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Samedi, 20 Avr. 2024

La France brade son blé, la Russie interdit l’exportation et se prépare à des pénuries alimentaires

Auteur : Charles Sannat | Editeur : Walt | Mardi, 28 Avr. 2020 - 09h08

Encore une stratégie complètement débile. Nous n’avons pas de stock alimentaire mais de plus, on brade notre blé. Ce gouvernement, serait-il entrain de sciemment instaurer une pénurie alimentaire ? Ce qu’il serait judicieux, c’est de reconstituer des stocks pour se préparer à la crise qui s’annonce, pas de vendre. Les décideurs devraient garder à l’esprit que « ventre affamé n’a pas de maître » ou « La faim justifie les moyens ». Partagez ! (Volti-Les Moutons Enragés)

******

Je vous disais vendredi que la France vendait son blé comme si de rien n’était.

Que nos amis céréaliers se rassurent, je ne plaide pas pour que l’on réquisitionne leur production sans la payer.

J’invite en revanche tout le monde à s’interroger sur ce qu’il se passe et la potentielle menace de pénurie qui pourrait arriver.

Il se pourrait donc qu’il soit pertinent d’interdire les exportations ou les limiter ou constituer des stocks importants en fonction de nos réserves, car il n’y a plus de réserves alimentaires publiques en France. C’est d’ailleurs un risque qui a été pointé par la patronne de la FNSEA au mois de mars… 2020.

« La France n’a pas de stocks alimentaires stratégiques », prévient Christiane Lambert, la patronne de la FNSEA

C’est dans ce contexte que la Russie mais aussi l’Ukraine ou le Kazakhstan viennent de décider de suspendre leurs exportations.

« La Russie, premier exportateur mondial de blé et l’un des principaux producteurs et exportateurs de céréales du monde, va suspendre ses exportations de blé, seigle, orge et maïs jusqu’au 1er juillet a annoncé dimanche le ministère russe de l’Agriculture.

Le pays, premier exportateur mondial de blé et l’un des principaux producteurs et exportateurs de céréales du monde, avait décidé début avril de limiter ses exportations de céréales à sept millions de tonnes jusqu’au 30 juin, s’attirant les critiques d’organisations multilatérales telles que la FAO, l’OMC et l’OMS, qui craignaient que ces restrictions par temps de pandémie ne créent des pénuries alimentaires.

Mais, dimanche, ces quotas avaient été « entièrement épuisés », a précisé le ministère dans un communiqué. Aussi, les exportations de céréales « seront suspendues jusqu’au 1er juillet 2020″, a-t-il souligné ».

Les grands producteurs vont garder pour eux leurs productions mais également se réserver le droit de vendre lorsque les cours seront plus hauts…

La Russie ne bradera pas ses réserves de blé en pleine pandémie.

Les impacts seront importants sur l’offre mondiale et donc sur les prix.

Il y aura une déflation sur beaucoup de choses non indispensables, néanmoins, nous semblons nous diriger vers un choc inflationniste alimentaire.

Il y a donc urgence pour notre pays de constituer des stocks alimentaires et de contrôler nos productions et leurs exportations afin de ne pas nous trouver démunis lorsque les difficultés arriveront.

Source BFM TV

27 Commentaires

  1. david sur 27 avril 2020 à 8 h 40 min

    Et les politiques, les prefets sont au courant de la situation de paupérisation et sont conscient des risques de plus en plus probable d’émeutes de la faim dans les quartiers les plus précaires. Quand un quartier commencera, les autres aussi s’embraseront sur tout le territoire

  2. ungars sur 27 avril 2020 à 8 h 40 min

    Décidément, cette crise aura fait et fera presque autant de destruction qu’une guerre…

  3. david sur 27 avril 2020 à 8 h 40 min

    Et les politiques, les prefets sont au courant de la situation de paupérisation et sont conscient des risques de plus en plus probable d’émeutes de la faim dans les quartiers les plus précaires. Quand un quartier commencera, les autres aussi s’embraseront sur tout le territoire
    la source du Figaro : https://www.lefigaro.fr/social/seine-saint-denis-les-autorites-redoutent-des-emeutes-de-la-faim-20200425

  4. carré sur 27 avril 2020 à 9 h 11 min

    Les virus impéritie, incurie et insouciance, voyagent de conserve. Pas de réserve de masques, pas de réserve de nourriture. Qu’allons-nous encore découvrir de fâcheux ?

