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La torture de Julian Assange par Paul Craig Roberts

Auteur : Paul Craig Roberts | Editeur : Walt | Mercredi, 03 Juill. 2019 - 20h13

Dans quelques jours, le 4 juillet sera sur nous. Des conférenciers et des éditorialistes évaporés nous débiteront des salades sans fin à propos de notre géniale démocratie, de notre colonie britannique ayant gagné sa liberté.

Chose plus que certaine, les États-Unis ne sont pas une démocratie. La démocratie requiert un électorat informé, et celui des États-Unis ne l’est certes pas. À vrai dire, l’ensemble de la presse occidentale, écrite et télévisée, fonctionne comme le ministère de la Propagande de Washington et des oligarchies au pouvoir. Les informations sont contrôlées pour servir les intentions cachées des dirigeants. La persécution et la torture de Julian Assange, prouvent irrémédiablement que le Premier amendement est lettre morte.

L’État de droit tant vanté des grandes démocraties, est lettre morte. Depuis le régime Clinton, les États-Unis ont connu quatre régimes criminels consécutifs, dont les présidents et les hauts fonctionnaires sont plus coupables que les nationaux-socialistes allemands qui, pour détourner l’attention des crimes de guerre des alliés victorieux, furent jugés à posteriori à Nuremberg.

Sans quatrième pouvoir honnête, il est impossible d’empêcher la démocratie de se muer en tyrannie. Aux États-Unis, la tyrannie est bien avancée. Supposons que les gens prennent conscience de la vérité sur la totale innocence de Julian Assange, qui a été révélée par Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture. Que pourraient-ils faire, à part une révolution violente et se débarrasser de tous les apparatchiks au pouvoir ?

Naguère, la Constitution des États-Unis était respectée, mais de nos jours, même les facultés de droit et les juges la voient comme un problème à contourner. La grande majorité des gens n’imaginent même pas que la Constitution est le rempart de leur indépendance et de leur liberté.

Les individus ont aussi perdu la notion d’unité. L’immigration de masse a produit une diversité impossible à unifier. Au lieu de l’unité, nous avons la désunion de la politique identitaire, et il y a des avantages à être dans les minorités privilégiées et sexuelles qui se différencient de la population d’origine. Aucun de ces graves problèmes ne sera abordé dans les discours du 4 juillet.

Nils Melzer décrit comment son enquête sur le traitement de Assange l’a libéré du cliché archi-faux, créée afin d’établir la jurisprudence de l’interdiction de divulguer les crimes contre l’humanité du gouvernement. En ‘démocratie’, la population ne doit pas savoir.

« En fin de compte, j’ai fini par comprendre que j’avais été aveuglé par la propagande et que Assange avait été systématiquement calomnié pour détourner l’attention des crimes qu’il avait dénoncés. Une fois déshumanisé par l’isolement, le ridicule et la honte, tout comme les sorcières que nous brûlions sur le bûcher, il a été facile de le priver de ses droits les plus fondamentaux sans provoquer l’indignation publique dans le monde entier. Et ainsi, à travers la porte dérobée de notre autosuffisance, une jurisprudence est en train d’apparaître. Elle pourra et sera appliquée dans l’avenir, tout aussi bien contre les révélations du Guardian, du New York Times et d’ABC News. 

« Toutefois, pourriez-vous dire, pourquoi dépenser tant d’énergie pour Assange, alors que d’innombrables autres personnes sont torturées dans le monde entier ? Parce qu’il ne s’agit pas juste de protéger Assange, mais aussi d’empêcher un précédent susceptible de sceller le destin de la démocratie occidentale. Avec celui-ci, dire la vérité devenant un crime, alors que les puissants jouissent de l’impunité, il sera trop tard pour corriger la tournure que prennent les choses. Nous aurons abandonné notre voix à la censure et notre destin à une tyrannie sans bornes. 

« Pour sa publication, cette tribune a été proposée aux journaux suivants : Guardian, Times, Financial Times, Sydney Morning Herald, Australian, Canberra Times, Telegraph, New York Times, Washington Post, fondation Thomson Reuters, et Newsweek. 

Aucun n’a répondu positivement ».

Universitaire suisse, Nils Melzer est auteur et praticien du droit international. Depuis le 1er novembre 2016, il est rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et les autres sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Traduction Petrus Lombard


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