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Quand BFM reconnaît officiellement la dissidence en France … et donc l’autoritarisme

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Jeudi, 13 Févr. 2020 - 08h11

Dans un article au titre quelque peu surprenant, en France, pays dont le régime politique se veut démocratique, BFM légitime dans le discours journalistique courant le terme de « dissident ». Or, ce terme a été popularisé en Occident lors de la guerre froide avec l’apparition de la catégorie des « dissidents soviétiques », ceux qui s’opposaient à la ligne officielle du Parti, catégorie qui n’était censée pas exister dans les pays du Bloc de l’Ouest. Macron invite à l’Élysée les députés de sa majorité … et les « dissidents ».

Selon l’article de BFM, les temps sont durs dans les rangs de la majorité parlementaire présidentielle, entre départs et critiques, il faut resserrer les liens. Donc Macron invite à l’Élysée, pour une petite sauterie aux frais du contribuable Français, ses députés et les députés dissidents.

Logiquement, un Président est au-dessus des partis politiques, puisqu’il doit diriger un pays, traversé par différents courants politiques. Se positionner ainsi à la tête de son parti, puisque tel est en effet le cas, c’est écarter la possibilité même de représenter la France dans sa complexité et sa diversité. Mais c’est aussi un des signes de l’autoritarisme macronien si souvent évoqué :

En ce sens, et le néolibéralisme et la montée de l’extrémisme fournissent autant le cadre que l’excuse pour mener une politique liberticide et rigide. La diversité politique naturelle dans toute société développée, telle que l’est la France, n’a plus sa place. La ligne est donnée par le tenant de la Vérité néolibérale, il doit emporter les siens et discréditer les autres.

Ainsi, ce qui reste de l’opposition en France est marginalisé, le Parti (présidentiel) forme une coalition qui recrute large, puisque la disctinction droite / gauche s’est disloquée aux dernières présidentielles. Il prend sous son aile les globalistes néolibéraux, quel que soit leur parti d’origine, cela n’a plus aucune importance.

Le problème se pose pour les déçus, ceux qui veulent quitter cette masse informe. Leur seul référant est le Parti (présidentiel), pas les autres qui ne semblent plus faire que de la figuration pour éviter un parallèle trop saisissant avec le monopartisme soviétique tant décrié. Du coup, ils errent sur le paysage politique et portent maintenant l’étoile de la dissidence. Dixit BFM.

Or, ce terme de dissidence est très flou. Son origine remonte les siècles, le phénomène ayant existé dès que des hommes se sont opposés à l’autorité, lorsque celle-ci à la prétention au monopole. C’est bien ce que révèle la normalisation opérée dans le discours médiatique en France.

Derrière la normalisation de la dissidence, c’est la normalisation de l’autoritarisme qui est sous-jacente. Car l’un ne va pas sans l’autre.


- Source : Russie politics

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