  5. merisier sur 27 avril 2020 à 9 h 12 min

    Bon, en gros, nos gouvernants qui ne peuvent ignorer la situation nous préparent une bonne guerre civile. Quoiqu’en y regardant de plus près, ce serait l’opportunité inespérée pour faire le ménage sans passer par la case « c’est-l’état-qui-a-commencé. »

  6. PLANCHER sur 27 avril 2020 à 9 h 15 min

    macron l’ultralibéral fanatique continue et continuera inlassablement son oeuvre et ce pourquoi, il a été mis en place par la secte satanique judéo-maffieuse-maçonnique
    que cela plaise ou non !!!l’ultime finalité est la destruction pierre après pierre de la France, il n’y a qu’à observer , même les fondements de la société Française sont visés .
    L’implosion puis l ‘Apocalypse viendront, si nous ne mettons pas en travers de leurs desseins funestes.

  7. michel PAPON sur 27 avril 2020 à 9 h 22 min

    Poutine remercie chaudement l’UE qui, grâce aux sanctions votées lors de l’affaire ukrainienne, a obligé la Russie à remettre en culture des millions d’hectares des terres les plus riches au monde là où, auparavant, elle achetait ses céréales à…l’UE.

  8. Georges17 sur 27 avril 2020 à 9 h 23 min

    Le gouvernement:
    A force de prendre tout le temps des mauvaises décisions, ce n’est plus une simple coincidence… mais une volontée délibérée de nuire au peuple!

  9. Vincent Gite sur 27 avril 2020 à 9 h 26 min

    De Vincent Gite
    Survivaliste

    Bonjour

    « Liberté implique responsabilité. C’est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent »
    George Bernard Shaw

    Lorsque que l’on a conscience que l’on peut avoir un accident, un vol, etc. on assure son auto…..

    Lorsque l’on a conscience que l’on peut se faire cambrioler, qu’il peut y avoir un dégât des eaux, un incendie….on assure sa maison…..

    Lorsque l’on a conscience que l’on peut tomber malade, se casser un membre…etc. on assure sa famille…….

    Lorsque l’on prend conscience que LES AUTRES existent aussi…..on devient survivaliste.

    Profitez donc de la période inter-confinements pour « assurer » vos arrières….et pour les plus « Bisounours »…..cessez de vous moquer de nous…..

    Bonne chance….pour le Big One éventuel

  10. colombeau j philippe sur 27 avril 2020 à 9 h 52 min

    Avec des élus glandus corrompus comme ça …..depuis 50 ans, la France n’a plus besoin d’avoir d’ennemis extérieurs…..la vermine est dans le fruit …..

  11. Michelle B sur 27 avril 2020 à 10 h 00 min

    Nos petits moulins reprendront du service, j’en vois deux près de chez moi qui ne demandent qu’à repartir, mis à l’arrêt de force écrasés par les cooperatives. Nos terres fertiles autrefois mises en jachères par je ne sais quelles lois pour faire profiter les gros céréaliers beneficiaires des aides européennes ne demandent qu’à etre ensemencées.
    Nous ne manquerons pas de farine dans notre région car à la campagne nous ne manquons pas de bras.
    Le problème ce sera l’acheminement vers l’Elysée car je crains que ce sera du chacun pour soi, et la brioche sur’leur table se fera attendre.

