LREM: sexe, mensonges, humiliations, vidéo et lutte contre la haine

Avant, durant et après le confinement, les responsables politiques de La République en marche (LREM) sont abonnés aux messages sexistes et aux humiliations. Les scandales s'accumulent dans ce groupe politique et semblent bien y montrer une routine laissant penser que des pervers de plusieurs grades gravitent à LREM autour d'Emmanuel Macron.

Stéphane Trompille, le député LREM de l'Ain, a été condamné le 20 mai pour harcèlement sexuel aux prud'hommes. Une ancienne collaboratrice, qui a géré sa communication et ses relations avec la presse, l'a accusé d'avoir envoyé des messages sexistes et de mauvais goût. La jeune femme en charge de la communication était la seule femme de l’équipe et a déclaré avoir souffert d’un «mal être au travail, accompagné de stress et d’une perte de poids» ce qui a été noté par le tribunal. La jeune collaboratrice avait sollicité un rendez-vous avec le médecin du travail en janvier 2018 en ayant précisé à Stéphane Trompille que ses conditions de travail lui semblaient inappropriées. En réponse, le député du LREM a déclenché une procédure de licenciement pour insuffisance professionnelle, effective en février 2018 ce qui a été déclaré par le Conseil comme nul soulignant que le député n’a pas «veillé à la protection de la santé de sa salariée» tout en constatant des faits de harcèlement sexuel et en réclamant plus de 20.000 euros à la requérante.

Le journaliste de Mediapart David Perrotin a dénoncé dans son enquête publié le 12 mai des messages racistes et sexistes de la députée LREM, Laëtitia Avia, qui est aussi accusée d’humiliation par d’ex-collaborateurs, exactement cinq ex-assistants parlementaires de la députée LREM. Ces accusations touchent justement la députée qui a présenté le mercredi 13 mai en dernière lecture à l’Assemblée nationale sa proposition de loi de lutte contre la haine sur Internet. Elle, qui avait été accusée en 2017 d’avoir mordu un chauffeur de taxi, disait, selon d'anciens collaborateurs: «Ça sent le chinois», «On a voté l’amendement des PD», «pute». Avec ces discours de haine de Laëtitia Avia, l'enquête de Médiapart a également pointé du doigt des pratiques managériales illégales et dénoncé un harcèlement moral. Les témoins ont dénoncé «un système qui vous broie», avec des durées de travail allant «de 7h à 1h du matin. Même le week-end». L’un des collaborateurs a révélé qu' «elle avait l’habitude de critiquer notre travail ou de nous réprimander devant nos collègues», que «c’était très humiliant et cela maintenait une concurrence malsaine entre nous». Il y a aussi Sophie qui se souvient d'avoir «dû brumiser ses jambes à plusieurs reprises» en juin 2018. On apprend d'un autre ex-collaborateur qu'«elle était capable de piquer de grosses colères ou de nous infantiliser en permanence, mais pouvait devenir tout à fait adorable ou s’excuser quand elle allait trop loin. Psychologiquement, c’est très dur à gérer et ça maintenait une emprise».

Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du gouvernement, proche de Macron, ex-candidat LREM à la mairie de Paris et toujours député, a dû se retirer de la course à la mairie de Paris au mois de février dernier juste avant le débarquement du Covid-19 à la suite de la publication d’une vidéo à caractère sexuel envoyée à Alexandra de Taddeo qui est, jusqu'à nouvel ordre la compagne de Piotr Pavlenski, l'auteur de cette fuite sur le Net. L'artiste russe réfugié en France a expliqué son geste à Libération et, en somme, décliné ce qui se passe dans le parti d’Emmanuel Macron: «C’est quelqu’un qui s’appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais il fait tout le contraire. Ça ne me dérange pas que les gens aient la sexualité qu’ils veulent, ils peuvent même baiser des animaux, pas de problème, mais ils doivent être honnêtes. Mais lui veut être le chef de la ville et il ment aux électeurs. Je vis désormais en France, je suis parisien, c’est important pour moi».