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Jeudi, 18 Avr. 2024

Un procès stalinien fait à Ivan Rioufol

Auteur : Patrice Gibertie | Editeur : Walt | Mercredi, 09 Févr. 2022 - 16h18

Toute l’ORTF et tous les affidés de Drahi veulent la peau de Rioufol en l’accusant du pire à propos du ghetto de Varsovie. Il a simplement rappelé que l’hygiénisme est une composante de l’imaginaire nazi.

Hitler le premier et tous les nazis étaient pourtant des hygiénistes forcenés …

Rioufol dénonçait les abus de la dictature sanitaire et en rappelait les précedents historiques, à ce titre il évoquait le ghetto de Varsovie justifié officiellement par les nazis pour des raisons sanitaires ; protéger du typhus.

Jamais Rioufol n’ a pas justifié la mesure , il a simplement donné l’exemple de ce qui servit par la suite à mettre en place le pire. L’hygiénisme dépravé des nazis constitue une des racines de l’horreur , souvenons nous des expériences de Mengele…

Jamais Rioufol n’ a dit que le risque de typhus était justifié, mais au contraire il a dénoncé ce faux prétexte . Il a mis en garde contre de telles abjections.

Il n’ a jamais dit que les non vaccinés étaient dans la même situation que les juifs des ghettos mais dénoncé les dérives liberticides.

Les historiens ne disent rien d’autre, mais pour les néo staliniens bien pensants rappeler les faits , ce serait relayer les thèses nazies.

Il est scandaleux de retourner l’argumentation de Rioufol contre lui en inversant le fond de ses propos. SOS Racisme en saisissant le csa se livre à un procès politique.

Ivan Rioufol dit seulement qu’au départ, les juifs étaient parqués dans des ghettos sous le prétexte qu’ils propagaient le typhus.

ll veut démontrer ainsi qu’on peut rapidement glisser dans le fascisme sous prétexte sanitaire

Rien d’antisémite dans ses propos…

https://www.huffingtonpost.fr/entry/sos-racisme-saisit-le-csa-apres-les-propos-de-rioufol-sur-le-ghetto-de-varsovie_fr_61fc1a95e4b0b69cfe8bd200

Les exemples de délires hygiénistes sont assez nombreux en histoire. Ils nécessitent une perversion de la science, la volonté totalitaire d’en mettre en pratique les lois sur Terre, l’absence d’état de droit pour imposer des contrepouvoirs, la docilité d’une population faisant sienne la banalité du Mal.

Le prétexte n’est jamais un vrai risque épidémique mais l’invention d’une menace terrifiante et infondée. Une théologie de la peur , fabriquée par de faux spécialistes , balaie tout  et rien ne l’arrête …

La corrélation entre la survenue d’épidémies et la mise en place de régimes totalitaires est l’UNE DES PLUS FORTES JAMAIS TROUVÉES EN SCIENCES SOCIALES.

https://phys.org/news/2021-09-infectious-disease-linked-authoritarian-attitudes.html

La peur de l’épidémie peut conduire aux pires abus quand l’état de droit n’est plus respecté. La liberté peut elle céder le pas devant l’intérêt collectif ?  L’imaginaire l’emporte sur la science et le pire devient possible. La liberté est alors conditionnée par le respect de règles sanitaires que la Raison  contredit. On peut aller très loin dans l’immonde et distinguer des catégories d’hommes en fonction de l’âge ou de la race, des degrès d’acceptation d’un traitement présenté comme magique.

L’hygiénisme moderne est né au 19eme siècle et il s’est construit à l’encontre de la Pologne désignée comme le foyer épidémique par excellence.

L’épidémie de typhus de 1919-1921 aété à l’origine des stru c t u res contemporaines de santépublique internationale, en ce qu’elle a révélé le manque de c o o rdination de mesures anti-épidémiques au niveau européen. Mais la signification du typhus dans l’histoire est encore plus profonde. Synonyme de terreur et de désespoir pour d’innombrables individus, objet de re c h e rches des plus éminents
scientifiques, le typhus exanthématique a emporté des millions de personnes.

Les Allemands, qui avaient mis en place un programme anti-typhique, déjà teinté d’antisémitisme, dans les régions de Pologne qu’ils avaient occupées de 1915 à 1918 (29), considéraient, dans les années 1920, que leur pays servait de véritable “mur anti-épidémique”.

La prise du pouvoir par Hitler le 30 janvier 1933 ne prend pas de court le corps médical allemand, déjà largement contaminé par les idées racistes et gagné aux exigences de l’eugénisme négatif. Les médecins sont nombreux à avoir déjà adhéré au Parti nazi, voire à la SS, et à partager son idéologie. Ils sont acquis au principe de sélection et ils sont prêts à le mettre en application quelles qu’en puissent être les conséquences.

