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En réponse à Bernard-Henri Lévy

Auteur : Laurent Brayard | Editeur : Walt | Mardi, 28 Juin 2022 - 22h17

Parmi les formations les plus délirantes des volontaires ultranationalistes ukrainiens, voici une unité formée exclusivement de juifs de la région de Dniepropetrovsk, d’Ukraine et d’Israël. Rappelons que dans cette ville, l’oligarque mafieux et millionnaire ukrainien, chypriote et israélien Igor Kolomoïsky eut un immense pouvoir au moment de la formation des premiers bataillons de représailles.

Dniepropetrovsk a été et est la base d’attaque de l’essentiel des forces ukrainiennes qui convergèrent vers l’Est du pays, pour attaquer les insurgés républicains du Donbass, ainsi que les populations de Russes ethniques. Kolomoïsky fut nommé chef de l’administration de toute la région par Porochenko, avec un grand pouvoir politique. Il en profita pour mettre en coupe réglée tout l’oblast et bien au-delà, s’attaquant aux membres du Parti communiste ou des formations, associations ou organisations favorables à la Russie, à la culture russe et à son influence, mais surtout s’emparant de biens, éliminant des concurrents, pillant jusque dans le Donbass via des groupes de bandits, ayant le nom de volontaires, mais chargés de s’emparer de ressources et de biens mobiliers ou immobiliers.

Avant le Maïdan, la très forte communauté de Russes ethniques avait voté Ianoukovitch (2010), et comprenait une majorité avoisinant les 70 % de la population locale. Kolomoïsky et son bras droit Korban financèrent les premiers bataillons d’ultranationalistes et néonazis, en particuliers les plus célèbres et sanglants, tels Azov, Aïdar, Donbass, Tornado ou encore Dniepr-1 et 2. Une partie de ces forces furent utilisées pour le pillage des zones insurgées du Donbass, le rapt de ressources et le vol de particuliers réputés pro-russes.

Dans cette alliance du gangstérisme et des ultranationalistes et néonazis, les intérêts convergents furent le ciment de cette association très étrange. Après le combat politique acharné que se livrèrent Kolomoïsky et Porochenko, le premier fut contraint à l’exil temporaire en Suisse (2017), tandis que Korban, longtemps protégé par son patron, député dans le Conseil régional de Dniepropetrovsk (2014-2015), était finalement neutralisé politiquement à la même époque (2016). Mais la compagnie Ouda révèle bien plus de choses, comme vous le verrez dans l’historique d’un autre juif, Nathan Khazin, qui bien qu’étranger à cette unité ne peut en être dissocié. Nous partirons avec lui sur d’autres traces menant à l’OTAN, au Canada, à Israël et surtout aux États-Unis.

Les juifs utiles du Pravy Sektor ou comment se rouler dans la fange

Si « ces juifs » de peu de foi, et par ailleurs de simples truands furent en partie écartés, l’idée vînt d’anciens participants aux exactions dans le Donbass, de former une unité d’ultranationalistes ukrainiens typiquement juive, pour servir contre les Républicains de Donetsk et Lougansk. Ces rares volontaires juifs, par ailleurs membre du parti… antisémite et radical du Pravy Sektor, furent avalisés par Iaroch depuis le début, afin notamment de recruter le maximum de gros bras, d’attirer des fonds financiers importants (notamment de la communauté juive mais surtout d’Israël), et enfin de créer un écran de fumée pour camoufler l’essentiel de l’idéologie du parti, et d’une frange très large de l’Ukraine. Elle fut créée toutefois très tardivement, après la fin des bataillons indépendants du début des répressions dans le Donbass (2014-2015), en avril 2016.

