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ONU – La Russie prouve la mise en scène de l’attaque chimique à Douma en Syrie

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Jeudi, 23 Janv. 2020 - 08h30

Ce 20 janvier 2020, la Russie a réuni le Conseil de sécurité de l’ONU pour présenter les preuves de la mise en scène de la pseudo attaque chimique de Douma en Syrie du 7 avril 2018, dont la responsabilité a immédiatement été imputée au Gouvernement syrien, justifiant ainsi un bombardement des sites militaires syriens par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Ce qui certainement a renforcé la lutte contre le terrorisme … Or, de nombreux éléments remettant en cause le caractère véridique de cette attaque sont depuis sortis dans les médias, notamment par Wikileaks. Mais les États-Unis et la Grande-Bretagne ne considèrent cela que comme de la propagande russe contre l’OIAC. Ils ne peuvent se permettre la reconnaissance de l’évidence, sans risquer de le payer d’une accusation devant un tribunal pénal international. Finalement, si l’on avait besoin de prouver la mort clinique des organes internationaux, l’on ne s’y prendrait pas mieux.

La Russie a mis à l’ordre du jour du Conseil de sécurité de l’ONU la question de la véracité du rapport fourni par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), ce que le clan atlantiste a très mal pris, d’autant plus qu’il devient quasiment impossible d’avoir objectivement une quelconque confiance en le travail de soi-disant « enquête » de cette organisation après toutes les révélations accumulées sur son parti pris évident.

Rappelons que le 7 avril 2018, une attaque chimique est censée être perpétrée contre la population de Douma en Syrie, alors que les forces gouvernementales syriennes battent sérieusement en brèche les troupes islamistes de Daesh. Immédiatement, les États-Unis et leurs États satellites accusent la Syrie d’avoir perpétré ce crime. L’OIAC met un temps fou pour envoyer des experts sur place et un silence de plomb entoure cette affaire. Entre-temps, de toute manière, le verdict politico-médiatique est tombé et Trump décide d’envoyer des smart missiles sur les sites militaires syriens, aidé en cela par la France et la Grande-Bretagne (voir notre texte ici).

Mais rapidement, l’affaire tourne mal. Des journalistes russes ont retrouvé Hassan, le petit enfant présenté en Occident comme figure de la barbarie d’Assad. Or, Hassan se porte à merveille : les Casques blancs lui avaient proposé contre de la nourriture de participer à la mise en scène à l’hôpital d’une attaque chimique, scénario dans lequel il joue le rôle d’une victime (voir notre texte ici). En image ici :

Ensuite, Wikileaks a publié des échanges entre des experts de l’OIAC qui avaient des doutes quant à la véracité de cette attaque chimique, position qui a été totalement ignorée dans la version finale du rapport (voir notre texte ici) :

« L’expéditeur de l’e-mail, qui se présente comme un membre de la mission envoyée en Syrie en avril 2018 par l’OIAC pour tenter de faire la lumière sur l’attaque présumée, affirme à l’un de ses supérieurs que des reformulations « trompeuses » ainsi que des omissions « sélectives » figureraient selon lui dans « la version corrigée [préliminaire] du rapport de la mission d’enquête », qui sera finalement publié officiellement le 1er mars 2019. « Un parti pris involontaire a été introduit dans le rapport, mettant à mal sa crédibilité. Dans d’autres cas, certains faits cruciaux qui ont été maintenus dans la version corrigée se sont transformés en quelque chose d’assez différent de ce qui a été rédigé dans l’ébauche », remarque celui qui a été identifié par WikiLeaks comme un expert de l’OIAC. Entre autres réécritures significatives, l’auteur cite un passage des conclusions du rapport préliminaire (dans sa version corrigée) selon lequel « l’équipe dispose à l’heure actuelle de preuves suffisantes pour établir que du chlore, ou un autre produit chimique réactif contenant du chlore, était vraisemblablement libéré des bouteilles ». Et de faire remarquer qu’une telle affirmation « ne s’appuie pas sur les faits ». « Le rapport initial soulignait délibérément le fait que, bien que les bouteilles aient pu être à l’origine de la libération suspectée de produits chimiques, les preuves étaient insuffisantes pour l’affirmer […] C’est un écart majeur par rapport au rapport d’origine », s’indigne encore l’auteur de l’e-mail ».

Au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie a donc présenté différents éléments de preuve remettant en cause la véracité du rapport de l’OIAC sur la soi-disant attaque chimique de Douma (voir ici en anglais le discours de Nebenzia, représentant de la Russie à l’ONU). Notamment, l’ancien expert de l’OIAC Ian Henderson s’est prononcé par l’intermédiaire d’une vidéo, pour souligner le manque de clarté du rapport et les problèmes de méthodes, puisque l’équipe qui a été constituée pour rédiger le rapport ne comportait pas en son sein les inspecteurs qui étaient allés sur le terrain et qui avaient des doutes quant à la réalité de l’attaque chimique.

Les réactions des représentants américains et britanniques à l’ONU sont particulièrement significatives (voir la vidéo ici sur RT). Pour eux, il n’est pas possible de faire confiance à la Russie (par principe), donc rien ne permet de remettre en cause le bien-fondé du rapport de l’OIAC. Une logique tout aussi confortable qu’absurde. La Russie utiliserait le Conseil de sécurité de l’ONU pour avancer dans son jeu géopolitique. Quant à l’expert, il n’exprime que sa « propre opinion ». D’un autre côté, c’est justement ce qu’on lui demande : de se faire une opinion. Mais ni les Britanniques, ni les Américains, mis à part le fait qu’il est impossible et inconcevable de remettre en cause le travail de l’OIAC, ne peuvent remettre en cause le témoignage du petit Hassan. Ils ne peuvent non contrer les centaines de témoignages apportés par le Fonds d’enquête sur les problèmes démocratiques, que présente le président Grigoriev, lui et d’autres membres étant allés sur le terrain interroger les personnes vivant dans le secteur de la soi-disant attaque chimique et la remettant en cause.

La Russie demande que le rapport soit refait, les États-Unis et la Grande-Bretagne s’indignent. Que peuvent-ils faire d’autre ? Si l’attaque chimique est une mise en scène, la question de pose de savoir qui a passé la commande … Or, puisque des sites militaires syriens ont été bombardés par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France sur ce fondement, ces pays ont commis des crimes et devraient en répondre.

Décidément, ce système d’organisations internationales ne fonctionne plus. Non seulement il n’est pas apte à prévenir les conflits et l’escalade des conflits déjà existants, il ne permet pas non plus de créer un espace de discussions pour régler les conflits, mais il est lui-même devenu un lieu de conflit, terrain que les États-Unis utilisent et dirigent contre les pays qui ne se sont pas alignés, comme la Russie ou la Syrie en l’occurrence avec l’OIAC.


- Source : Russie politics

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