En deux ans, par une série de décrets, le ministère de l’Intérieur contrôle tous les organismes de santé. Le département IV de la Santé et de la Protection du Peuple est dirigé par un secrétaire d’État, le Dr Arthur Gütt, puis, à partir de 1935 et jusqu’en 1945, par le Dr Leonardo Conti. Dans chaque grande ville un Office de santé est institué. Cet office, placé sous l’autorité d’un médecin fonctionnaire, est l’unité administrative qui contrôle l’ensemble des activités médicales, de l’hygiène à la médecine légale.

Le directeur de l’Office de santé a tout pouvoir sur les médecins et les membres des professions de santé. Les autres activités à l’échelon national sont condensées dans des organismes qui sont tous rattachés au secrétariat d’État à la Santé, comme l’Académie de médecine, l’Office de santé du Reich – qui coordonne la recherche médicale – ou la Croix-Rouge allemande. L’ancienne Chambre des médecins allemands est confiée le 24 mars 1933 à des membres de la Ligue des médecins allemands nationaux-socialistes et Gebhard Wagner en devient président (Reichs- ärzteführer). En décembre 1935, elle devient la Chambre des médecins du Reich. À l’exception des offices de santé de l’armée ou de la police, tous les médecins allemands doivent, pour exercer, être inscrits à cette chambre.

Le Reichsärzteführer promulgue les lois et ordonnances qui régissent l’exercice de la profession. L’ancien code de déontologie médicale devient caduc et la Chambre des médecins a ses tribunaux et ses comités d’arbitrage. Elle garantit que chaque médecin accomplit sa tâche selon la conception du monde nationale-socialiste et applique les mesures sanitaires prescrites. Enfin, les caisses d’assurance maladie sont regroupées en une Union des caisses médicales allemandes que contrôle le président des médecins du Reich. Cette Union, qui dépend du ministère du Travail et qui regroupe tous les travailleurs allemands, contrôle le flux du remboursement des frais médicaux. Elle peut, à sa guise, refuser l’admission d’un médecin ou l’exclure.

Comme dans les autres domaines de la vie politique, le régime incorpore toutes les activités médicales dans son appareil de domination. Il y parvient de façon exemplaire dans la corporation médicale, puisque, de tous les organismes professionnels, c’est le corps médical qui, avec plus de 50 % de médecins inscrits au Parti nazi en 1939, manifeste le plus fortement son adhésion au IIIe Reich.

Cliquer pour accéder à T92-5-1962.pdf

  • Éradiquer le typhus : imaginaire médical et discours sanitaire nazi dans le gouvernement général de Pologne (1939-1944)
  • Johann Chapoutot

https://www.cairn.info/revue-historique-2014-1-page-87.htm

Enfin, le typhus a servi de prétexte, non seulement pour créer les ghettos juifs pendant la Deuxième guerre mondiale (le Juif étant censé – selon l’idéologie allemande – être “naturellement” porteur de la maladie), mais aussi pour envoyer des déportés dans les soi-disant douches désinsectisantes qu’étaient les chambres-à-gaz. Qui plus est, il existe un lien direct entre l’épidémie russo-polonaise de 1919-1922 et celle de 1939-1945, la première ayant, en quelque sorte, idéologiquement engendré la seconde.

L’Est, terre sale peuplée de Slaves arriérés et de Juifs contaminants, est une terre biologiquement virulente. Y sévissent des pathologies inconnues en Allemagne, terre propre gouvernée par des médecins, patrie de Robert Koch?et des vaccins. Les progrès de l’hygiène et de la science ont fait de l’Allemagne la patrie de la santé, ce qui est éminemment positif, mais également dangereux, car les organismes allemands ne sont plus immunisés contre des affections désormais oubliées.

Pas de solution donc par l’immunité dite naturelle , confiance absolue dans les vaccins et la quarantaine.

Or, avec l’invasion, puis la colonisation de la Pologne à l’automne 1939, ce sont des centaines de milliers d’Allemands (Wehrmacht, SS, police) qui sont confrontés à ce danger biologique, sans même parler des fonctionnaires civils, de millions de paysans-colons, de fonctionnaires et de soldats.