La compagnie eut bien du mal à se recruter, comptant seulement une vingtaine d’illuminés de la communauté juive des alentours de Dniepropetrovsk, et de toute l’Ukraine. Parmi eux se trouvaient un couple de juifs, dont une soldate militante du Pravy Sektor, par ailleurs administratrice de leur page communautaire Facebook, sous le pseudonyme Simona Simona. Elle fut d’abord commandée par Maxime Khorev (1978-), né dans le Donbass dans la ville de Enakievo, non loin de Debaltsevo, il est à noter qu’il ne parle pas l’ukrainien. Il changea ensuite de domicile et s’engagea très jeune dans des activités ultranationalistes défendant l’idéologie bandériste de l’UPA, voici ce qu’il déclarait aux médias alors qu’il se trouvait candidat aux élections législatives de la Rada (24 juin 2019) :

« J’ai travaillé pendant de nombreuses années à Ostroh, créant un centre de recherches, nous étions engagés dans l’inhumation des victimes de la guerre et des répressions politiques, nous avons beaucoup cherché dans la région de Rivne, trouvé des combattants de l’UPA, de l’Armée soviétique et nous avons réalisé cela à nos frais. Avec le Musée d’Ostroh, nous avons organisé des expositions. J’ai eu une pause car entre 2014 et 2017, j’étais au front dans le cadre du détachement de Rivne du Pravy Sektor, puis dans l’OUDA. Maintenant je suis de retour et je veux réaliser mon objectif, développer le tourisme en Ukraine. Je suis actif sur la restauration des châteaux, synagogues, églises et pour construire des infrastructures, j’ai l’expérience de la coopération avec des amis étrangers ».

Il avait servi dans les compagnies d’auto-défense du Maïdan (hiver 2013-2014), membre du Pravy Sektor à sa formation et enfin ancien d’un des plus sinistres bataillons de massacreurs : Dniepr-1. Il participa également à la reprise et au massacre de Marioupol, et des tueries qui se déroulèrent ensuite dans la région, et aux combats dans le Donbass à Shirokino, ou Mariinka (2014-2015). Il quitta ensuite le commandement peu prometteur de cette compagnie (2017), et attira à lui la surveillance de la police politique d’Ukraine, le SBU, qui effectua une perquisition à son domicile pour y découvrir des armes illégales. Il fut défendu à cette occasion par les organisations ultranationalistes qui firent pression sur la police, comme vous le verrez sur cette vidéo, avec la convocation de journalistes pour faire éteindre les recherches et fouilles trop indiscrètes (3 octobre 2017). Il réapparut comme président du Centre religieux et culturel juif Yahad à Rivne. Il proposa d’envoyer des prisonniers pour travailler à la restauration des monuments historiques dans la région, mais sa carrière politique s’arrêta ici, car il ne fut pas élu. Il donna une interview à Radio Liberté affiliée au Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda où il déclara :

« Je suis moi-même originaire du Donbass, mais je vis depuis longtemps à Khmelnitskiy, de là je suis allé combattre au Maïdan, puis ensuite dans le Donbass. Quand nous nous tenions près de Shirokino, dans une vieille maison abandonnée, nous avons fait une petite synagogue, pour y passer des heures de prières. Après tout à la guerre, par exemple il est irréaliste d’observer le sabbat, mais il est possible de lire la Torah et d’effectuer des rites religieux ».

Il est probable qu’il soit désormais sur le front, ou même déjà plus de ce monde au vu des pertes énormes subies par l’armée ukrainienne.

Solidarité Européenne et le groupe de vétérans Frères d’armes de Porochenko

Il fut remplacé par la suite par Roman Tanetko, dit Rambo, un ancien des bataillons de représailles, ayant suivi un parcours similaire et que l’on voit ici dans une réunion municipale destinée à apporter de l’aide aux personnes âgées en pleine crise du Covid-19. Il s’enrôla dans l’un des bataillons de représailles, participa aux différentes opérations du front du Donbass (2014-2016), avant de démissionner et de revenir à Dniepropetrovsk. Il prit le commandement de la fantomatique compagnie juive OUDA (2017), qui ne semble pas avoir joué le moindre rôle militaire, au moins jusqu’au déclenchement de l’opération spéciale russe en Ukraine (24 février 2022).

