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Selon Davos, l’économie russe se porte plutôt bien

Auteur : Le Courrier des Stratèges | Editeur : Walt | Jeudi, 01 Sept. 2022 - 16h29

Cela fait déjà 6 mois que la guerre en Ukraine a débuté. Outre le bilan humain, les conséquences du conflit ébranlent l'économie mondiale. En Europe, il a déclenché une crise énergétique sans précédente. Qu’en est-il de l’économie russe ? Selon Davos, Moscou s’en sort plutôt bien. Le ministère de l’économie russe prévoit une contraction de 4,0% en glissement annuel au cours du deuxième trimestre 2022, alors que les prédictions face aux sanctions occidentales en avril, étaient une chute du PIB de 12%.

Depuis 2014 et le début de la guerre en Ukraine, l’Union européenne a imposé à la Russie des sanctions. Avec l’invasion de l’Ukraine lancée par Moscou le 24 février 2022, les paquets de sanctions par les vingt-Sept se sont intensifiés. En dépit des sanctions drastiques destinées à étrangler l’économie russe, Vladimir Poutine voit son économie plonger un peu moins que prévu. En effet, dans un rapport du 26 juillet, le Fonds monétaire international(FMI) avait déclaré que « l’économie mondiale est prise dans une spirale inflationniste, la Russie devrait, pour 2022, être moins pénalisée par les sanctions internationales ». Au contraire, ces sanctions affaiblissent les pays européens. Elle a par exemple généré une hausse des prix des énergies et une inflation alimentaire liée aux perturbations des exportations des céréales ukrainiennes. En France, le PIB au premier trimestre 2022 a été égal à 0, et la demande intérieure en chute libre selon le point de conjoncture publié par l’INSEE. Selon le Fonds monétaire international, « la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Russie devrait se contracter de 6,0 % en 2022 », bien moins que le plongeon de 8,5 % sur ses précédentes prévisions, publiées en avril.

Contraction du PIB inférieure aux prévisions

Six mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’économie russe se porte plutôt bien selon Davos. Après avoir prédit à un moment donné que l’économie se contracterait de plus de 12 % cette année, soit plus que la baisse de production observée après l’effondrement de l’Union soviétique et pendant la crise financière de 1998, le ministère de l’Économie prévoit désormais une contraction de 4,2 %, une chute moins forte que les prévisions.

Le président Poutine a pris certaines mesures qui ont permis d’amortir le choc de l’inflation. À titre d’exemple, il a ordonné une hausse de 10% des salaires minimums  et des retraites.

L’augmentation des prix des exportations de pétrole a également permis à la Russie d’atténuer l’impact des sanctions occidentales et de réduire les inégalités et la pauvreté.

Le fondateur du groupe de réflexion sur les études sociales Platforma, Alexei Firsov, a aussi déclaré que jusqu’à présent, il n’y a aucun signe qui indique une baisse de niveau de vie pouvant générer des troubles.

Selon la base de données Eikon, le taux de chômage en Russie était de 3,9 % en juin, son niveau le plus bas depuis que le service statistique a commencé à publier ce chiffre en 1992. En ce qui concerne le taux d’inflation, au mois d’avril, il a grimpé à 17,8%, son plus haut niveau depuis 20 ans. Mais fin mai, Poutine avait annoncé  qu’elle ne dépasserait pas 15% cette année.  Le ministère de l’Économie estime qu’il devrait terminer l’année à 13,4%. Cela s’explique par le fait que le rouble serait devenu une monnaie plus performante.

Des problèmes de pénuries

Les sanctions occidentales ont fait disparaître certains biens de consommation des rayons des magasins et grandes surfaces.  On cite entre autres la bière Guinness et les capsules de café Nespresso, la ligne de vêtement Zara… Les multinationales américaines comme Coca-Cola, KFC, Pizza Hut, McDonald’s ont également suspendu leurs opérations dans le pays.

Par ailleurs, on constate une pénurie de certains médicaments dans les pharmacies, les Russes se tournent de plus en plus vers la Turquie pour s’approvisionner en médicaments. La Russie fait aussi face à une pénurie de pièces détachées automobiles suite à l’arrêt d’activités de nombreux constructeurs occidentaux. Le plus grand constructeur automobile russe, Avtovaz a aussi réduit sa production et propose à certains de ses employés des départs volontaires en raison du manque de composants.

Selon le service de statistiques Rosstat, les prix à la consommation ont également connu une hausse de 10,7 %. Depuis le début de l’année, le coût des serviettes hygiéniques a augmenté de 41% et celui du papier toilette de 27%.

Pour le site russe  Pricing.day, qui suit en temps réel les prix des biens de consommation, il a prévenu que le niveau de vie pourrait continuer à baisser. Les pénuries des produits, notamment ceux qui proviennent des pays occidentaux, vont provoquer la flambée des prix. Mais jusqu’à présent, la plupart des gens continuent à mener une vie décente. Ils peuvent s’acheter des produits occidentaux et partir en vacances à l’étranger. Certains d’entre eux arrivent même à faire des économies.

Même si les pays de l’Union européenne tentent de se sevrer du gaz et du pétrole russe, les prix de l’énergie vont continuer à grimper. Une bonne nouvelle pour la Russie car les caisses de l’État continueront à gonfler.

Poutine  a déjà déclaré qu’il envisageait de rétablir sa politique consistant à compléter ses réserves avec les recettes pétrolières excédentaires.

***

"La Russie est littéralement noyée sous le cash depuis l’invasion de l’Ukraine"

C’est Lenglet face à Calvi et Baud face à Bercoff qui le disent...


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