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Samedi, 20 Avr. 2024

Adoption par les députés de la résolution controversée sur la lutte contre l’antisémitisme

Auteur : Manon Rescan | Editeur : Walt | Mercredi, 04 Déc. 2019 - 03h58

L’Assemblée nationale a adopté une proposition de résolution contre l’antisémitisme, mardi 3 décembre. Dans ce texte controversé, son auteur, le député La République en marche (LREM) Sylvain Maillard proposait au Parlement français l’adoption de la définition de l’antisémitisme telle que formulée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

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Le débat sur ce texte a vivement divisé les députés, et en particulier la majorité. Il a d’ailleurs été adopté par un très faible nombre de voix : 154 députés ont voté pour - sur les 577 qui siègent dans l’institution - , 72 contre.

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Le tiraillement du groupe LREM, révélé par l’analyse du scrutin, est inédit alors que la résolution émanait de l’un de ses membres. Sur ses 303 membres, 84 ont voté en faveur du texte soit moins d’un tiers du collectif macroniste. 26 ont voté contre quand 22 se sont abstenus. La grande majorité du groupe était absente lors du vote, nombre d’entre eux ne souhaitant pas se prononcer publiquement sur ce sujet polémique. Le Modem, allié de la majorité, s’est lui principalement abstenu sur le texte. 5 députés centristes ont voté pour, cinq autres contre.

Au cœur des reproches des opposants : le fait qu’il associe l’antisionisme à une forme d’antisémitisme. En février, Emmanuel Macron s’était dit favorable à l’adoption de cette définition, lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), estimant alors que l’antisionisme représente « une des formes modernes de l’antisémitisme ».

La définition de l’IRHA tient en quelques mots, dont le terme « antisionisme » est absent :

« L’antisémitisme est une certaine perception des juifs, qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. »

La controverse vient des onze exemples qui précisent cette définition relativement vague, dont l’un considère comme antisémite le « traitement inégalitaire de l’État d’Israël à qui l’on demande d’adopter des comportements qui ne sont ni attendus ni exigés de tout autre État démocratique ».

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Les opposants à cette définition craignent qu’elle ne soit instrumentalisée pour délégitimer la critique du gouvernement israélien et de l’occupation en Cisjordanie. Dans une tribune au Monde, 127 intellectuels juifs appelaient lundi à repousser la résolution. « À terme une logique de ce type peut porter atteinte à un certain nombre de droits d’expression, elle va criminaliser des idées mais n’apporte pas d’outils supplémentaires pour lutter contre antisémitisme et contre les racismes » s’inquiétait le député communiste Pierre Dharréville dont le groupe, comme l’ensemble de ceux de gauche, s’est opposé au texte.

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« Attention au risque politique », prévient une députée LREM hostile au texte. « Le fait de pointer une seule forme de racisme va créer des frustrations. » […]

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- Source : Le Monde

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