  12. Lol'âne sur 27 avril 2020 à 10 h 00 min

    Je suis désolée mais la FNSEA n’est pas vraiment l’entité protectrice qu’elle prétend être… ni pour les agriculteurs ni pour les consommateurs ! Elle est entièrement construite sur des conflits d’intérêts très graves et ne mérite pas notre soutien. Quand la Cristiane dit en prime que l’Humain a la chance d’être « devenu » omnivore, je reste sans voix de tant d’ imbécilité ! Ce syndicat retourne sa veste au gré de la Brise et sans vergogne ! Honte à eux !
    PS. regardez comment elle a été montée grâce à des normes qui ne promettaient l’enrichissement que de son boss et qu’elles n’ont fait qu’amplifier après son décès. La FNSEA est le pire ennemi de l’alimentation et des agriculteurs !!

  13. Lol'âne sur 27 avril 2020 à 10 h 03 min

    ça fait réfléchir… enfin normalement !!

    https://www.telerama.fr/television/surprise-le-defunt-patron-de-la-fnsea-etait-aussi-un-industriel-sauf-sur-france-2,154347.php

  14. Lyanna sur 27 avril 2020 à 10 h 04 min

    https://www.usinenouvelle.com/article/covid-19-la-france-n-a-pas-de-stocks-alimentaires-strategiques-previent-christiane-lambert-la-patronne-de-la-fnsea.N940176

    Il est donc bien beau de se répéter, tel un mantra (ou en élément de langage “afin de, vous comprenez, éviter la panique” #masque) qu’il n’y a pas de pénurie mais lorsque de nombreux français sont au chômage partiel, technique… Ou ont malheureusement perdu leur emploi… La seule raison pour laquelle il n’y a pas de pénurie… C’est qu’ils ne peuvent tout simplement plus acheter de quoi nourrir leurs enfants !

    Sans même parler de la difficulté de relancer l’économie dans un tel climat de méfiance et d’incertitudes, cela deviendra le cadet de leurs soucis lorsque notre cher gouvernement ne pourra plus compter sur les différentes associations pour nourrir les français dans le besoin !

    Comme les masques , ils vont se rendre compte bien trop tard ?qu’au lieu de tout brader à des pays qui pensent , eux, à leurs concitoyens, il aurait fallu faire des réserves (en particulier lorsque la présidente de la FNSEA alerte sur notre stock stratégique alimentaire et sur l’état de nos récoltes!)

    Alors tous à votre potager et n’oubliez pas que nous sommes des lions dirigés par des ânes et que nous pouvons par conséquent nous en sortir en faisant les bons choix, en se préparant au pire (tout en espérant le meilleur) et en restant par dessus tout solidaire et respectueux de la vie ??.

    Vive la France et Vive les français !

    PS : lien de l’interview édifiante de Christiane Lambert en haut du post pour ceux qui souhaitent avoir l’intégralité de sa mise en garde… ou se scandaliser encore un peu plus

  15. alain BECIL sur 27 avril 2020 à 10 h 12 min

    BONJOUR .Que l’on apprécie ou non,W.Poutine est un vrai chef d’Etat.Il sait gouverner,car il prévoit .Pour quelle raison la Chine a acheté plus de 1700 hectares de terres cultivables en FRANCE ,en ARGENTINE ,en AFRIQUE.? Car sur le territoire chinois,les terres arables sont rares .En FRANCE, on brade à tour de bras,à vil prix .Que la populace se débrouille .Les décideurs n’ont pas encore osé vendre la Beauce et la Brie ,terres à céréales ,de tout temps.Ca va chauffer pour leurs matricules .Car ventres affamés n’ont pas d’oreilles.Les grilles des propriétés,n’ar-rêteront pas les sans-dents.

  16. BERNARD SORET sur 27 avril 2020 à 10 h 15 min

    Il doit y en avoir qui dans cette opération  » se font du blé  »
    Mauvais jeux de mots !

  17. Yannick sur 27 avril 2020 à 10 h 51 min

    Qu’allons nous encore découvrir de fâcheux ?

    Par exemple:
    Que l’absence de farine dans les rayons a peut être un lien avec l’export actuel de blé tendre à l’étranger (les cours d’achat vers l’étranger seraient plus hauts que les cours d’achat des minoteries françaises ?)

