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Vendredi, 26 Avr. 2024

États-Unis – Le profond Département d’État de l’État Profond

Auteur : James Howard Kunstler | Editeur : Walt | Samedi, 23 Nov. 2019 - 16h39

Pour l’instant, tout se résume à ceci : le département d’État américain est en guerre avec la Maison-Blanche. Ses alliés de la majorité Démocrate au Congrès  veulent aider à renverser l’occupant de la Maison-Blanche parce qu’il s’immisce dans la politique étrangère du département. Les condamnés à perpétuité dans ce département sont ceux-là mêmes qui ont exécuté un coup d’État en 2014 contre le gouvernement ukrainien et chassé le président élu Victor Ianoukovitch parce qu’il avait basculé pour rejoindre une union douanière régionale soutenue par la Russie plutôt que l’OTAN. Ces diplomates à vie sont les petites mains habituelles derrières les coups d’État. Maintenant, ils le font chez eux, ici même aux États-Unis.

Depuis la Révolution du Maïdan de 2014, ils ont travaillé dans la sérénité pour exercer un contrôle sur les affaires ukrainiennes. Et ils ne supportent surtout pas que le président Zelensky récemment élu ait déclaré vouloir améliorer les relations de son pays avec la Russie voisine – son ancienne souveraine. L’occupant de la Maison-Blanche, M. Trump, a souvent exprimé un intérêt similaire pour l’amélioration des relations des États-Unis avec la Russie. Le département d’État préférerait une nouvelle guerre froide. M. Trump a du culot d’interférer avec ça !

Les diplomates à vie du département d’État ont également quelque chose à cacher : leurs efforts pour obtenir la complicité des responsables du gouvernement ukrainien, qu’ils contrôlaient, pour interférer dans l’élection présidentielle américaine de 2016 en faveur de leur ancienne patronne, Mme Clinton. Le spectacle de destitution actuel est une tentative de diversion, un rideau de fumée autour de ce gâchis embarrassant, qui inclut les efforts de la CIA et du FBI pour blâmer la Russie de leurs propres interventions illégales lors des élections de 2016 – le cœur du récit de ces trois années de destitution. L’affaire Joe-et-Hunter Biden est l’artère descendante antérieure gauche dans ce cœur.

Le témoignage actuel devant le Comité des services de renseignements de la Chambre soulève une autre question. Qui et avec quels réseaux de diplomates est vraiment légitime pour décider de la politique étrangère américaine : l’avocat personnel de M. Trump, Rudolf Giuliani, ou l’aventurier politique international milliardaire indépendant George Soros ? Le président a envoyé M. Giuliani en Ukraine parce qu’il ne faisait pas confiance aux diplomates à vie du département d’État pour faire toute la lumière sur les méfaits qui se sont produits à Kiev lors des élections de 2016, dans lesquels ces diplomates à vie ont joué un rôle actif, avec M. Soros et ses agents – en particulier un groupe appelé le Anti-Corruption Action Center, financé conjointement par M. Soros et par le département d’État – autrement dit, les contribuables américains.

Cet Anti-Corruption Action Center de M. Soros est une entité que l’ambassadrice américaine Marie Yovanovitch avait inscrite sur une liste, qu’elle avait soumise au procureur général ukrainien de l’époque, Yuriy Lutsenko, avec la mention « ne pas enquêter » selon le journaliste John Solomon. Solomon écrit :

En d’autres termes, le département d’État confirmait que sa propre ambassade avait exercé des pressions sur les procureurs ukrainiens pour qu’ils abandonnent certaines affaires de maintien de l’ordre, comme Lutsenko et d’autres responsables ukrainiens l’avaient allégué… Plus récemment, George Kent, chargé d’affaires de l’ambassade en 2016 et aujourd’hui sous-secrétaire d’État adjoint, a confirmé dans un témoignage lors de la procédure de destitution qu’il avait personnellement signé la lettre d’avril 2016 exigeant que l’Ukraine abandonne ses poursuites contre cet Anti-Corruption Action Centre.

Traduction : un activiste de l’ambassade américaine s’est immiscé dans les affaires politiques intérieures de l’Ukraine. C’est une violation du droit international. Il ne fait aucun doute que Marie Yovanovitch sera interrogée sur ces questions dans environ 15 minutes à partir du moment où j’écris ces lignes. M. Soros a financé un réseau d’organisations à but non lucratif opérant en Ukraine depuis une dizaine d’années, dont l’International Renaissance Foundation, l’Open Society Foundation, le Project Syndicate et The Atlantic Council  think-tank relié à la CIA, qui a également reçu des millions de dollars de l’oligarque ukrainien Victor Pinchuk. Devinez qui d’autre est un comparse du think-tank The Atlantic Council : l’Homme International du Mystère et magouilleur dans l’élection de 2016, Joseph Mifsud. En 2015, Pinchuk a versé $150 000 à la fondation de Donald Trump pour que M. Trump prenne la parole par vidéoconférence à une conférence de Kiev visant à renforcer les liens de l’Ukraine avec l’Ouest. Au même moment, Pinchuck avait versé $25 millions de dollars à la Fondation Clinton.

Comme vous pouvez le voir, les relations entre l’Ukraine et les États-Unis depuis 2012 ont creusé plus de terriers de lapin qu’à Watership Down. Il se trouve que l’Ukraine est aussi un cas désespéré sur le plan économique avec un PIB égal à environ la moitié du PIB du Connecticut. Pauvre Ukraine, un état à demi en faillite que nous avons nous-mêmes causée, utilisé par le département d’État comme tremplin pour lancer des intrigues contre la Russie et le président des États-Unis. Peut-être que M. Trump veut sincèrement nettoyer ce gâchis et fermer la filière des opérations extérieures du département d’État, représentée par George Soros. Si seulement ils pouvaient se débarrasser de M. Trump, cela ne rendrait-t-il pas les choses attrayantes encore une fois ? Bien que probablement pas tant que cela pour l’Ukraine.

Traduit par Hervé, relu par jj pour le Saker Francophone


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