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Syrie – Les forces américaines recyclent des miliciens de Daech dans une armée tribale

Auteur : Al Manar (Liban) | Editeur : Walt | Samedi, 10 Avr. 2021 - 10h45

Les forces américaines en Syrie ont transféré un nouveau lot de miliciens de Daech de l’une de leurs bases à Hassaké, dans le nord de la Syrie, vers la province de Deir Ezzor, a révélé l’agence syrienne Sana.

S’appuyant sur des sources locales, l’agence a indiqué que 50 terroristes djihadistes takfiristes ont été transportés par hélicoptère de la base américaine à al-Chaddadi jusqu’au champ pétrolifère d’al-Omar occupés par les États-Unis et leurs alliés kurdes syriens des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Selon l’agence syrienne, cette opération n’est pas la première du genre, car les forces américaines ont transféré, au cours des derniers mois, des dizaines de membres de Daech des prisons de la ville de Hassaké, contrôlée par les FDS, vers divers endroits à l’intérieur syrien, après les avoir armés et leur avoir fourni un soutien logistique. La semaine passée, certaines sources ont rapporté que des hélicoptères américains avaient atterri dans la prison d’Al-Hol, à l’est de Hassaké, et transporté 40 miliciens takfiristes vers leur base dans la ville d’Al-Chaddadi.

Selon Sana, les 50 derniers terroristes transférés vers le champ d’al-Omar avaient suivi des cours de formation dispensés par les forces d’occupation américaines à la base d’al-Chaddadi. Ils devraient être intégrés dans une milice tribale, supervisée par les forces d’occupation, et dirigée par Ahmed Al-Khabil.

Ce dernier est le chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, affilié à la milice à majorité kurde des FDS. Connu sous le pseudonyme de Abou Khawlat, il jouit d’une protection américaine pour couvrir ses actes de pillage et ses crimes.

Selon les médias syriens, il a tué en mars 2021 six habitants du village al-Achitah qui ont refusé de lui vendre leurs terres agricoles.

Il détient un atelier de fabrication de captagon dans une ferme située dans la ville al-Chahil dans la province de Deir Ezzor.

Il s’était rendu célèbre en démantelant et en volant les rails du chemin de fer de la province du nord et de l’est de Deir Ezzor et les transportait vers l’Irak avec d’autres trafiquants. Il a aussi volé les circuits électriques pour les revendre au marché noir. Il fait partie de ceux qui pille le pétrole syrien.

Sa couverture américaine le protège aussi des réactions des dirigeants kurdes des FDS avec lesquels il est parfois en désaccord sur la manière de gérer les régions qu’ils contrôlent ensemble et surtout sur le partage des rentrées du trafic et des opérations de pillage. Des cadres du Parti des travailleurs du Kurdistan ont tenté en vain de le limoger.

De temps à autre, il lance des déclarations hostiles au pouvoir syrien pour afficher sa fidélité aux forces d’occupation américaine, et prétend parler au nom de sa tribu Al-Bakir, dont il s’est autoproclamé l’émir, malgré qu’il ait été dénigré par ses membres qui l’ont accusé de trahison, le taxant d’instrument entre les mains des FDS qui menacent la sécurité de Deir Ezzor.

Plusieurs chefs de cette tribu qui fait partie du clan des Al-Akidate ont récemment été liquidés dans les zones contrôlées par les FDS dont son grand notable Hussein cheikh al-Jamil, abattu en janvier 2021. Quelques jours auparavant, c’était un notable des Al-Akidate, Atliouche al-Chatat et son fils qui avaient été tués. En octobre 2020, des inconnus avaient abattu un autre chef de cette tribu, Abdel Wahhab Weis al-Habib. Les médias syriens accusent les FDS d’être derrière ces liquidations, surtout que les victimes soutiennent le pouvoir central syrien et refusent les ambitions séparatistes de la milice kurde. En août 2020, cette dernière avait abattu de sang froid et en plein jour cheikh Matchar al-Hafel des Al-Akidate.

Abou Khawlat avait lui aussi fait l’objet d’une tentative d’assassinat en fin octobre 2020, la deuxième contre lui. Un autre dirigeant des FDS, le porte-parole du conseil militaire de Manbej, Charfane Darwich, avait lui aussi échappé a une tentative en juin 2020. De même pour Khaled al-Khalif, qui était responsable du bureau des hydrocarbures du Conseil civile de Deir Ezzor.

Dans une réunion organisée en août 2020 par la tribu Al-Akidate, en présence de 6 000 de ses membres, elle a imputé à la coalition internationale, en tant qu’autorité de facto, la responsabilité « du chaos sécuritaire et de la corruption administrative et militaire » qui règne à Deir Ezzor. Tout en insistant sur un règlement de la question syrienne qui puisse préserver l’unité et l’indépendance de la Syrie, elle a réclamé que la région de Deir Ezzor soit contrôlée par ses composantes arabes et non par les Kurdes. En février 2021, une rencontre entre les sept représentants des clans et tribus de cette région ont lancé un appel a leurs membres qui ont rejoint les rangs des FDS, leur demandant de faire défection et ce quelques jours après le blocus que la milice kurde avait imposé pendant une vingtaine de jour aux deux villes de Hassaké et de Qamichli.


- Source : Al Manar (Liban)

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