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Samedi, 27 Avr. 2024

L’Agence Européenne du Médicament renforce sa dépendance vis-à-vis de Big Pharma

Auteur : Éric Verhaeghe | Editeur : Walt | Mercredi, 24 Janv. 2024 - 12h16

Au moment de la crise du COVID, on a beaucoup souligné que l’Agence Européenne du Médicament (EMA) vivait essentiellement des contributions des laboratoires pharmaceutiques qui sont obligés de faire appel à ses services pour obtenir des autorisations de mises de médicaments sur le marché. Hier, le Conseil européen a validé un règlement qui renforce cette dépendance financière de l’Agence vis-à-vis de “Big Pharma”. Non seulement les contributions se feront désormais “à l’acte” et non de façon forfaitaire, mais en plus les petites entreprises pharmaceutiques en seront dispensées. Autrement dit, l’EMA tombe sous l’influence des grandes firmes les plus actives en matière de dépôts de demandes.

Il faut lire en creux le règlement que le Conseil européen a validé hier concernant le financement de l’Agence Européenne du Médicament. Le règlement avoue que, depuis la crise du COVID, l’activité de l’agence a beaucoup augmenté, sans que les moyens ne suivent, ce qui pose un problème d’efficacité, mais aussi de “sécurité”, l’Agence n’ayant plus les moyens de retenir les meilleurs experts.

Donc, il faut augmenter les moyens : c’est la terrible loi d’expansion permanente de la bureaucratie. Une fois une structure bureaucratique créée, elle ne cesse de demander plus de moyen pour fonctionner.

Bien entendu, la réforme du financement de l’EMA est présentée comme une façon d’améliorer la sécurité pharmaceutique des Européens. Dans la pratique, elle consiste à remplacer le financement actuel, fondé sur une redevance forfaitaire par entreprise, par un financement à l’acte : plus une entreprise pharmaceutique demandera d’autorisations de mises sur le marché, plus elle devra payer.

Dans le même temps, comme nous l’indiquons ci-dessus, les plus petites entreprises pharmaceutiques seront exonérées de ces redevances flexibles. En apparence, c’est évidemment un “bien”, puisqu’elles pourront ainsi réduire leurs charges. Dans la pratique, cette disposition livrera l’Agence aux moyens financiers des quelques grands laboratoires mondiaux qui développent les médicaments les plus “puissants”.

Le diable se cache une fois de plus dans les détails techniques. Voilà qui ne rassurera pas les citoyens échaudés par les liens étranges entre l’Agence et Big Pharma.


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