    Que les stocks d’iode prévus pour distribution à la population en cas d’accident nucléaire n’existent pas ou sont périmés…

  18. Le Mecreant sur 27 avril 2020 à 10 h 51 min

    Lol’âne: Je plussoie, le pire ennemis de l’agriculture française, c’est bien le syndicat majoritaire, Le seul qui avait une vision de l’agriculture, qu’on l’aime ou pas est un autre sujet, c’était Beulin. Et Christiane n’a vraiment pas la carrure pour les enjeux de notre époque.
    Comprenons nous bien, je ne dit pas que la vision agro-industrielle de Beulin, est la seule voie, ou la bonne, c’est un autre débat, mais que lui avait une vision qu’il a mis en application. Les autres n’en ont aucune si ce n’est de lécher les bottes des fonctionnaires du ministère et des européistes.

  19. Bernie Gunther sur 27 avril 2020 à 10 h 59 min

    Bonjour Charles,

    Mieux que l’article précédent, notamment parce que vous précisez « « La France n’a pas de stocks alimentaires stratégiques », prévient Christiane Lambert, la patronne de la FNSEA », ce qui induit qu’on se pose la question des stockes au-delà de l’alarmisme des seuls flux.

    Cela mérite peut-être vérification quand même.

    Même si tout n’est pas parfait, il semble que la situation ne soit pas si catastrophique d’après cet article : https://www.atlantico.fr/decryptage/3589127/stocks-alimentaires-strategiques-en-agriculture–realite-coronavirus-covid-19-penurie-alimentaire-agriculteurs-monde-agricole-wikiagri-antoine-jeandey

    En outre, cela va dans le sens de vos recommandations prudentielles à l’échelle des ménages qui induisent, finalement, une forme de stockage privé par les consommateurs, en sus de celle voulue pour les producteurs.

    Bien à vous.

  20. brunof1 sur 27 avril 2020 à 11 h 07 min

    à Michelle B

    toute production céréalière ou alimentaire sera confisquée par l’Etat comme pour les masques et si vous en vendez au particulier vous serez au tribunal comme les pharmaciens. tu constestes? au trou!
    Tu veux manger? il te faudra ton ausweis et bénir le LREMSUPREME . Il ne restera que la révolte à moins que le système mette un milicien à chaque coin de rue.
    Ou peut-être même pas nécessaire: le français hait son voisin. RAppel: 70 % des appels de gendarmerie dans le confinement était pour dénoncer son voisin.
    Elle est pas belle la France?

  21. Timothy Olgersson sur 27 avril 2020 à 11 h 23 min

    … Et c’est maintenant que vous découvrez tout ça ??? J’habite ici en plein centre de l’une des régions-clefs de la production de maïs en France (avec tous les problèmes que celle-ci implique, notamment au plan de l’irrigation !)
    Or, chaque année au moment de la récolte, nos routes sont saturées de gros camions débordants de maïs… immatriculés en Espagne et qui y retournent dare-dare ! Mais les espinguoins paient mieux, paraîtrait. Sans parler de nos meilleures terres bradées aux chinois.
    Et Vive l’Europe !
    T.O.

  22. Lise Bibeau sur 27 avril 2020 à 12 h 04 min

    Bonjour amis français,
    Ici au Canada, cela n’est guère mieux. Notre premier Justin Trudeau, mdont le parti est minoritaire à la chambre des communes, distribue des aides monétaires, aux etudiants , les payant assis à rien faire cjez eux , tout l’été. Faute de main d’oeuvre étrangère dans les champs, les agriculteurs peinent à trouver des travailleurs. De sorte qu’il se dessine un désastre et pénurie alimentaire dans les fruits et légumes. Même chose chez les éleveurs de volaille et bovins. Il ruine toutes initiatives des gouvernements provinciaux. Aucune demarche utile pour assurer des stocks à la nation.. Le federal sous finance les departements provinciaux de la santé. C’est un professeur de théâtre, pas un premier ministre .

  23. Bill Pinpin sur 27 avril 2020 à 12 h 20 min

    ordo ab chaos, c’est leur devise !