Le SS et le policier allemand agissent en médecins contre un danger de nature pathologique. C’est ce qu’affirme un ouvrage collectif de 1941, édité par les services sanitaires du Gouvernement général, intitulé Guerre aux épidémies ! La mission sanitaire allemande à l’Est. Dans une contribution qui porte pour titre « Le foyer épidémique polonais. Médecine générale sous direction allemande »,

Rien d’étonnant à ce que la Pologne soit la patrie du typhus : « Les grandes villes étaient les plus menacées, car les ghettos juifs y constituaient de véritables foyers d’épidémies », comme si les ghettos existaient avant l’arrivée des nazis… De manière significative, la constitution de ghettos fermés est présentée par le médecin allemand comme une mesure sanitaire de quarantaine : « Des rues et des blocs entiers ont dû être temporairement bouclés, sachant que, naturellement?l’approvisionnement des habitants a été assuré? ».

L’homme étant le seul réservoir connu du typhus , la maladie se prêtait facilement aux thèses des idéologies racistes.

D’une menace orientale-slave-bolchévique au lendemain de la Première guerre mondiale, le typhus s’est mû en menace “juive” à la veille de la Seconde. Un “documentaire médical” typique – les documentaires à thème médical comptaient pour la majorité des films de propagande allemands – créait de puissantes associations d’idées chez le spectateur en montrant uneville anonyme mais évidemment est-européenne, des masses humaines miséreuses, un Juif orthodoxe se grattant furieusement, pour aboutir à l’image de la cause de sa démangeaison :le pou.

Il n’est guère exagéré de dire que le typhus se situait au cœur même de la politique sanitaire allemande en Pologne, à la fois
comme objet de terreur et d’obsession . Pour les autorités allemandes, il s’agissait avant tout d’éviter qu’une éventuelleépidémie polonaise n’atteignît le Reich ou ne contaminât la Wehrmacht. Aussitôt la Pologne envahie, les Allemands ont mis en place tout un réseau d’institutions préventives contre le typhus, alors qu’aucune épidémie sérieuse n’avait encore éclaté. Puis, le Juif devant être “naturellement” porteur de typhus, ils trouvèrent là le prétexte idéal pour commencer à séquestrer la population désignée comme juive à partir de novembre 1939.
Avant même la construction du mur devant séparer les quartiers “aryen” et “juif” de Varsovie, le périmètre du futur ghetto se laissait deviner par les tableaux affichant en grandes lettre S “ Seuchensperrgebiet” (“zone épidémique défendue”) et mettant en garde contre une épidémie qui ne sévissait pas. Or, il est évident que le seul fait d’entasser des milliers de personnes dans un milieu clos (de 400 à 500 000 personnes dans environ 160 hectares, c’est-à-dire 30 % de la population de la ville sur 5 % de sa superficie) allait engendrer l’épidémie censée être ainsi prévenue : le typhus (21). Un paradoxe? En apparence seulement, car cette maladie s’alliait parfaitement aux objectifs de l’idéologie nazie : elle permettait de procéder à la séparation raciale des populations, tout en invoquant l’“intérêt
commun” de la santé publique. Dans le ghetto de Varsovie seulement, sur quelque 450 000 personnes, on compta rapidement aux alentours de 100000 cas de typhus avec une mortalité atteignant peut-être 40 % (1). En prenant des proportions épidémiques, elle affaiblissait l’ennemi et permettait de l’éliminer plus rapidement; enfin ses nombreuses victimes (juives et non juives) fournissaient des cobayes à volonté aux Allemands pour faire avancer les recherches scientifiques. L’épidémie stimulait l’industrie pharmaceutique allemande qui s’investissait dans la production de vaccins anti-typhiques.

La quarantaine imposée à la population juive revêt un sens strictement médical. Sa nécessité est dictée par la virulence de la maladie : les Allemands agissent au mieux face à un fait morbide dont ils ne peuvent que constater l’existence, avant d’en induire les consé­quences. En effet, comme le Juif est quasiment le seul vecteur de l’épidémie et , en cas de contamination d’un non-Juif, on remonte le plus souvent à une source d’infection juive, il est apparu urgent, aux fins de protection de la population, de restreindre la liberté de circulation des habitants juifs, de soumettre leur usage du train à une autorisation administrative médicale particulière, de les orienter vers des parcs désignés à leur seul usage (puisque, par exemple, la transmission des puces infectieuses est facilitée par l’usage commun des bancs), de leur interdire la fréquentation des omnibus et de leur réserver des compartiments particuliers dans les trams? .

Le nazisme, qui se veut transcription politique des lois de la nature, conçoit l’ennemi en termes biologico-pathologiques et prétend développer des pratiques dont la fin est ouvertement et littéralement axénique : il s’agit de débarrasser le peuple allemand et tous les territoires du Reich (l’espace vital, l’espace où se déploie la vie de la race) de tout élément étranger (xenos) et hostile susceptible de le contaminer et de l’affaiblir, voire de le détruire. Ces idéaux et ces catégories font l’objet d’une large publicité : le discours nazi est saturé de termes biologiques et médicaux, et abuse du terme de « Seuche » (épidémie) ou de « Pest » pour désigner l’ennemi.

