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RD Congo – La gratuité de l’eau, plus qu’un calvaire surtout pour les femmes et les jeunes filles à Kikwit

Auteur : Badylon Kawanda Bakiman | Editeur : Walt | Lundi, 25 Mai 2020 - 09h15

Depuis que l’accès à l’eau de la Régideso est devenu gratuit suite aux mesures barrières prises par le chef de l’État afin de lutter contre le coronavirus, plusieurs dizaines de femmes et de jeunes filles de Kikwit, province du Kwilu, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) connaissent une situation qui dépasse le niveau de « calvaire ». La société civile et un député provincial haussent le ton, le maire invite la population au calme. 

« C’est depuis 1h30 du matin que j’ai quitté ma maison pour aller à la borne-fontaine de l’avenue Bamputu, commune de Lukolela afin d’être parmi les premiers à puiser de l’eau. Car la population pléthorique pleure : il y a des bagarres ; plusieurs bidons de 20 ou 25 litres disparaissent. Parfois l’eau ne jaillit pas pendant plusieurs heures. J’ai été servie seulement à 16h00 », témoigne Rose Nkungutu, 35 ans, mine ridée.

Elle affirme que cette situation se répète chaque jour et la population en a marre.

« Dans la cellule Mwandeke, quartier Ndeke-Zulu, commune de Nzinda et dans la commune de Kazamba tout entière l’eau de la Regideso ne jaillit pas depuis l’annonce de la gratuité. Mes enfants reviennent à l’ancien système, c’est-à-dire celui de parcourir de longues distances (deux ou trois kilomètres) à pied pour puiser de l’eau. Nous peinons sérieusement ! », se lamente Françoise, enseignante habitant Kikwit 3 dans la commune de Nzinda.

Quant à elle, Philomène Ndandaka, infirmière, n’est pas aller au service pendant deux jours : « J’ai parcouru quatre borne-fontaine avec espoir de bien puiser mais l’eau ne jaillit pas depuis 8h00 du matin. Je ne sais pas ce qu’il se passe avec la Régideso. Comment allons-nous vivre avec cette allure ? Nous avons droit à cette denrée », s’indigne-t-elle.

Face à cette situation, le responsable de la Regideso Kikwit, Jean Firmin Nzuli, a, lors d’une émission spéciale sur les antennes de la Radio Tomisa du diocèse de Kikwit le 23 mai dernier a expliqué les difficultés que son institution éprouve pour faire tourner des machines.

« Depuis que nous avons reçu les instructions de notre hiérarchie nous avons basculé vers la gratuité. Mais nous n’avons reçu aucun franc de la part du gouvernement pour acheter des carburants pour faire tourner des machines. Nos machines consomment plus de 1000 litres de carburants par jour. Nous sommes dans une grande difficulté de fonctionnement », a-t-il déclaré.

De leurs côtés, les structures de la société civile de la ville de Kikwit se sont réunies vendredi dernier pour parler de cette situation. La société civile a écrit au Chef de l’État afin de décanter la situation.

Quant à lui, Papy Mitete, député provincial du Kwilu élu à Kikwit en 2018, est monté au créneau. Lors d’un point de presse il a invité la Regideso à tout faire pour fournir cette denrée à la population. « Faute de quoi nous allons décréter une journée « Ville morte et un concert des casseroles », a-t-il déclaré.

De son côté, le maire de Kikwit, Léonard Mutangu, a invité la population au calme : « J’ai déjà envoyé la lettre de la société civile en express au président de la République en payant 15 dollars à une agence que j’ai choisie. Une autre nouvelle est que la structure KW va transférer de l’argent à la Regideso de Kikwit afin que la gratuité de l’eau aille bon train jusqu’à la fin. J’invite la population au calme ».


- Source : RI

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