  24. FRANCK FOLLIOT sur 27 avril 2020 à 12 h 43 min

    trop de blé en France, la bouffe ne manquera jamais…nouvelle récolte dans 80 jours, on en a 10 fois trop…par rapport à nos besoins donc intox…ne soyez pas des ânes et croire tout ce qu’on vous dit…on aura jamais de problèmes de bouffe en France…jamais…vraiment jamais…ça n’arrivera jamais…soyer en certain à 1000%

  25. Boomerang sur 27 avril 2020 à 12 h 49 min

    Le philosophe André Comte-Sponville s’insurge . Je partage cet avis à 100%. Le supposé remède n’ est il pas 100 fois pire que le mal à commencer par des millions de chomeurs? A qui profite le crime?

    Quel avenir sommes-nous en train de préparer ?

    “ Moi qui suis un anxieux, je n’ai pas peur de mourir de ce virus. Ça m’effraie beaucoup moins que la maladie d’Alzheimer ! Et si je le contracte, j’ai encore 95 % de chances d’en réchapper.( Plus que ça!) Pourquoi aurais-je peur ? Ce qui m’inquiète, ce n’est pas ma santé, c’est le sort des jeunes. Sacrifier les jeunes à la santé des vieux, c’est une aberration. Cela me donne envie de pleurer.”
    C’est la réaction du philosophe André Comte-Sponville, 68 ans, dans une interview où il dit son exaspération face aux mesures de confinement. [1]
    Il ajoute :
    “ Augmenter les dépenses de santé ? Très bien ! Mais comment, si l’économie s’effondre ? Croire que l’argent coulera à flots est une illusion. Ce sont nos enfants qui paieront la dette, pour une maladie dont il faut rappeler que l’âge moyen des décès qu’elle entraîne est de 81 ans. Traditionnellement, les parents se sacrifiaient pour leurs enfants. Nous sommes en train de faire l’inverse ! Moralement, je ne trouve pas ça satisfaisant ! (…)
    “Tant que nous n’aurons pas accepté la mort, nous serons affolés à chaque épidémie. Et pourquoi tant de compassion geignarde autour du Covid-19, et pas pour la guerre en Syrie, la tragédie des migrants ou les neuf millions d’humains (dont trois millions d’enfants) qui meurent de malnutrition? C’est moralement et psychologiquement insupportable.”
    Evidemment, André Comte-Sponville ne s’est pas fait que des amis par ses déclarations.
    Mais de mon côté, je m’inquiète aussi pour l’avenir : oui, nous sommes en train de sauver des vies, mais au prix de nombreux morts dans les années à venir, tout simplement parce que nous n’aurons plus assez d’argent pour assurer une qualité maximale des soins. Sans compter les millions de chomeurs en fabrication.
    Nous avons oublié que les soins ne sont pas gratuits
    Si la santé nous paraît gratuite, c’est parce que des millions de salariés français payent des cotisations sociales chaque mois, via les URSSAF qui reversent l’argent à l’Assurance-Maladie.
    Dès qu’une personne arrête de travailler, elle cesse de payer des URSSAF. C’est autant d’argent en moins pour financer les médicaments, les opérations, les soins, les hôpitaux, le personnel soignant, la recherche, les investissements.
    Pire, si cette personne se met au chômage ou à la retraite, elle se met à coûter de l’argent au système. Non seulement elle ne cotise plus, mais il faut lui verser des allocations, et c’est encore cela en moins pour le système de santé.
    Avec le confinement, plus d’un salarié sur deux est désormais au chômage partiel. Six entreprises sur dix sont arrêtées, soit 820 000 entreprises. [2]
    Tout cela représente des dizaines de milliards d’euros de manque-à-gagner, alors que la situation était déjà critique avant la crise. Il manque déjà 42 milliards dans les caisses de la Sécurité Sociale pour 2020. Les répercussions sont déjà incalculables en terme de restrictions de soins. Elles pourraient devenir dramatiques, avec une dégradation qui pourrait rappeler un peu celle qu’ont connue les pays de l’Est quand leur système s’est effondré dans les années 90.
    Les Français ont-ils oublié que l’argent ne tombait pas du ciel ?