Cependant quelques membres de l’unité continuèrent de servir isolément dans différentes unités de l’armée régulière, ou des bataillons de représailles intégrés dans cette dernière. Il prit sa carte au Parti Solidarité Européenne de Porochenko, puis fut élu au Conseil régional de la ville (2020), siégeant régulièrement et activement. Il se montra à cette occasion en uniforme et couvert de médailles. Il organisa dans le cadre du parti une exposition et une conférence (juillet 2021), sur la reprise du village de Peski (près de l’aéroport de Donetsk), bataille dans laquelle il combattit. Les pages Facebook de la communauté Kiev-2, et de Tanetko montrent qu’au delà de la filiation de ce combattant ultranationaliste au parti Solidarité Européenne, les références au parti Pravy Sektor et à Iaroch sont très nombreuses.

Après l’écartement du chef du parti ultranationaliste, néonazi et antisémite, une bonne partie des vétérans qui étaient sortis de l’armée, ou des bataillons de représailles, entrèrent en opposition avec le régime, tandis que d’autres préférèrent comme Tanetko de suivre les partis de la droite libérale ou dure, afin de pouvoir poursuivre leurs actions politiques, ou même par pur carriérisme. Roman Tanetko fut ainsi recruté par Solidarité Européenne alors que Porochenko avait financé la création du mouvement Frères d’Armes, association patriotique devant se composer de vétérans de l’opération ATO. Cette fondation fut une tentative de l’ex Président Porochenko d’attirer à lui des vétérans, très utiles pour aller chercher des soutiens dans l’armée, alors que l’Ukraine s’était fortement militarisée depuis 2014. La trace de Tanetko se perd ensuite, mais il est assuré qu’il est retourné au front dès le commencement de l’opération spéciale russe (24 février 2022).

Nathan Khazin, rabbin, fondateur d’Azov et chef du renseignement aérien ukrainien

Pour tenter de gommer « les événements malheureux » des pogroms de Petlioura et de la Shoah par balles des nationalistes de Bandera, ces « juifs » ukrainiens tentèrent même de réécrire l’histoire en mettant en avant d’autres transfuges du temps passé dans cet article révisionniste frisant le ridicule. Rappelons qu’il y a peu Arno Klarsfeld, avocat et fils des fameux chasseurs de nazis Serge et Beate, déclarait à la presse qu’il n’était pas possible d’accepter l’Ukraine dans l’Union Européenne si elle continuait de glorifier des « héros » collaborationnistes et ayant baigné dans le sang des Juifs durant la Shoah par balles sur le front de l’Est durant la Seconde Guerre mondiale.

Ces propos étaient clairs, les Ukrainiens devaient choisir et tourner le dos à leur passé. Mais tel n’a pas été le choix d’un de ces coreligionnaires, et par ailleurs rabbin, Nathan Khazin qui a lui embrassé avec résolution ce passé, jusqu’à trahir jusqu’à son sang et son peuple. Né en 1975, originaire d’Odessa, Juif, il émigra avec sans sa famille en Israël (1993), où il fit son service militaire dans les rangs de Tsahal et combattit les Palestiniens dans la bande de Gaza. Il affabula par la suite sur l’unité réelle dans laquelle il avait servi, affirmant avoir fait parti de l’élite de l’élite, dans la 84e brigade d’infanterie motorisée de Givati, ce qui était un pur mensonge. Revenu à la vie civile, il devînt rabbin, homme d’affaires et spécialiste en antiquités. Après un divorce, il revînt en Ukraine pour ses affaires et se radicalisa au point de devenir un ultranationaliste fanatique. Il s’enrôla dans une compagnie d’autodéfense du Maïdan, exclusivement composée de Juifs, forte de… 20 personnes. Il devint le commandant de cette Sotnia Juive du Maïdan (hiver 2013-2014).

Gros bras du Maïdan aux côtés des néonazis du Pravy Sektor

Cette compagnie n’était pas constituée que d’Ukrainiens mais aussi d’Israéliens venus les soutenir. Il patrouilla ensuite dans la ville de Kiev après le Maïdan, et fut membre du Comité anti-corruption (février-mars 2014). Un mouvement qui se livra en fait à la chasse aux Russes ethniques et anciens des partis jugés ennemis de l’Ukraine, comme le Parti communiste ou le Parti des Régions de Ianoukovitch. Membre du parti néonazi Pravy Sektor à sa création (novembre 2013), il entraîna ses sbires dans l’Est de l’Ukraine au commencement de l’agitation dans la région du Donbass :

