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Vendredi, 26 Avr. 2024

Un aperçu de la situation en Syrie et dans les environs

Auteur : Moon of Alabama | Editeur : Walt | Samedi, 09 Mai 2020 - 09h11

Les récentes turbulences financières sur les marchés pétroliers et la dépression mondiale auront un impact important sur les conflits au Moyen-Orient.

Irak

La nuit dernière, le Parlement Irakien a élu un nouveau Premier Ministre. Mustafa al-Kadhimi est considéré comme un technocrate avec un solide parcours et politiquement neutre vis-à-vis de tous les partis. Son cabinet comprend un certain nombre de personnes expérimentées qui sont connues pour leur travail efficace.

Étonnamment, les États-Unis et l’Iran ont tous deux soutenu Kadhimi.

Heureux d’avoir parlé aujourd’hui avec le nouveau Premier Ministre irakien
Mustafa al-Kadhimi. Il s’agit maintenant de mettre en œuvre les réformes
exigées par le peuple irakien, un travail urgent et difficile. Je me suis engagé à
l’aider à mettre en œuvre son programme audacieux pour le bien du peuple irakien.

Félicitations au Premier Ministre Kadhimi, à son cabinet, au Parlement et
surtout au peuple irakien pour avoir réussi à former un nouveau gouvernement.
L’Iran est toujours aux côtés du peuple irakien et de son choix d’administration.

Kadhimi a beaucoup de travail qui l’attend. Le faible prix du pétrole signifie que le budget irakien sera fortement déficitaire. Il devra emprunter beaucoup d’argent, très probablement au FMI. L’argent pourrait venir avec les conditions américaines.

Il y a eu récemment une vague de petites attaques de l’État Islamique. Les Djihadistes ont été équipés de dispositifs de vision nocturne. Il est fort probable que les États-Unis utilisent à nouveau l’État Islamique pour faire pression sur le gouvernement.

Les États-Unis veulent que l’Irak prenne position contre l’Iran et la milice irakienne que l’Iran parraine. Mais Kadhimi ne peut pas le faire sans perdre le soutien du Parlement. L’Irak dépend également de l’énergie iranienne.

Syrie

La situation militaire en Syrie a peu changé. Le cessez-le-feu dans le gouvernorat d’Idlib semble tenir. Les troupes russes et turques patrouillent sur certaines parties de l’autoroute M4 après que la Turquie ait eu des échanges difficiles avec les Djihadistes de Hayat Tahrir al-Sham qui avaient essayé d’empêcher les patrouilles. La Turquie devra se débarrasser des Djihadistes, qui ont mené la guerre contre la Syrie depuis le tout début, d’une manière ou d’une autre.

Tout au long des derniers mois, les hauts dignitaires et oligarques russes de la politique étrangère ont publié des essais qui soutenaient que le gouvernement syrien devait se pencher davantage sur la situation économique en Syrie, qui est très mauvaise, au lieu de pousser à des solutions militaires.

Puis un conflit entre le Président Assad et le premier oligarque syrien Rami Makhlouf a éclaté au grand jour. Danni Makki creuse toute la saga. Makhlouf est un cousin maternel d’Assad. Celui qui voulait faire des affaires en Syrie pendant la guerre devait passer par lui. Il a parrainé sa propre milice et sa propre association caritative. Makhlouf, l’homme le plus riche de Syrie et propriétaire de Syriatel et de nombreuses autres entreprises, a maintenant été écarté. Mais il rispote.

Makhlouf a peu de chances de gagner. En 2017, les frères Jabar, eux aussi oligarques avec leur propre milice, s’intéressaient trop à leurs profits personnels et à leur pouvoir. Riam Dalati raconte leur histoire et comment ils ont été écartés sans cérémonie.

La position d’Assad est désormais plus forte que jamais et les entreprises russes seront désormais heureuses de faire des affaires en Syrie sans Mr 5% entre les deux.