Le médecin polonais Eugene Lazowski est parvenu à sauver des milliers de patients juifs de la déportation. Pour tenir les nazis à distance, il s’est employé à simuler une épidémie de typhus dans une douzaine de villages, grâce à un tour de passe-passe immunologique.

Mobilisé dans l’armée polonaise, il est d’abord capturé par les Soviétiques, puis les Allemands, avant de s’évader d’un camp de prisonniers. Avec sa femme, il s’installe dans le village de Rozwadów, près de la ville de Stalowa Wola, dans le sud du pays

Pour diagnostiquer le typhus, on emploie alors la réaction dite de Weil et Félix. Les anticorps anti-rickettsies produits par les malades ont en effet la propriété de réagir avec certaines souches de bactéries Proteus, produisant une agglutination visible à l’œil nu. Fine mouche, Matulewicz comprend qu’il est possible d’émuler ce test sérologique en injectant lesdites bactéries aux patients. Lazowski injecte des souches de Proteus OX19 préalablement inactivées au jeune homme et envoie un échantillon sanguin à un laboratoire allemand. C’est un succès : le jeune Polonais est réformé pour maladie.

Les deux médecins tiennent là le faux positif idéal. Par crainte des représailles nazies, Matulewicz se retire de l’affaire, mais Lazowski décide de poursuivre ce qu’il appelle sa « guerre privée » contre l’occupant. Il met à profit ses consultations pour sélectionner des patients (non juifs) présentant des symptômes assimilables au typhus (fièvre, toux, maux de tête…) et leur injecte la concoction, officiellement comme « stimulant protéique ». À leur insu… les patients traités deviennent positifs au test du typhus.

En moins de deux mois, les autorités allemandes voient affluer le cas de typhus autour de Stalowa Wola et croient à l’émergence d’un foyer épidémique. La zone est bouclée et les juifs du village laissés en paix. L’immunité de groupe a fonctionné. Durant la guerre, le Dr Lazowski « traitera » ainsi douze autres villages des environs de Stalowa Wola.

Bien sûr, le typhus est extrêmement létal et les cadavres n’ont pas l’air de s’amonceler. Au fil des mois, la suspicion monte. En 43, une délégation nazie est envoyée pour faire la lumière sur l’épidémie de Stalowa Wola. Le médecin allemand est reçu à Rozwadów par son cher confrère polonais, qui fait couler la vodka à flots. Plus désireux de profiter de l’hospitalité polonaise que de se frotter au typhus, il se contente d’envoyer ses deux assistants recueillir des échantillons sanguins auprès de patients préalablement sélectionnés par Lazowski pour leur teint souffreteux. La supercherie n’est pas éventée.

L’affaire serait restée inconnue si l’opiniâtre médecin n’avait pas dû fuir la Pologne en 44. La gestion des épidémies n’était alors plus une priorité pour le Troisième Reich et en tant que membre de la résistance polonaise, Lazowski était sur le point d’être arrêté par la Gestapo. Il se réfugie aux États-Unis et devient professeur de pédiatrie à l’université de l’Illinois. Ce n’est que dans les années 80 qu’il racontera son histoire, dans un article publié en polonais. On estime qu’il a réussi à protéger plus de 8000 juifs de la déportation et de la mort

https://www.egora.fr/actus-pro/histoire/48966-comment-un-medecin-a-sauve-8000-juifs-des-griffes-nazies-en-creant-une?nopaging=1

Giovanni Borromeo, médecin à Rome pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour sauver des centaines de juifs, il n’a pas hésité à monter tout un malicieux stratagème.

En 1943, Giovanni Borromeo découvre le syndrôme K, une maladie qui fait des ravages dans la capitale italienne. Par précaution, il décide donc de confiner tous les malades dans son hôpital, sur l’île Tibérine.

Seulement voilà, le syndrome K n’a jamais existé. Ce faux virus a été inventé de toutes pièces par le médecin. Quant aux personnes malades, il s’agissait de juifs que Giovanni Borromeo voulait mettre à l’abri des Nazis en train de s’emparer de la ville. Et ça a marché !

Les nazis avaient une peur bleue des virus, c’était dans leurs gènes!

C’est ainsi que la question du typhus a incarné, de façon synthétique, le mépris de tous les principes d’éthique médicale au profit d’un régime politique et d’une idéologie.

https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.abc0927

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