Sénégal : Le premier ministre Ousmane Sonko accuse les grandes puissances de complicité de génocide à Gaza
Le premier ministre Ousmane Sonko souhaite que le Sénégal se joigne au procès intenté par l’Afrique du Sud contre Israël à la CIJ.
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a appelé dimanche à la solidarité avec le peuple palestinien, dénonçant le génocide en cours contre les Palestiniens à Gaza.
S’adressant à un rassemblement politique devant des centaines de jeunes de son parti (Pastef) dans la capitale Dakar, Sonko a accusé les grandes puissances mondiales de complicité dans la «tragédie» qui dure depuis huit mois à Gaza.
Le chef du gouvernement, président et fondateur du Pastef, a de même encouragé le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye à soutenir le procès intenté par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ), basée à La Haye, qui accuse Israël de violer ses obligations en vertu de la Convention sur le génocide dans sa guerre dans la bande de Gaza.
«Je commencerai mon discours en demandant une minute de prière pour le peuple martyr de Palestine… un peuple aujourd’hui soumis au génocide avec la complicité de toutes les puissances de ce monde», a-t-il déclaré.
«Ceux qui se définissent comme les grandes démocraties, ceux qui défendent les droits de l’homme, sont aujourd’hui les plus grands complices du génocide perpétré contre le peuple palestinien».
En décembre dernier, l’Afrique du Sud a déposé plainte contre Israël, l’accusant d’avoir commis un génocide contre les Palestiniens à Gaza.
Plus d’une douzaine de pays ont depuis rejoint ou déclaré leur intention de se joindre à l’affaire de génocide de l’Afrique du Sud contre Israël.
Israël poursuit son offensive brutale sur Gaza depuis l’incursion du 7 octobre perpétrée par le groupe palestinien Hamas, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat.
Depuis, plus de 37 000 Palestiniens ont été tués à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, et près de 84 500 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Huit mois après le début de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont en ruines tandis qu’un blocus strict empêche l’arrivée de nourriture, d’eau potable et de médicaments.
Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de Justice dont le dernier arrêt a ordonné à Tel-Aviv de suspendre immédiatement ses opérations dans la ville méridionale de Rafah, où plus d’un million de Palestiniens se sont refugiés pour fuir la guerre avant son invasion le 6 mai.
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Une vie palestinienne a-t-elle de la valeur ?
par La Coordination nationale de l’UJFP
Le 8 juin, les médias occidentaux ont titré sur la libération de 4 otages à Gaza. Une fois encore, les médias dominants ont publié des reportages sur l’accueil de ces otages, les montrant comme des personnes avec leurs affects et ceux de leurs proches, quand les Palestiniens sont toujours des nombres.
L’UJFP mesure la souffrance que peuvent représenter 8 mois de détention avec la peur permanente de mourir, y compris d’être tué par l’armée de son propre pays.
Ces mêmes médias ont été bien discrets sur les «dommages collatéraux» de cette libération : l’armée a investi la zone surpeuplée du camp de Nuseirat en tirant sur tout ce qui bougeait. Le bilan est effroyable, il y a 210 mort.es et plusieurs centaines de blessé.es, femmes et enfants en grande majorité.
Un journaliste qui a envie de faire son travail sans nécessairement reprendre les éléments de langage d’une armée génocidaire, peut obtenir aisément les images de ce carnage. Des dizaines de corps dans les rues, des voitures et des bâtiments qui brûlent, des mares de sang à l’entrée du seul hôpital encore en état d’un peu fonctionner. Il peut avoir, comme nous, les témoignages d’une population civile terrorisée, n’ayant aucun endroit où s’abriter, sans défense et essayant de sauver les blessés. La compassion des médias dominants et des dirigeants du monde occidental est décidément à géométrie variable.
Ce n’est certainement pas en notre nom que l’armée israélienne a massacré des réfugiés dans une école de l’UNRWA le 6 juin. Et pas non plus en notre nom que plus de 200 civil.es viennent d’être assassinés sous nos yeux.
Nos médias ont fièrement déclaré que «les otages étaient en bonne santé». Tiens donc, malgré la famine et le manque d’eau à Gaza, ils ont pu manger et se laver ? Alors que leurs geôliers sont des «terroristes» qui sont morts sans les exécuter ?
Les prisonniers palestiniens en Israël sont-ils aussi bien traités ? Marwan Barghouti a été sévèrement battu. Walid Daqqa est mort le 7 avril dernier après 39 ans de détention et un cancer non soigné. Les journalistes pourraient enquêter sur le «Guantanamo israélien». La prison de Sde Teiman en plein désert à 30 km de Gaza est un lieu de torture, d’humiliations, de passages à tabac. Des images de prisonniers attachés les yeux bandés pendant des jours ont été publiées. Ça intéresse peu nos médias. Israël est une démocratie, n’est-ce pas ?
Pendant ce temps, en Cisjordanie, les agressions quotidiennes contre la population civile perpétrées conjointement par l’armée et les colons se multiplient. En réaction, le gouvernement des États-Unis, celui qui arme les génocidaires et empêche leur condamnation au Conseil de Sécurité, vient de déclarer «terroriste» le groupe palestinien «La Fosse aux Lions» que les agences de presse désignent comme un «groupe terroriste». Ce groupe s’attaque à des colonies déclarées illégales selon le Droit international.
L’UJFP dénonce le massacre de la population civile palestinienne. Les médias et les gouvernements qui criminalisent la résistance palestinienne et ferment les yeux sur les meurtres quotidiens portent une lourde responsabilité.
source : Union Juive Française pour la Paix
- Source : Afrique Média