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Réélection d'Emmanuel Macron : Les nationalistes sont devenus une minorité dans leur propre pays

Auteur : Yves Mamou | Editeur : Walt | Mardi, 26 Avr. 2022 - 17h03

L’élection française révèle le conflit qui traverse toutes les sociétés occidentales.

  • Cette élection présidentielle française illustre bien le conflit qui traverse toutes les sociétés occidentales, à savoir la lutte entre les mobiles et les enracinés, entre les mondialistes et les nationalistes, entre les élites progressistes et les citoyens ordinaires, entre ceux qui se sentent bien partout et ceux qui se sentent bien là où ils sont nés.
  • Depuis la fin des années 1980, toute la vie politique française s’est construite sur une fiction. En France, quiconque s’oppose à l’establishment progressiste, quiconque s’oppose à la politique d’immigration, quiconque critique, par exemple, la violence — ou la suppression des femmes et de la liberté d’expression — dans l’Islam, est considéré comme l’équivalent du neveu d’Adolf Hitler.
  • Pendant les deux semaines qui ont précédé le second tour de l’élection présidentielle qui vient de s’achever, tous les observateurs ont eu le sentiment qu’en France, une bataille métaphysique titanesque se déroulait entre le Bien et le Mal.
  • La radio du service public certifiait toutes les cinq minutes que Marine Le Pen était « d’extrême droite » (c’est-à-dire « raciste » et « nazie »).
  • [L’exposition des intentions de vote en faveur de Macron « était une sorte de farce ». Toutes ces personnalités qui s’expriment sur le vote, ne cherchent pas à « partager une opinion… mais à exhiber leur parfaite moralité ». Pour ces personnes, « penser juste, c’est penser bien. Et bien penser, c’est penser comme eux ». – Julia de Funes, auteur, Le Figaro, 15 avril 2022.
  • En France, il y a « un parti unique et si vous n’en faites pas partie, vous êtes un fasciste, un raciste, un xénophobe ! » – Michel Onfray, auteur, Twitter, 21 avril 2022.

Les mondialistes ont gagné.

Emmanuel Macron a été réélu président de la République française le 24 avril 2022 avec une estimation de 58% des voix. Marine Le Pen, son challenger, n’a obtenu que 42% des voix. 

Cette élection présidentielle française illustre bien le conflit qui traverse toutes les sociétés occidentales, à savoir la lutte entre les mobiles et les enracinés, entre les mondialistes et les nationalistes, entre les élites progressistes et les citoyens ordinaires, entre ceux qui se sentent bien partout et ceux qui se sentent bien là où ils sont nés.

Mais en France, ce conflit classique entre le haut et le bas de la société n’est pas perçu comme tel. Depuis la fin des années 1980, toute la vie politique française s’est construite sur une fiction. En France, quiconque s’oppose à l’establishment progressiste, quiconque s’oppose à la politique d’immigration, quiconque critique, par exemple, la violence – ou la suppression des femmes et de la liberté d’expression – dans l’Islam, est considéré comme l’équivalent du neveu d’Adolf Hitler.

Cette étrange situation a été créée à la fin des années 1980 par le président socialiste français, François Mitterrand. Pour diviser la droite et l’empêcher de revenir au pouvoir. Mitterrand a promu, par le biais des sociétés de radio et de télévision publiques, un microscopique parti d’extrême droite, le Front national, le premier à avoir osé s’exprimer contre l’immigration.

Depuis le milieu des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, les médias et la « gauche » ont fabriqué ensemble une machine à honte de force industrielle pour stigmatiser comme « raciste » et « nazi » quiconque osait élever la voix sur les questions d’immigration ou les aspects moins sympathiques de l’Islam.

Durant les deux semaines qui ont précédé le second tour de l’élection présidentielle, tous les observateurs ont eu le sentiment qu’en France, une bataille métaphysique titanesque se déroulait entre le Bien et le Mal.

