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Vendredi, 29 Mars 2024

Le choix d’Israël pour la présidence des Etats-Unis

Auteur : Philip Giraldi | Editeur : Walt | Lundi, 19 Août 2019 - 20h23

L’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, est la politicienne la plus ardemment pro-sioniste du GOP («Grand Old Party», en français «Grand Vieux Parti», est le surnom du Parti Républicain des Etats-Unis) et certainement le choix d’Israël pour la présidence du pays.

À la fin du mois de juin, le président Donald Trump s’est rendu au Japon à l’occasion du sommet du G20, mais il est intéressant de noter que son gouvernement a été incapable de planifier et d’exécuter un véritable coup d’État au Venezuela. Il n’a pas non plus été capable de concocter assez de mensonges sur l’Iran suffisamment efficaces pour créer un casus belli et y envoyer les B-52. Il est réconfortant de savoir que les États-Unis sont désormais gouvernés par les Trois larbins – «Larry» Trump, «Moe» Pompeo et «Curly» Bolton – ce qui signifie que le lancement de nouvelles guerres pourrait bien aller au-delà de leur capacité cognitive à faire des sottises.

La véritable ironie est que la stupidité est à la fois bipartite et contagieuse au sein du gouvernement fédéral. Les Démocrates n’ont pas encore compris qu’au lieu de faire de la politique identitaire, de parler de réparations, de droits des homosexuels, de «migrants sans papiers» et d’un collège libre, ils devraient plutôt discuter de questions plus importantes, notamment de l’holocauste nucléaire imminent des Trumpsters, qui pourrait bien mettre fin à la vie, telle que nous la connaissons, sur cette planète.

Un ami connu à l’université m’a récemment demandé quel pourrait être mon scénario de cauchemar pour une politique de sécurité nationale et étrangère totalement dysfonctionnelle. J’ai répondu sans penser qu’il s’agissait vraiment de guerre et de paix, que le pire des cas serait la destitution d’un Trump en ruine et son remplacement par un vice-président beaucoup plus puissant et vicieux, Mike Pence, qui veut réellement mettre fin au monde pour avoir sa place au ciel.

Mais ma réponse était fausse. Il est peu probable que Trump soit destitué par un Sénat dans lequel le parti GOP (Républicain) détient la majorité. Par conséquent, l’ascension de Pence sur le trône n’est actuellement plausible que si le président subit un arrêt cardiaque après avoir ingéré trop de cheeseburgers. Le danger réel est ce qui viendra après Trump, en 2024. Le candidat préféré par Israël et son lobby, et donc le favori de loin, est l’ancienne ambassadrice de Trump aux Nations Unies, Nikki Haley. Si vous pensez que Trump est aveuglément et manifestement pro-israélien au détriment des intérêts américains, attendez simplement de voir l’intérêt personnel bien plus fort de Haley.

Haley a démissionné de son poste à l’ONU en octobre dernier. Comme beaucoup d’autres membres de la politique étrangère, elle était à 100% favorable à Israël car elle comprenait que cette inclinaison permettait un accès instantané à de l’argent et à une couverture de presse positive. Complètement ignorante des conséquences possibles, elle a déclaré que Washington était «sous le feu et chargé» ce qui signifie être prêt à exercer des options militaires meurtrières contre la Syrie et ses alliés russes et iraniens considérés comme des ennemis par Israël. Immédiatement après son entrée en fonction aux Nations Unies, elle s’est plainte que « nulle part l’échec de l’ONU n’a été aussi cohérent et aussi scandaleux que dans son parti pris contre notre proche allié Israël » et a promis que « les jours où Israël s’est fait critiquer sans relâche sont révolus ». Elle a été saluée par des applaudissements et des ovations lors de la réunion annuelle de la Commission américaine des affaires publiques israéliennes (AIPAC), en mars dernier, en déclarant: «Quand je me rends à l’AIPAC, je suis avec des amis ».

Le soutien de Nikki Haley vis-à-vis du point de vue des Israéliens a été total. Elle a notamment bloqué toute enquête sur le massacre par l’armée israélienne de manifestants palestiniens non armés à Gaza. Elle a également dirigé les efforts visant à réduire les fonds destinés à l’agence fournissant une aide alimentaire et médicale cruciale à des millions de réfugiés palestiniens. En février 2017, elle a bloqué la nomination de l’ancien Premier ministre palestinien Salam Fayyad à un poste diplomatique aux Nations Unies parce qu’il était palestinien. Lors d’une audition au Congrès, elle a été interrogée sur la décision:

« Est-ce la position de cette administration que le soutien à Israël et le soutien à la nomination d’une personne de nationalité palestinienne hautement qualifiée à un poste à l’ONU soient mutuellement exclusifs? »

Haley a répondu par l’affirmative et que l’administration « soutenait Israël » en bloquant tous les Palestiniens.