« Notre groupe appartenait à ceux qui ont formé le régiment Azov, mais plus tard nous en sommes sortis et avons essayé de passer dans la Garde nationale et dans les forces armées ukrainiennes. Depuis, des quatre, seuls deux sont restés dans les rangs de l’armée ukrainienne ». Khazin faisait ici allusion à la Sotnia Juive du Maïdan, où de 26 volontaires, dont 20 Juifs et parmi eux des Israéliens, il ne resta que quatre hommes en plus de lui pour s’engager plus en avant dans cette sinistre collaboration avec l’extrême droite la plus dure d’Ukraine. Il raconta dans une autre interview cette formation du bataillon Azov : « Lorsque l’opération antiterroriste a commencé, nous avons acheté des armes et des gilets pare-balles et nous sommes allés dans l’Est pour nous battre. Il y avait une colonne entière de véhicules, 26 gars désespérés qui sont ensuite devenus l’épine dorsale du bataillon Azov. Nous étions devenus amis sur le Maïdan, au début je ne prenais pas tout cela au sérieux, les cris Gloire à l’Ukraine, Gloire aux Héros, je me sentais comme l’eau la plus pure du fascisme, il ne manquait plus que le bras tendu et Heil Hitler ! […] Pour moi, tous ces gars du Maïdan étaient des voyous, mais quand je les ai rencontrés, il s’est avéré qu’ils étaient des gens normaux, sains d’esprit et des patriotes. Et pas d’antisémitisme comme Poutine l’a assuré, il n’y avait pas de manque de respect et surtout de persécutions des Youpins sur le Maïdan ». 

Dans cette interview, il poursuivit ainsi son récit, expliquant comment ils tuèrent le 20 février 2014, « un tireur d’élite russe », totalement imaginaire. Arrivé dans la région de Berdiansk (oblast de Zaporojie), il se livra avec ses hommes à des intimidations et humiliations de la population afin de la maintenir sous contrôle ukrainien (avril). Ils furent assez audacieux pour réprimer dans l’œuf l’insurrection dans cette ville. Il fut ensuite l’un des fondateurs du bataillon Azov (printemps 2014). Il déclara dans une interview à ce sujet :

« nous sommes allés à Marioupol, là j’avais déjà inventé le nom de notre bataillon : Azov. Le conseiller d’Avakov, Anton Gerashchenko [vice-premier ministre de l’Ukraine et député de la Rada], après avoir appris nos exploits de Berdyansk, nous a envoyé de l’aide, cinquante gars détachés du groupe Patriotes d’Ukraine portant des tatouages et des croix gammées, mais affamés et sans armes, une seule arme automatique pour 30 gars, nous avons partagés des munitions et de la nourriture avec eux, […] j’ai même une photo où moi, le Juif, je nourris un vieux skinhead de mes propres mains, nous étions tous considérés comme Azov ».

Il entra dans Marioupol et fut l’un des criminels qui s’attaquèrent à la population civile et aux manifestations dans le grand port du Donbass, notamment lors du massacre du 9 mai 2014, puis après la reprise de la ville par les troupes de représailles, où s’illustra dans le sang le bataillon Azov (juin-juillet).

Un homme de premier plan dans l’opération de répression ATO et la guerre du Donbass

Il devînt conseiller du chef d’État-major des forces armées ukrainiennes (2016). Par ses relations et ses réseaux importants, il put fournir des drones de fabrication étrangère à l’armée ukrainienne, ainsi que des matériels modernes de communication équipant les armées de l’OTAN. Il fut aussi nommé commandant du renseignement aérien ukrainien (2016), une unité dont il fut aussi le fondateur (2016-2021). L’Ukraine sous son égide mis en place d’importants moyens avec des financements étrangers, surtout américains. Son unité au début embryonnaire ne cessa de se renforcer, pour devenir une composante incontournable du renseignement militaire ukrainien. Sur cette vidéo de propagande on voit l’utilisation de drones obtenus par ses réseaux, et dans une autre interview une visite et une énumération des missions et moyens mis en œuvre (avril 2021).

