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Ukrainien torturé: et s'il s'agissait d'une mise en scène?

Auteur : LaLibre.be (Belgique) | Editeur : Stanislas | Mardi, 04 Févr. 2014 - 16h25

"Ils m'ont crucifié, m'ont coupé une oreille et tailladé le visage, ils m'ont roué de coups sur tout le corps".

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Léonid Kojara a déclaré samedi que l'opposant Dmytro Boulatov, opéré après avoir selon son récit subi des tortures pendant une semaine, était "en bonne santé" et avait juste "une égratignure sur la joue".

"Il paraît que l'histoire présumée de son enlèvement et des tortures qu'il a subies n'est absolument pas vraie", a déclaré M. Kojara en anglais à la chaîne de télévision Al-Jazira.

"L'enquête se poursuit. Physiquement, l'homme est en forme, il a juste une égratignure sur sa joue", a-t-il poursuivi, interrogé en marge de la Conférence sur la sécurité à Munich.

Ces propos, qui ont suscité une avalanche de commentaires indignés en Ukraine, "ne reflètent pas l'attitude réelle du ministre Kojara envers cette situation tragique", a déclaré le ministère dans un communiqué samedi soir.

"Le ministre regrette profondément ce qui est arrivé à Dmytro Boulatov et lui souhaite un prompt rétablissement", selon la même source.

L'avocat de Boulatov a indiqué samedi à l'AFP que son client avait été opéré la veille pour se faire mettre des points de suture, et était toujours en "soins intensifs".

L'Allemagne a proposé samedi d'accueillir le militant pour des soins médicaux.

Le récit de Dmytro Boulatov, un militant de l'opposition de 35 ans qui déclare avoir été enlevé le 22 janvier à Kiev et abandonné dans une forêt jeudi 30 après avoir été torturé par des inconnus, a suscité des craintes de répression cachée.

Son cas a choqué en Europe et aux Etats-Unis. Il s'ajoute à d'autres passages à tabac et enlèvements, dont un mortel, survenus pendant la contestation sans précédent qui secoue l'Ukraine depuis la volte-face en novembre du président Viktor Ianoukovitch qui s'est tourné vers la Russie en renonçant à un rapprochement prévu avec l'Union européenne.

Vitali Klitschko, l'un des principaux leaders de l'opposition ukrainienne a pour sa part dénoncé samedi à Munich les pressions du pouvoir à Kiev sur M. Boulatov, "qui ne se sent pas bien".

Le ministère de l'Intérieur a indiqué vendredi que M. Boulatov était recherché depuis le 24 janvier comme "suspect de l'organisation de troubles massifs", ce qui laissait prévoir son placement en détention provisoire.

Mais compte tenu de son état de santé, le juge d'instruction a demandé au tribunal de l'assigner à résidence.

Le ministère a affirmé vendredi ne pas exclure "une mise en scène de l'enlèvement (...) afin de provoquer une réaction négative dans la société".

"Ils m'ont crucifié, m'ont coupé une oreille et tailladé le visage, ils m'ont roué de coups sur tout le corps", a déclaré vendredi Dmytro Boulatov aux chaînes de télévision privées Kanal 5 et 1+1.

On distingue sur les images télévisées du sang coagulé sur son visage, des blessures sur ses mains et des vêtements imprégnés de sang.

 

L'opposant ukrainien Boulatov autorisé à se faire soigner à l'étranger

Dmytro Boulatov, enlevé et torturé pendant une semaine et que la justice avait assigné à résidence pour "organisation de troubles massifs", a été autorisé à se rendre à l'étranger pour recevoir des soins médicaux, a indiqué dimanche à l'AFP le parquet de Kiev.

Le militant, dont le visage couvert de sang a été montré ces derniers jours sur les écrans de télévision du monde entier, pourrait se rendre en Allemagne, a indiqué quelques heures plus tôt l'un des chefs de l'opposition ukrainienne, Vitali Klitschko.

 

Plus de 50.000 manifestants de l'opposition à Kiev

 Plus de 50.000 manifestants de l'opposition se sont rassemblés dimanche dans le centre de Kiev, occupé par les contestataires depuis le début de la plus grave crise de l'Ukraine indépendante, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les principaux dirigeants de l'opposition, Vitali Klitschko et Arseni Iatseniouk, de retour de Munich où ils avaient reçu le soutien de l'Occident, ont été acclamés à leur arrivée sur le podium.

Il s'agit de la première manifestation importante depuis dix jours, destinée à pousser à reculer le président Viktor Ianoukovitch, en congé maladie depuis le milieu de la semaine dernière.

Parmi les premiers orateurs, l'ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement de Ioulia Timochenko, Iouri Loutsenko, a dénoncé la "nouvelle tentative de colonisation" de la part de la Russie.

"On a parlé des couilles d'acier de Ianoukovitch, mais en fait c'est la main de fer de Poutine qui tient Ianoukovitch par les couilles", a-t-il asséné à propos du président russe.

M. Loutsenko a aussi appelé à la création d'"unités d'auto-défense" à travers l'Ukraine. "Ce sera la meilleure garantie contre un bain de sang", a-t-il dit.

"Rien n'est fini! Rien n'a été perdu, mais rien n'a été gagné !", a-t-il lancé en conclusion.


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