Libye

La Turquie, en collaboration avec le Qatar, a engagé quelque 10 000 « rebelles » syriens pour combattre en Libye aux côtés du Gouvernement d’Accord National (GAN) et de ses milices djihadistes. Les troupes du GAN ont été écrasées par l’Armée Nationale Libyenne (ANL) du Général Haftar. La Turquie a également envoyé ses propres troupes avec des drones de fabrication turque pour attaquer la position de Haftar. Mais la plupart des drones ont été abattus immédiatement. Les EAU, qui soutiennent l’ANL de Haftar, ont maintenant envoyé 6 avions de chasse Mirage en Égypte et les utilisent pour bombarder le GAN et les positions turques à Tripoli et Misrata.

Les « rebelles » engagés par la Turquie ont subi de nombreuses pertes mais n’ont pas encore reçu l’argent promis. Cette nouvelle est parvenue à Idlib alors que les efforts de recrutement de la Turquie n’ont pas abouti.

Turquie

La lire turque continue de chuter. La Banque Centrale, sous le contrôle de l’aspirant Sultan Erdogan, a dépensé plus de 25 milliards de dollars pour empêcher la lire de franchir la barrière des 7 lires par dollar américain. Elle est maintenant à 7,2 lires/$ US et continue de s’enfoncer. Le Ministre turc des Finances, Berat Albayrak, 44 ans, est le beau-fils d’Erdogan et n’est pas qualifié pour ce poste. La Fed a rejeté une demande de la Turquie pour un accord de swap qui aurait permis au pays de disposer de plus de dollars américains. Il est urgent d’y remédier :

« S&P Global a estimé mercredi que l’économie turque a besoin de refinancer près de 168 milliards de dollars au cours des 12 prochains mois. Cela équivaut à 24% du PIB du pays.

La faiblesse record de la lire rend le remboursement de la dette en dollars plus coûteux pour le gouvernement et les entreprises du pays. Ces 168 milliards de dollars de dette extérieure à court terme et seulement 85 milliards de dollars de réserves brutes de change signifient que le « ratio de couverture » n’est que d’environ 50%, l’un des plus faibles de toutes les économies de marché émergentes ».

Erdogan peut (encore) demander à l’Émir du Qatar d’intervenir, mais la somme dont il a besoin est plus importante que ce que le Qatar pourrait être prêt ou capable de fournir. Le FMI est donc la seule issue possible. Mais après les précédents prêts du FMI à la Turquie et les mesures d’austérité sévères qui les accompagnent, toute discussion sur les prêts du FMI en Turquie est un poison politique et un moyen sûr de perdre les élections.

Erdogan devra réduire ses pertes en Libye et en Syrie car ces conflits sont devenus économiquement insoutenables.

Liban

Le système de Ponzi que la Banque Centrale du Liban a utilisé pendant 30 ans pour lier la livre libanaise au dollar américain s’est finalement effondré. En quelques mois, la livre est passée de 1 500 par dollar US à moins de 4 000 par dollar US. Tous ceux qui avaient de l’argent dans une banque libanaise en ont perdu la majeure partie. Les richesses du Liban de ces 30 dernières années ont disparu. Le pays a besoin d’un nouveau modèle économique qui sera difficile à trouver. Ehsani explique comment on en est arrivé là.

Arabie Saoudite

Aujourd’hui, les États-Unis ont annoncé qu’ils retiraient leurs missiles Patriot du pays. Deux escadrons de chasseurs dans la région vont également partir. La Marine Américaine va rappeler certains navires de la région du Golfe Persique. Début avril, Trump avait menacé les Saoudiens de prendre de telles mesures s’ils ne parvenaient pas à réduire leur production de pétrole et à augmenter ainsi le prix mondial du pétrole. Une partie de la production a été réduite, mais l’ancien prix continue de baisser par manque de demande.

Sans la protection des États-Unis, une nouvelle guerre saoudienne contre les Houthi au Yémen deviendra intenable.

Tous les pays susmentionnés sont également massivement touchés par la pandémie actuelle. Cela tient probablement moins à la mort de leurs populations relativement jeunes qu’aux conséquences économiques qui entraîneront davantage de pauvreté et de faim.

S’il y a un vainqueur de toutes ces crises dans la région, c’est bien l’Iran.

Traduit par Réseau International


- Source : Moon of Alabama

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