Il raconta :

« L’unité était formée de volontaires du groupe Aerorozvidki, depuis le début de 2015 ces hommes ont signé un contrat avec l’armée régulière. Lorsque nous avons reçu les premières images des drones, nous avons commencé à travailler sur la reconnaissance au sol, avec des caméras cachées, nous avions quantité d’informations que nous transmettions aux forces armées, nous avons formé un réseau qui a travaillé en ligne sur les données de plusieurs dizaines de caméras pour 100 kilomètres de front directement sur la première ligne [Nous savons maintenant que ce service utilisait aussi les caméras de surveillance de l’OSCE, depuis que les forces russes dans leur avance se sont emparés de preuves sur cette coopération] Au fil du temps, nous avons installé encore plus de caméra, encore plus de drones et nos capacités d’observation se sont multipliées […] nous avions besoin de réseaux en fibre optique, j’ai bataillé pour l’obtenir, on a creusé des tranchées pour l’installer, et nous devions connecter tout cela en un seul réseau. Il s’est avéré que nous n’avions pas une seule personne capable d’installer cette fibre optique dans nos services, mais nous avons trouvé un homme qui avait cette expérience qui a rejoint notre unité. A cette époque il n’existait pas d’opérateurs de drones, il n’y avait pas une telle profession dans les forces armées, or il fallait des gens capables pour se servir des drones.Vous ne pouvez pas comprendre les miracles que nous avons faits […] c’était déjà la 4e vague de mobilisation, je suis allé dans des entreprises comme INTEL ou IBM Ukraine et demandé s’il y avait des hommes qui avaient déjà reçu une convocation ».

Technologie C4ISR et vases communicants avec les USA et l’OTAN

Dans la suite de ce récit Khazin explique comment il recruta les hommes pour former deux équipes, comment il ferma les yeux sur la discipline militaire en n’imposant pas forcément l’uniforme et en leur déroulant le tapis rouge. Chaque secteur du front fut ainsi doté d’une section de l’unité de reconnaissance aérienne, en communication avec les troupes en ligne et les États-majors, jusqu’à la présidence ukrainienne. Une fois l’organisation complétée, elle fut calquée sur la technologie C4ISR, travaillant non seulement à la reconnaissance, mais aussi sur les communications et enfin le renseignement (2015-2017). Pour rendre opérationnel ce travail, des officiers de l’OTAN, dont des Américains furent mis à contribution pour expliquer leur propre fonctionnement d’un tel service.

Selon les paroles de Khazin « quand nous avons montré nos compétences au commandant de l’artillerie des États-Unis, il est resté abasourdi pendant 40 minutes, le C4ISR c’est les troupes du futur, c’est ce qui sera nécessaire dans la guerre du XXIe siècle […] j’ai réussi à faire en sorte que notre unité soit intégrée à la division du renseignement, nous n’avions plus de personnel limité, nous n’avions plus de limites, beaucoup de choses furent simplifiées, on m’a promis que nous obtiendrions à la fois le financement nécessaire et l’équipement […] C’était le seul département du renseignement qui donnait des informations non seulement aux forces terrestres, mais aussi à la Marine, la Garde nationale, les gardes-frontières et le SBU […] en première ligne le plus souvent, nos hommes ne parlent pas, ils utilisaient le Delta-chat, qui permettait de ne pas appeler mais de communiquer dans un chat fermé pendant les duels d’artillerie. Les tentatives de dissolution de l’unité ont été faites à deux reprises, sous la présidence de Porochenko, mais n’ont pas réussi, avec le soutien particulier du chef du contingent militaire américain en Europe, le général Ben Hodges, ainsi que le général ukrainien Andreï Taranov (1966-2016), […] le général américain qui est rentré de Bagdad, lors de sa première visite en Ukraine, a exprimé le désir de venir observer notre service du renseignement aérien. Et il est venu nous voir en premier. Comme le ministre canadien de la défense, les chefs des services de renseignement britanniques et d’autres pays membres de l’OTAN, ainsi que ceux des républiques baltes, ils sont venus nous consulter ! ».

