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Il n’y a pas effondrement mais démolition contrôlée de l’hôpital et de l’école

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Vendredi, 20 Mai 2022 - 11h47

À l’heure de clore une nouvelle année scolaire éprouvante, marqués par les absences d’enseignants liées au Covid-19, les chefs d’établissements redoutent déjà la prochaine rentrée. Y aura-t-il un enseignant devant chaque élève ? Ce n’est pas garanti, selon le SNPDEN principal syndicat. (France Inter)

Un nombre grandissant de profs s’alarme de la dégradation de la situation dans les établissements scolaires, et là, on ne parle pas du fameux niveau, ou du poids des syndicats, qu’ils soient d’enseignants ou de parents d’élèves. Non, on parle tout simplement de la survie de cette économie qui concerne 800 000 personnes et qui voit le CAPES réunir moins de candidats que de places. Comme si nous étions en plein emploi !

Le résultat, ce sont des classes qui ont de plus en plus de profs non remplacés ou non remplaçables. Les uns appellent ça crise des vocations, qui serait due à de mauvaises conditions de travail et de bas salaires : c’est vrai. D’autres pointent le programme néolibéral qui consiste à réduire la facture de l’Éducation nationale dans le budget de l’État, comme pour la sidérurgie et la chimie durant les années 80 : on ferme les usines (qui n’ont pas été modernisées par goût du profit immédiat du grand patronat) et on alimente le chômage de masse.

En 2011, selon les chiffres de la Cour des comptes, le ministère de l’Éducation nationale représente avec ses 837 000 enseignants (près d’un fonctionnaire sur deux) une masse salariale de 49,9 milliards d’euros, soit 17 % du budget général de l’État et 2,5 % du produit intérieur brut. (Wikipédia)

Eh bien ça, ça va changer. Les responsables politiques de droite comme de gauche, parce qu’ils sont tous d’obédience néolibérale, voient d’un bon œil cette crise des vocations qui va de facto faire baisser la facture « EN », cette gigantesque masse salariale sur laquelle lorgne le secteur privé. En laissant l’école publique se dégrader, à tous points de vue (vocation, violence, niveau, attraction salariale), le gang de requins qui occupe la cabine de pilotage du paquebot France se frotte les mains : l’école publique va toute seule et tout droit vers sa propre réforme, c’est-à-dire sa mort.

Même objectif pour l’hôpital (93 milliards de budget et 1,24 million de salariés) avec un gouvernement qui a tout fait pour limiter et les effectifs et la qualité de service. Les dizaines de milliers de soignants qui sont partis (10 % d’absentéisme, et entre 2 et 5 % des postes sont vacants) ou qui ne seront pas réintégrés (plus de 15 000) sont l’équivalent de la baisse des effectifs enseignants due à la crise des vocations, une crise qui est la réforme.

Conséquence de cette pression à la baisse sur les effectifs :

Si la crise continue et qu’aucune mesure n’est mise en place, l’été « va être atroce, du jamais-vu », prévient le médecin. « Nous allons avoir des décès inopinés et involontaires dans les structures », alerte Patrick Pelloux.

« Cela va être renforcé par l’afflux massif de touristes dans des zones balnéaires où les hôpitaux ne fonctionnent plus, ou seulement avec des médecins intérimaires. Pour l’instant, nous n’avons plus de ministre de la Santé, nous sommes entre deux élections et nous savons qu’aucune décision ne sera prise. C’est terrifiant », explique le président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France. (BFMTV)

Avec la réforme du RSA, on voit se profiler l’embauche de vacataires ou de contractuels dans les écoles et les hôpitaux pour palier la chute politique des effectifs salariés.
De la même façon que la police flique aujourd’hui le citoyen plutôt que le délinquant, on aura plus de surveillants dans les bahuts (qui deviendront des garderies géantes à gosses de pauvres, migrants et désocialisés) et plus de cours à distance. Là où un prof faisait cours à 30 élèves, un téléprof fera le même à 300 000 zoomers.

Pour le soin, à l’image de l’école publique qui se vide au profit du privé, il y aura – il y a déjà – deux sortes de malades : ceux qui ont une bonne mutuelle, et les autres.

Dégoûter profs et soignants fait partie du plan caché des néolibs qui occupent notre État avec la complicité des corps intermédiaires et des réseaux de pouvoir occultes. Dans leurs mains, l’appareil qui a été conçu pour protéger le peuple est devenu l’outil de son oppression.

Le clip de recrutement à bas coût du gouvernement 

La version non gouvernementale


- Source : E&R

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