    Depuis quelques décennies, nous avons pris l’habitude de penser que la santé était forcément accessible à tous et que toute opération ou traitement, du moment qu’ils étaient possibles techniquement, devenaient automatiquement accessibles en pratique.
    Nous avons oublié que, dans la “vraie vie”, se pose toujours la question : qui va payer ?
    Dans un très grand nombre de pays actuellement, les opérations coûteuses comme les transplantations, les opérations à cœur ouvert, les prothèses de la hanche ou du genou, la chimiothérapie, et même les traitements contre le diabète, sont tout simplement hors de question : les gens ne peuvent pas en bénéficier. Seule une toute petite élite sociale va se faire soigner dans les hôpitaux occidentaux.
    Tous les autres demeurent avec leurs maladies, leurs souffrances, et il n’y a même pas assez d’argent pour payer des traitements simples. Chaque année, pas moins de 2,6 millions de personnes meurent d’un simple manque d’eau potable, et la moitié de la population mondiale boit de l’eau “dangereuse pour la santé”, selon l’ONG Solidarités International. [3]
    Plus de 400 000 personnes meurent faute de moyens pour acheter des médicaments contre le paludisme, qui ne coûtent pourtant que quelques euros. [4]
    Pour nous, cela paraît surréaliste. Nous trouvons normal que “la Sécu” paye pour des médicaments contre l’hépatite C qui coûtent 40 000 euros par patient.
    Cette insouciance n’est possible que parce que les caisses sont financées par les cotisations sociales de personnes qui travaillent. Avec la moitié des gens qui ont arrêté de travaillé et qui ne payent plus, il y a d’ores et déjà beaucoup moins d’argent pour soigner et des choix vont devoir être faits, c’est aussi simple que cela.
    Des milliers de cancers non-détectés, et donc non traités
    Parlons aussi du cancer.
    Depuis le début du confinement, les examens jugés “non vitaux” pour les malades du cancer sont annulés. Des chirurgies sont repoussées, des traitements sont modifiés. [5]
    Une infirmière de l’Institut Gustave-Roussy témoigne de façon anonyme dans le journal Le Monde qu’on fait “comme si l’activité de la tumeur était statique, or on sait que ce n’est pas le cas. Certains présentent des tumeurs volumineuses et si on laisse passer des semaines, le pronostic vital va être engagé.” [6]
    Combien de cancers non-détectés, et donc non soignés, vont devoir être pris en charge dans les mois qui viennent, alors qu’il sera trop tard ?
    Toutes ces questions ne sont pas discutées. Elles paraissent n’intéresser personne, ou pas grand monde. Nous troquons donc des décès aujourd’hui, sans savoir combien de vie nous sauvons (la Suède, qui n’a pas confiné, a proportionnellement bien moins de morts que nous), contre la certitude d’une profonde dégradation de notre système de santé dans les années qui viennent.
    Il y aura des protestations, des grèves de personnel soignant expliquant qu’on “manque de moyens”, et ils auront raison. Mais à qui sera la faute ?
    A votre santé !
    Jean-Marc Dupuis

  26. Sandro sur 27 avril 2020 à 12 h 51 min

    Donc déflation monétaire et inflation alimentaire ?
    Quelles répercussions de l’un sur l’autre ?
    Voici un cas typique de mondialisation souhaitable:
    – Meilleure gestion globale et répartition équitable .
    Naïveté ou logique ?

  27. Alain sur 27 avril 2020 à 13 h 03 min

    Beaucoup de pays ne sont pas auto-suffisants – y compris au sein de l’Europe – interdire l’exportation c’est déclencher de grandes famines et si on peut faire la guerre pour l’accès au pétrole, que dire de l’accès à la nourriture. Le noir ou blanc donne rarement de bons résultats, il faut savoir piloter en finesse mais ce n’est pas gagné avec les classes politiques de tous les pays

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