Évincé du service, l’OTAN prend la main et s’empare du système

Dans la suite de l’interview, je le rappelle donnée en avril 2021, il indique que la construction de toute pièce de leur système devînt vite un enjeu financier et stratégique. Deux audits menés dans le service, furent complétées par la visite de nouveaux spécialistes de l’OTAN, très intéressés par les résultats. Cet intérêt tant financier que militaire déclencha dans le courant de l’année 2020 et 2021, une série d’événements qui en terminèrent avec l’indépendance du service. Cette technologie et son développement furent estimés à au moins 10 millions de dollars par un général canadien.

Une lutte politique dans les états-majors s’ensuivit qui mena à l’éviction de Khazin, celui-ci déclarait en conclusion qu’il avait laissé tombé, mais tout l’entretien montrait une certaine amertume d’avoir construit ce service de renseignement aérien, de l’avoir développé jusqu’à des standards supérieurs selon lui à ceux de l’OTAN, et de se voir au final évincé. Aujourd’hui ce système existe toujours, les forces russes sur les zones libérées ont découverts de nombreuses caméras, dont celles de l’OSCE qui étaient utilisées par les Ukrainiens à des fins de renseignement militaire.

Il critiquait ouvertement depuis longtemps l’armée ukrainienne en parlant des mensonges et des faiblesses de cette dernière notamment dans cet article de sa propre plume (15 février 2018), mais aussi la mauvaise qualité des drones livrés par les États-Unis, RQ-11 Raven, dont 72 exemplaires furent livrés à l’Ukraine pour 9 millions de dollars (2017). Extrêmement visible durant toutes ces années, notamment et surtout durant son commandement de près de 5 années de cette unité, l’homme s’est fait très discret et la toile ne révèle absolument plus rien à partir du printemps 2021… Pas sûr qu’il ne soit plus actif. Ses connexions américaines, israéliennes et canadiennes font de toute façon de lui, très certainement un agent, peut-être même de différents pays, du Mossad ou de la CIA. Une chose est sûre, nous n’avons pas encore fini d’entendre parler de Khazin…

Parmi d’autres Juifs « utiles » servant dans les rangs bandéristes citons encore :

Grigori Pivovarov, possédant la double nationalité, ukrainienne et israélienne, il fit son service militaire dans l’armée en Israël, dans les rangs de Tsahal. Il fut l’un des représentants de la communauté juive slave, qui firent le pas de l’émigration en Israël après la chute de l’URSS, lui où ses parents. Devenu un militant ultranationaliste ukrainien, il servit dans les compagnies d’autodéfense du Maïdan, puis s’enrôla dans un bataillon de représailles au printemps 2014. Il participa aux exactions terribles contre les populations, puis s’enrôla dans le pire bataillon ukrainien au niveau des crimes de guerre : Aïdar (il y servait encore en 2018).

Il déclara dans une interview donné à Radio Liberté, liée au Parti National-Socialiste d’Ukraine :

« Je vois des parallèles entre les événements dans le Donbass et la lutte actuelle des Ukrainiens contre l’agression extérieure et ce qui se passait sur le territoire d’Israël à l’époque des premiers temps de son existence. Je crois maintenant que l’armée d’Israël est l’une des meilleures au monde, que les Israéliens ont appris à être prêts pour la guerre, et à renforcer parallèlement leur État. Regardez quelle grande puissance, quelle armée puissante ! Mais il fut un temps où nos armes étaient des cocktails Molotov, avec lesquels nos grands-pères luttaient contre les chars, et au lieu de la flotte, les navires de guerre ennemis ont été détruits par des nageurs israéliens. Cela s’est passé aussi en Ukraine, où l’armée fut créée à partir de zéro ».

L’historique de cette compagnie et de Nathan Khazin démontre qu’en Ukraine, dans ce chaos déclenché par les Américains depuis les différentes révolutions colorées organisées sur place (2004-2005 et 2013-2014), il est possible de tout découvrir. Au fur et à mesure de mes articles fouillant les méandres des unités ukrainiennes, plus rien ne surprend, tout paraît si absurde, mélangé, incohérent. L’incohérence c’est bien cela le mot, et cette alliance de la France et l’Union européenne, sans parler de l’OTAN et des États-Unis, avec le cirque ukrainien pourrait faire rire, si nos politiques ne sombraient pas ici dans la boue et le déshonneur.


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