nationale. Trois engagements qui peuvent inciter une majorité de députés à ne pas le censurer.

On résume : promesse du Premier ministre de ne pas être candidat en 2027, instauration de la proportionnelle, et des alliances d’un bloc central (de gauche molle) après, et non avant le vote. On ne voit pas trop qui peut coller dans ce schéma néoparlementaire, donc bordélique, mais il y en a une qui colle le Président, c’est la championne olympique de minaudage.

La France ne souffre de son hyperprésidentialisation que parce que le président en place a été imposé au peuple. Il n’est pas le choix du peuple, et ça fausse tout le jeu démocratique. Macron et le pouvoir profond qui est derrière lui sont obligés de tordre les médias et les institutions pour se maintenir au pouvoir.

La solution de Cohn, le retour au régime parlementaire par la proportionnelle, est la solution à un faux problème. Le vrai problème, c’est le trucage des élections par les médias mainstream complices du pouvoir profond et par l’absence de regard citoyen entre les urnes et l’Intérieur. Sans changement sur ces deux points, la défiance du peuple vis-à-vis de l’élite politique ne fera que grandir.

Un volontaire pour Matignon..?

***

Rétro-pédalage de Lucie Castets sur le Smic à 1 600 euros et le retour de l’ISF… Second coming out !

Smic à 1 600 euros : Lucie Castets assure que c’est une promesse de campagne qu'elle tiendra. Mais après quelques hésitations, on se demande si l’horizon ne serait pas un peu… loin ?

Lucie Castets promet un Smic à 1 600 € ! Mais après avoir parlé d’un ‘horizon’, on se demande si elle pédale pas un peu à reculons…

Ah, le Smic à 1 600 euros ! La promesse en or massif du Nouveau Front Populaire (NFP) et de sa « future » Première ministre, Lucie Castets. On en rêvait, et elle… hésitait ? Oui, parce que mardi dernier, dans un entretien au Parisien – Aujourd’hui en France, la candidate de Matignon nous la jouait philosophe, parlant du Smic à 1 600 euros comme d’un « horizon ». Un horizon ? Comme le fameux « on y est presque, mais pas vraiment ».

Mais ce jeudi matin, la voilà qui rectifie le tir sur son compte X (le réseau social qui s’appelait Twitter, pour ceux qui ne suivent pas). Finie la poésie, place au marteau-piqueur politique : « Le Smic à 1 600 euros, c’est un engagement de campagne et nous le ferons », martèle-t-elle, comme pour s’assurer que personne n’aura le temps de rêvasser sur cet « horizon » flou. Et d’ajouter avec un zeste de sérieux : « Dès les premiers jours à Matignon, nous discuterons avec les partenaires sociaux sur les modalités de sa mise en œuvre. » Rien de tel qu’une bonne réunion avec les partenaires sociaux pour commencer une carrière à Matignon, n’est-ce pas ?

Retour en arrière : lundi, Castets envoyait une lettre aux parlementaires, sans préciser le montant magique du Smic. Juste histoire de maintenir un peu de suspense. Puis, mardi, elle déclarait que ce chiffre tout comme le retour de l’ISF n’était qu’un « horizon ». La subtilité, vous voyez. En clair, on veut bien augmenter le pouvoir d’achat, mais on va quand même discuter pour savoir comment, avec qui, et surtout quand.

Bien sûr, cette déclaration n’a pas manqué de déclencher des vagues à gauche. La députée LFI-NFP de Seine-et-Marne, Ersilia Soudais, n’a pas mâché ses mots : « Non, on ne temporise pas, Lucie Castets. Un peu de courage politique, bon sang ! »

Et Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière, qui n’a rien à voir avec le NFP, y est allée de son petit tacle : « Même pas encore à Matignon que les promesses s’envolent déjà. » Autant dire que si Lucie Castets a choisi la voie du compromis, elle risque de se retrouver à pédaler sérieusement pour convaincre ses propres alliés.

Alors, que doit-on retenir ? Un Smic à 1 600 euros, promesse gravée dans le marbre ou simple mirage sur l’horizon ? Lucie Castets le promet, c’est pour bientôt. Mais en politique, le « bientôt » peut parfois prendre un temps certain…

par Le Média en 4-4-2


- Source : E&R

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