Le chef du « MAE religieux russe » a visité en effet Rome et s'est rencontré avec le pontife. La conversation du métropolite Hilarion avec le Pape François, probablement, a servi de prétexte pour les spéculations sur « la rencontre historique » toute proche. Mais la joie des catholiques étonne l'église russe. Premièrement, ce n'est pas la première visite du président du Service des liens religieux extérieurs de l’église orthodoxe russe chez le pontife. Deuxièmement, personne ne niait la possibilité de la rencontre du chef du patriarcat de Moscou avec le pape. Mais il est prématuré de penser à cela à présent, il faut résoudre une série d’autres problèmes plus importants. Dans le cas contraire, la rencontre aurait seulement un caractère officiel et ne servirait à rien, a souligné dans l'interview àLa Voix de la Russie le secrétaire du Service des liens religieux extérieurs du patriarcat de Moscou, le prêtre Dmitry Sizonenko:

Il est nécessaire de réfléchir, pourquoi cette rencontre est nécessaire en général. Pour le moment, seulement un petit nombre de journalistes et de fidèles manifestent un intérêt, et pas du tout la majorité écrasante. Il n'y a pas encore de conditions pour que cette rencontre ait lieu. La situation doit mûrir dans nos églises et dans notre société pour que cette rencontre devienne le résultat de quelque pas essentiel en avant.

Cependant, les deux églises ont des problèmes à examiner en commun. C'est, par exemple, la question de la préservation des traditions chrétiennes et des racines spirituelles, la protection des croyants dans le monde moderne, la lutte contre l’avortement et les valeurs libérales, tels que le mariage religieux des couples homosexuels, les femmes-prêtres etc. Mais le sujet principal, le plus actuel – c’est l'aide aux chrétiens de la Syrie et du Proche-Orient. C’est de cela qu’il était question à la rencontre du métropolite Hilarion avec le Pape François au Vatican, et de cela ont parlé le patriarche de Moscou et de Toute la Russie Cyrille et l'archevêque de Milan, le cardinal Angelo Scola à Moscou :

Jamais auparavant, les deux églises n'avaient autant d'importantes raisons pour travailler ensemble, comme aujourd'hui. Nos avis coïncident au sujet de la position des chrétiens au Proche-Orient et, en particulier, à propos de la crise syrienne. Je suis allé en Syrie tout au début de la guerre et j’avais alors la possibilité de voir la vie des gens. Déjà à cette époque, j'entendais les déclarations que le conflit civil dans le pays pouvait amener à la destruction de l’équilibre interconfessionnel. Et en effet, c’est ce qui a lieu aujourd'hui.

Il est tout à fait probable que grâce au travail commun des orthodoxes et des catholiques sur la préservation du christianisme, arrivera le temps, quand « les différends historiques des églises cesseront de jouer un rôle sensible ». Le pontife de l’église catholique se prépare à la visite du président de Russie. Il est prévu que Vladimir Poutine arrivera dans « la ville éternelle» à la fin de novembre et, probablement, se rencontrera avec le Pape François. Ce sera leur première conversation. Le leader russe s’est déjà rencontré trois fois avec les chefs du Vatican : en mars de 2007 - avec le Pape Benoit XVI, en juin de 2000 et en novembre de 2003 - avec son prédécesseur Jean-Paul II.