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Venezuela : L’ambassadrice d’Argentine en Russie démissionne

Auteur : Albaciudad (Venezuela) | Editeur : Walt | Samedi, 10 Oct. 2020 - 08h36

La diplomate argentine Alicia Castro a présenté sa démission en tant qu’ambassadrice de son pays en Russie à cause de son désaccord « avec la politique étrangère actuelle » du Gouvernement de Alberto Fernández après que celui-ci ait voté en faveur d’une résolution sur les droits de l’homme au Venezuela proposée par le Groupe de Lima. Le conflit vient du fait que l’Argentine n’a pas soutenu la résolution qui mettait en avant l’action du bureau de la haute commissaire aux droits de l’homme à Caracas mais a voté en faveur de la proposition du Groupe de Lima, un groupe de pays qui ne reconnaît pas le Gouvernement de Nicolás Maduro.

Pour Castro, ce vote « constitue un tournant dramatique » dans la politique étrangère de son pays parce qu’il s’aligne sur « un groupe de Gouvernements d’extrême-droite financés par les Etats-Unis pour mettre en place un changement de régime au  Venezuela ».

« Je ne pourrai pas suivre les instructions de la chancellerie que je ne partage pas et que je considère comme contraires à l’intérêt de la Nation, » a-t-elle écrit dans sa lettre et elle y réaffirme son désir « d’agir de façon responsable et transparente ».

La diplomate avait été nommée ambassadrice d’Argentine en Russie et s’était installée dans le pays en avril avec la bénédiction de Moscou. Mais en mars avait commencé la période d’isolement due au coronavirus et Castro avait demandé au Sénat d’ajourner l’approbation de sa nomination à cause de la pandémie.

Que dit sa lettre ?

Castro s’explique dans une lettre publiée sur le site La García dans laquelle elle déclare que le soutien de son pays à la proposition du Groupe de Lima « représente une franche ingérence » et « vise à diaboliser » le gouvernement bolivarien.

Ce que demande le Groupe de Lima, composé de Gouvernements hostiles à Maduro qui ont demandé des sanctions contre Caracas, c’est qu’une mission indépendante de l’ONU reste 2 ans au Venezuela pour effectuer un suivi concernant les droits de l’homme.

Cette mission indépendante avait déjà été remise en question par Caracas après qu’elle ait présenté un rapport en matière de droits de l’homme « plein de mensonges » et sans « aucune rigueur méthodologique ». Pour Castro, le soutien de l’Argentine à cette proposition ne peut « qu’apporter et intensifier » le harcèlement du Venezuela, une chose qu’elle considère « pour le moins comme irresponsable ».

En opposition à la résolution du Groupe de Lima, l’autre résolution demandait d’augmenter la coopération en matière de droits de l’homme et demandait au bureau de la haute commissaire Michelle Bachelet de continuer à apporter son soutien pour renforcer le système de justice vénézuélien. Cette proposition s’est finalement imposée et a été approuvée par 14 pays, 26 se sont abstenus (dont  l’Argentine) et 7 ont voté contre.

Dans sa lettre, Castro souligne que bien que tous les groupes politiques ne pensent pas la même chose, elle avait confiance dans le fait « qu’indépendamment des préférences, » le  Gouvernement d’Alberto Fernández « allait soutenir les principes directeurs de non intervention dans les affaires intérieures des autres Etats, de résolution pacifique des conflits et le principe consacré d’égalité juridique des Etats ».

« L’Argentine aurait pu s’abstenir, en tout cas, si elle ne voulait s’engager envers aucune des 2 résolutions, » a écrit Castro qui avait aussi été ambassadrice au Venezuela, de 2006 à 2011.

Elle a déploré que l’Argentine se soit mise du côté des Gouvernements européens et latino-américains qui ne reconnaissent pas Maduro et soutiennent le député d’opposition Juan Guaidó qui s’est autoproclamé « président par intérim » sans avoir été élu. « Ils ont suivi à pieds joints les instructions des Etats-Unis destinées à anéantir le Venezuela ».

Réactions

Après le vote des résolutions, le chancelier vénézuélien, Jorge Arreaza, a affirmé « l’engagement absolu » de son pays envers les droits de l’homme et que malgré « la féroce pression » des Etats-Unis et de leurs satellites au Conseil des Droits de l’Homme, la résolution soutenue par Caracas a finalement été approuvée.

Il s’est dit surpris par le vote de certains pays qui se disent défenseurs des droits de l’homme mais ne se sont pas exprimés en faveur de la résolution destinée à renforcer la coopération avec le bureau de Bachelet.

L’abstention de l’Argentine est survenue après un communiqué de la chancellerie publié mardi dernier dans lequel elle expliquait que le président du pays avait demandé de soutenir « avec force » le travail de la haute commissaire de l’ONU et de favoriser l’installation d’une mission permanente de cet organisme dans la capitale vénézuélienne.

Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de réactions officielles à la démission de Castro.

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos


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