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Femen : la disgrâce?

Auteur : Egalité et Réconciliation | Editeur : Stanislas | Jeudi, 12 Sept. 2013 - 15h06

Le groupe politico-hystérique Femen, dont les membres s’adonnent au happening topless pour achever tout reliquat de sacré dans des sociétés déjà bien peu spirituelles, semble aujourd’hui battre de l’aile en raison de plusieurs coups portés récemment au mouvement.

La Bérézina estivale a commencé le 21 juillet dernier, lorsque les locaux parisiens du siège de l’organisation ont été endommagés par un incendie. La leader Inna Shevchenko, dubitative sur les causes de l’accident, avait alors tenu des propos que Caroline Fourest a certainement qualifiés (en privé) de complotistes : « Les Femen ont beaucoup d’ennemis qui essaient de nous arrêter depuis longtemps. »

Cinq jours plus tard, Viktor Sviatski, considéré comme l’un des « idéologues » des Femen, affichait sur l’Internet les images de son nouveau look : l’homme se serait fait sévèrement tabasser à Kiev, près des locaux de l’organisation. Les Femen accusèrent alors « l’État-bandit » urkrainien.

Quelques semaines plus tard, Amina, Femen tunisienne ayant purgé deux mois de prison, annonçait avec fracas qu’elle quittait le mouvement. En cause, les provocations de ses congénères à l’égard de l’islam :

« Je ne veux pas que mon nom soit associé à une organisation islamophobe. Je n’ai pas apprécié l’action où les filles criaient “Amina Akbar”, “Femen Akbar” devant l’ambassade de Tunisie en France ou quand elles ont brûlé le drapeau du Tawhid devant la mosquée de Paris. »

Amina aurait-elle mal compris l’objectif réel des Femen lorsqu’elle s’est engagée à leur côté, croyant naïvement qu’il s’agissait d’y défendre « l’émancipation des femmes » ?

Avec ou sans Amina, la série noire continuait peu après lorsque, à Kiev, le 27 août, la police ukrainienne effectuait un raid au siège du groupe et y trouvait... des armes. Un pistolet, une grenade, des photos de Vladimir Poutine pris pour cible par un viseur de sniper : pour les Femen, il s’agit d’une provocation de la part des autorités, celles-ci cherchant à saper le mouvement. Une mesure de rétorsion envers l’Ukrainienne exilée Inna Shevchenko, réfugiée politique en France, qui avait abattu une croix à la tronçonneuse dans cette même ville durant l’été 2012 ?

Toujours est-il que les ennuis pleuvaient encore ces derniers jours sur les Femen. Le 4 septembre 2013 était présenté à la Mostra de Venise le documentaire L’Ukraine n’est pas un bordel, dans lequel l’Australienne Kitty Green révélait au monde que le créateur – oui, un homme – des Femen, le fameux Viktor tabassé quelques semaines auparavant, serait en réalité un « patriarche abusif », qui traitait ses subalternes de « salopes » et de « femmes faibles » et dont l’attirance sexuelle envers elles n’était pas un secret. Le monde découvrait alors avec effroi qu’en interne, les Femen n’adoptaient pas les principes d’indépendance à l’égard du « pouvoir » masculin qu’elles affichaient pourtant sans relâche en public. Contradiction ? Oui, si l’on a un jour pensé que l’objectif essentiel du mouvement résidait dans cette indépendance, quand il s’agit plutôt de créer un conflit entre sexes pour rendre plus difficiles les luttes d’émancipation réelle : les luttes de classes.

La série n’est pas terminée. Ce 10 septembre, la section belge des Femen annonçait la cessation de ses activités, invoquant l’autorité opaque des instances internationales sur les militantes de terrain :

« Nous ne revenons pas sur l’idéologie du mouvement, mais bien sur la manière dont fonctionne ce groupe à l’échelle internationale. Nous n’avions rien à dire, tout était dicté par quelques personnes au niveau ukrainien. Ce n’était pas une démocratie, mais une autocratie. »

Après la jeune Amina (dix-huit ans), une fois de plus, il semblerait donc que la naïveté des militantes, probablement sincères dans leur engagement premier, ait tout de même une fin. Malheureusement, emmenées par Inna Shevchenko, certaines n’ont pas encore saisi la véritable nature de leur mouvement, et se retrouveront au tribunal ce vendredi pour dégradation d’un lieu de culte, en l’occurrence Notre-Dame de Paris.

Plus que normal sur une terre catholique, diront certains, espérant un jugement sévère. C’est oublier bien vite que la République a, elle aussi, déclaré la guerre au sacré...


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