Le quotidien Le Monde a fait appel à des sociologues chevronnés comme Edgar Morin pour affirmer que la France courait un « risque historique » si ses citoyens perdaient la raison et votaient pour Marine Le Pen. Dans un autre article, Le Monde cite des préfets (représentants de l’État dans toutes les régions de France) qui « font eux-mêmes le parallèle » entre une éventuelle élection de Marine Le Pen et l’invasion de la France par les nazis en 1940.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a expliqué qu’avec Marine Le Pen, « les riches peuvent maigrir, mais les pauvres peuvent mourir ».

Certains médias de gauche, comme L’Obs, ont évoqué le spectre de la guerre nucléaire. « Si Marine Le Pen était élue, « 48 000 Hiroshimas » deviendraient possibles ».

La radio du service public certifiait toutes les cinq minutes que Marine Le Pen était « d’extrême droite » (ce qui signifie « raciste » et « nazie »).

Et les gauchistes du Canard Enchainé titraient « ni Marine, ni Le Pen ». Même Charlie Hebdo affichait en couverture « Dimanche, débarrassons-nous de ça » (c’est-à-dire Le Pen).

Les ONG étaient bien sûr sur le pont. La Licra, une ONG antiraciste, a déclaré que la victoire de Le Pen signifierait « la libération de la xénophobie et du racisme ». La Ligue des droits de l’homme a appelé à des « manifestations contre l’extrême droite ». Et l’ONG SOS Racisme a ajouté que la victoire de Le Pen signifierait « l’instauration d’un apartheid à la française ».

L’archevêque de Strasbourg a appelé à voter pour Macron, bien que la Conférence des évêques de France ait magnanimement laissé les chrétiens libres de « voter selon leur conscience ». La Fédération protestante de France a mis en garde contre le parti du Rassemblement national de Le Pen, tandis que les organisations juives (Conseil représentatif des institutions juives de France et les rabbins du Consistoire) ont appelé à « faire barrage » à Le Pen.

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a bien sûr appelé à voter en faveur de Macron au nom de la lutte contre « les forces malveillantes qui appellent au bannissement des musulmans » et le Rassemblement des Musulmans de France (proche du Maroc) a expliqué que « seul un vote pour Emmanuel Macron permet à notre pays de préserver les principes de la république ».

Une cinquantaine de stars du sport – tous ces athlètes qui ne voient aucun problème à aller aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin ou à taper dans un ballon au Qatar, où des milliers d’ouvriers sont morts en construisant des stades climatisés – ont signé un vibrant appel à faire barrage au Rassemblement national et à défendre les « valeurs républicaines ».

Après les athlètes, sont venus les artistes. Près de 500 acteurs, chanteurs, réalisateurs, producteurs et danseurs ont appelé à « faire barrage à Marine Le Pen… dont le programme reste celui de la xénophobie et du repli sur soi ».

Les syndicats ont suivi. Alors que Le Pen est arrivée en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans tous les milieux ouvriers, alors qu’elle était la candidate des Gilets jaunes et des classes populaires françaises, les deux plus grandes organisations syndicales, la CFDT et la CGT, ont appelé à « faire barrage » à Le Pen. Les dirigeants de ces deux syndicats ont même signé ensemble une tribune, expliquant que « Marine Le Pen est un danger pour tous les travailleurs. »

L’écologiste et féministe Alice Coffin a tweeté que Le Pen se préparait à « assassiner » toutes les féministes.

L’auteure Julia de Funes s’étonne dans Le Figaro de ce déferlement d’opinions, et remarque que l’exposition des intentions de vote en faveur de Macron « était une sorte de farce ». Toutes ces personnalités qui s’expriment sur le vote, ne cherchent pas à « partager une opinion… mais à exhiber leur parfaite moralité ». Pour ces personnes, « penser juste, c’est penser bien. Et bien penser, c’est penser comme eux ».

Un autre auteur, Michel Onfray, a noté sur Twitter qu’en France il y a « un parti unique et si vous n’en faites pas partie, vous êtes un fasciste, un raciste, un xénophobe ! ».