Sans surprise, Haley a toujours soutenu une ligne dure contre l’Iran, soutenant de manière agressive l’abrogation de l’accord de contrôle des armes nucléaires par Trump, et elle a notamment averti que Washington «noterait les noms» des pays qui n’appuient pas son programme au Moyen-Orient. Si Haley avait été un agent d’influence recruté par le Mossad israélien, elle n’aurait pas pu être plus coopérative qu’elle ne l’a apparemment été de manière volontaire.

Lorsque Haley a démissionné, le New York Times a publié un éditorial étonnant intitulé «Nikki Haley nous manquera». Un autre éloge à son égard lors de son départ imminent de l’ONU a été fait par la personne à qui elle avait réussi à plaire pendant son mandat. Il s’agit de l’omniprésent dirigeant des néo-conservateurs, Bill Kristol, qui soutient depuis longtemps la candidature de Haley à la présidence. Mark Dubowitz, de la Fondation pour la défense des démocraties, un autre dirigeant des néo-conservateurs aux côtés de Kristol, a tweeté: «Merci @nikkihaley pour votre service remarquable. Nous sommes impatients de vous accueillir à nouveau dans la fonction publique en tant que présidente des États-Unis.» Dubowitz est un juif canadien. Ce serait bien s’il pouvait être déporté dans un lieu éloigné sans Internet sur l’île de Baffin, où il pourrait cesser de s’immiscer dans la politique américaine, mais cela signifierait mettre fin aux 560,000 dollars de salaire et d’avantages dont il bénéficie pour avoir été l’un des plus fiables traîtres de la Cinquième Colonne pro-israélienne aux États-Unis.

Nikki a également été félicité par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

«Je voudrais remercier l’ambassadeur @nikkihaley, qui a dirigé la lutte sans compromis contre l’hypocrisie à l’ONU et au nom de la vérité et de la justice de notre pays. Bonne chance!»

L’armée israélienne elle-même avait un éloge à ajouter, tweetant,

«Merci @nikkihaley pour votre service aux Nations Unies et votre soutien indéfectible à Israël et à la vérité. Les soldats des forces de défense israéliennes vous saluent!»

Personne ne devrait être surpris que Haley se soit récemment rendue en Israël en tant qu’invitée des principaux donateurs du GOP (Parti Républicain), Sheldon et Miriam Adelson. Le journal israélien Ha’aretz a été enthousiasmé par «sa merveilleuse façon de rire. C’est un rire vrai et idéal pour combler la distance qui la sépare de vous. Le rire merveilleux de Haley vous fait sentir un instant que vous l’amusez vraiment, dans le bon sens, au point que vous oubliez que le rire est venu à la place de la question que vous veniez de lui poser. Lorsqu’elle se présentera à la présidence, comme elle le fera sans doute un jour, attendez-vous à ce qu’elle utilise beaucoup ce rire. C’est un outil politique précieux. Ma question qui a fait rire Haley était: « Le chemin menant à la Maison Blanche passe-t-il à Jérusalem?  » Elle était en ville en tant qu’invitée d’honneur du Forum Israël-Hayom pour les relations américano-israéliennes, et même si je n’ai pas eu de réponse, la volonté de Haley de supporter les cinq heures du forum reflétait la durabilité des relations américano-israéliennes, son attitude implacable et son professionnalisme en tant que politicienne… Tout au sujet de Haley tout au long de la pénible soirée, du moins en public, a montré une planification et une détermination minutieuses, à commencer par sa tenue vestimentaire. Sa robe – à manches longues – lors d’une soirée d’été torride de Jérusalem contrastait avec les robes beaucoup plus courtes qui l’entouraient et attirait l’approbation des hommes ultra-orthodoxes. « Wow, elle comprend vraiment la tzniess », me murmura l’un d’eux, utilisant le mot yiddish pour désigner la modestie.»

Le fait qu’Israël attend donc que la future présidente Nikki suive la ligne sur le « chemin de la Maison Blanche » qui passe par Jérusalem est le genre de plaisanterie que des amis proches échangent régulièrement lorsqu’ils discutent d’une chose qu’ils savent être vraie.

Il semble inévitable que nous, les Américains, passions d’un amoureux d’Israël à la Maison-Blanche à une autre qui le soit encore plus, en grande partie à cause de l’effet narratif élaboré par la manipulation sioniste des médias et par la corruption directe du gouvernement lui-même grâce à l’argent juif. Mais même à ce faible niveau, Haley est autre chose. Elle est une vraie croyante avec une lueur fanatique dans ses yeux, tout comme Pence et Pompeo le sont dans leur dispensationalisme, et cela fait très très peur. L’avoir à la barre devrait être le pire cauchemar de la politique étrangère.

L'auteur, Philip Giraldi, est un ancien spécialiste de la lutte antiterroriste de la CIA, officier du renseignement militaire, éditorialiste et commentateur de télévision. Il est également directeur exécutif du Conseil de l’intérêt national.

Traduction: La Gazette du Citoyen


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