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MH17 – Un témoin ayant vu des avions militaires ce jour-là a été torturé par le SBU

Auteur : Christelle Néant | Editeur : Walt | Samedi, 05 Sept. 2020 - 09h23

Continuant inlassablement son travail d’enquête sur le crash du MH17, l’équipe de journalistes de Bonanza Media a retrouvé un témoin ayant vu des avions militaires ukrainiens s’envoler vers la zone de conflit (Donbass) le 17 juillet 2014, qui a été interrogé par le JIT et torturé par le SBU.

En 2018, Viatcheslav avait accordé une interview sous couvert d’anonymat au journaliste néerlandais Stefan Beck. Arrivé à Donetsk suite à un échange de prisonniers, l’homme était encore à l’hôpital soigné pour les séquelles des mauvais traitements que le SBU lui avait infligés. Il craignait encore pour sa sécurité et ne pouvait pas témoigner à visage découvert.

Il avait alors raconté à Stefan Beck comment il s’était retrouvé impliqué dans l’affaire du MH17 à cause de l’appel qu’il avait passé ce jour-là à quelqu’un à Donetsk, pour avertir du décollage de deux SU-25 qui se dirigeaient vers la RPD (République Populaire de Donetsk). Le but de son appel était de protéger les civils qui mourraient lors des bombardements menés par ces avions militaires ukrainiens.

Viatcheslav vivait dans un village de la région de Poltava, au-dessus duquel les avions partant des aérodromes de Mirgorod et Poltava passaient quand ils allaient bombarder le Donbass. Il était donc aux premières loges pour avertir les républiques populaires lorsque des avions se dirigeaient vers elles.

Sa tâche était facilitée par le fait que les avions militaires ukrainiens volaient au ras du sol, ce qui permettait à cet ancien officier de la défense anti-aérienne d’identifier facilement quel type d’avion décollait. Il pouvait même voir comment ces avions étaient chargés de bombes et de missiles lorsqu’ils décollaient et comment ils revenaient à vide, ayant déchargé toute leur cargaison mortelle sur l’une ou l’autre des deux républiques populaires du Donbass.

Choqué par la mort de civils lors de l’attaque aérienne du bâtiment de l’administration de Lougansk, Viatcheslav décide d’aider la RPD et la RPL (République Populaire de Lougansk) à protéger leur population de ces bombardements criminels. Répondant à un appel à l’aide lancé sur internet, il appelle une députée du Conseil Populaire de la RPD, et fixe avec elle la façon dont il leur transmettra les informations sur les décollages d’avions militaires ukrainiens à destination du Donbass.

Le 17 juillet 2014, Viatcheslav voit deux SU-25 décoller en direction en Donetsk. Il appelle alors un homme surnommé « 14 » qui se trouve en RPD pour l’avertir. C’est en fouillant les écoutes téléphoniques de ce jour-là en lien avec le crash du MH17 que le SBU tombe sur cet appel de Viatcheslav concernant les avions militaires ukrainiens, et décide de tenter de l’incriminer dans l’affaire.

Ayant appelé 1 h 30 avant le crash du MH17, le SBU essaye faire croire que Viatcheslav a contribué à ce que le MH17 soit abattu, bien que l’appel qu’il a passé concerne bien des avions militaires et pas du tout le Boeing malaisien.

Résultat le JIT décide de l’interroger, mais découvre vite qu’il n’a en fait rien à voir avec le crash du MH17, et qu’il ne sait même pas qui est la personne qui se cache derrière le pseudo « 14 », et qu’il a appelé ce jour-là.

Si avant l’interrogatoire du JIT le SBU n’a pas frappé Viatcheslav afin qu’il soit présentable, une fois que l’équipe d’enquête conjointe se désintéresse de lui, les tortures commencent.

Coups violents, y compris sur la tête, soit en frappant avec des bâtons, soit en frappant sa tête contre les murs, privation de sommeil, tout y passe. Mais Viatcheslav refuse d’admettre qu’il est un « terroriste ». Il n’admet que le fait d’avoir appelé pour avertir les gens dans le Donbass que des avions militaires arrivaient afin qu’ils puissent se réfugier dans les abris, et éviter ainsi des victimes civiles.

Mais les avions militaires décollant le 17 juillet 2014 vers le Donbass ne sont pas les seuls éléments liés au MH17 que Viatcheslav a vus. Deux jours après le crash du MH17, il a vu dans la région de Poltava sur l’autoroute Kharkov-Kiev, deux systèmes BUK, sans missiles, transportés sur des camions depuis le Donbass vers la capitale ukrainienne. Les mêmes BUK qui ne se trouvaient prétendument pas dans la zone de conflit.

Le témoignage de Viatcheslav concernant la présence de deux avions militaires ukrainiens dans le ciel de la RPD le jour du crash du MH17, confirme les multiples témoignages de personnes qui se trouvaient sur place, comme celles qui ont été interrogées par Bonanza Media, ou le témoin que Bellingcat a essayé récemment de discréditer, ou encore le soldat « Som » que j’avais interviewé en septembre 2018, et qui avait clairement dit qu’un Soukhoï les avait bombardés ce jour-là une fois avant de partir dans la direction où le MH17 a été abattu.

Ce témoignage, et surtout le fait que les informations de Viatcheslav n’ont pas été prises en compte par l’équipe d’enquête conjointe, et qu’il a été torturé peu après par le SBU, montre que non seulement le JIT n’a pas du tout mené une enquête sérieuse et impartiale, mais qu’en plus ses promesses de « protection des témoins » ne valent pas un kopek, en tout cas pour les témoins dont l’histoire ne colle pas au narratif officiel !

Il y a trop de témoignages concordants sur la présence d’avions militaires ukrainiens dans le ciel de la RPD le jour du crash du MH17 pour continuer de les ignorer ou de les balayer d’un revers de main comme si cela n’était pas important. Si ces avions militaires ukrainiens n’ont rien à voir avec le crash du MH17, pourquoi l’Ukraine a-t-elle menti en prétendant que ses avions ne volaient pas ce jour-là ?

Et pourquoi Kiev n’a-t-elle pas été sanctionnée pour ses mensonges systématiques dans l’affaire du MH17, entre écoutes téléphoniques trafiquées, prétendue absence d’avions militaire, prétendue absence de données radar primaires, prétendue absence de systèmes BUK, et j’en passe ? Le procès qui se déroule actuellement est une vaste farce tragique, et les proches des victimes, ainsi que ces dernières méritent bien mieux qu’une parodie de justice.

Voir l’interview de Viatcheslav sous-titrée en français :


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