Ces débats ont empêché – mais c’était peut-être leur fonction – les vrais problèmes d’être couverts par les médias et les politiciens – comme l’immigration de masse musulmane (2 millions d’immigrés musulmans de plus sous la présidence de Macron) ; l’islamisation rampante des banlieues ; l’anarchie et l’insécurité rampantes (une agression a lieu toutes les 44 secondes et la police est confrontée à des refus d’obtempérer toutes les 30 minutes) ; l’abus de pouvoir des cours de justice de l’Union européenne ; la dérive autoritaire de la Commission européenne ; la gestion autoritaire et terrorisante de la pandémie de Covid-19 par Macron, et la violence qu’il a exercée contre les Gilets jaunes – aucun de ces sujets n’a été abordé pendant la campagne présidentielle.

Maintenant que les résultats de l’élection présidentielle sont connus, la bulle médiatique pourrait redevenir ce qu’elle était avant le combat métaphysique titanesque. Le premier constat que l’on peut faire est que le paysage politique français est désormais entièrement bouleversé. Les partis classiques ont été balayés. Le Parti socialiste, qui dominait la scène politique depuis les années 1980, n’a obtenu que 1,75% des voix au premier tour de l’élection présidentielle et Les Républicains, à droite, n’ont obtenu que 4,78% des voix.

Désormais, trois nouvelles formations politiques se partagent le terrain électoral, toutes trois autour d’une figure centrale :

  1. La République en Marche est le parti de Macron (le plus grand nombre d’électeurs : 9,8 millions d’électeurs, 27,8% des voix au premier tour). Il a été créé en 2016 et son électorat est composé des bénéficiaires de la mondialisation, d’une partie des Français musulmans et des retraités qui votent habituellement pour le parti au pouvoir.
  2. Le deuxième parti le plus important en France est le Rassemblement national, centré autour de Le Pen (8,1 millions de voix, 23,15 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle). Le RN est le parti de la classe ouvrière non musulmane, le parti des pauvres et des classes moyennes qui sont attachés au « mode de vie à la française » croissant-baguettes. Le RN représente les « quelque part » qui luttent contre les « n’importe où ». Si l’on ajoute au RN les voix recueillies par Éric Zemmour (2,4 millions de voix, 7%), le RN est égal au parti de Macron.
  3. Le troisième parti de France est La France Insoumise, construit autour de la personnalité tonitruante de Jean-Luc Mélenchon (7,7 millions de voix ; 21,95% des voix au premier tour). Mélenchon est un ancien socialiste qui voulait interdire le voile islamique et qui, en 2015, au lendemain de l’attaque terroriste meurtrière perpétrée cette année-là dans les locaux du magazine satirique français Charlie Hebdo, a dénoncé le fanatisme islamique comme son principal ennemi. Moins de cinq ans plus tard, en 2019, Mélenchon fait toutefois volte-face et manifeste du côté des organisations islamiques. Depuis, il multiplie les attaques contre les policiers accusés de « comportements racistes », contre la laïcité qui « ne doit pas être un athéisme d’État » — et soit contre la « persécution des musulmans », soit pour « la liberté de porter le voile ». Aujourd’hui, les principaux collaborateurs de Mélenchon sont des islamistes, des gauchistes et des personnalités wokes. Un récent sondage IFOP a confirmé que 70% des musulmans français ont voté pour Mélenchon.

Le soir de son élimination au premier tour de l’élection présidentielle, Mélenchon a appelé plusieurs fois à ne pas voter pour Le Pen. Peut-être a-t-il été entendu. Les islamistes qui ont porté Mélenchon auraient pu s’allier aux mondialistes qui ont porté Macron. Tous deux ont vaincu les nationalistes qui soutenaient Le Pen.

Les nationalistes sont devenus une minorité dans leur propre pays.

Traduction par Aube Digitale

***

Olivier Delamarche – Macron, 5 ans de plus : "Vous allez vous en mordre les doigts !"

On se reprend cinq ans. Ça fera, je le redis, quinze ans de Macron. Quinze ans de Macron ! Parce que vous avez tous oublié que Macron, il était là cinq ans avant : il a été secrétaire général de l’Élysée et ensuite ministre de l’Économie. Ça va faire quinze ans de Macron.


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