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Crise des devises : des pays émergents préparent une riposte concertée

Auteur : Les Echos | Editeur : Stanislas | Mardi, 03 Sept. 2013 - 10h06

L’Inde prépare, avec d’autres pays émergents comme le Brésil, une intervention concertée et imminente sur les marchés des changes non physiques. Ceux-ci sont accusés d’avoir accentué la chute de leurs devises depuis trois mois.

« Il est temps d’arrêter », tonne Dipak Dasgupta, le principal conseiller économique du ministère indien des Finances en évoquant la chute que connaissent depuis trois mois les devises des principaux pays émergents , roupie indienne en tête. D’où son idée de lancer une riposte coordonnée concertée sur les marchés des changes non physiques. Les concertations déjà engagées depuis plusieurs semaines devraient rapidement déboucher sur une action, assure-t-il sans entrer dans le détail des mesures qui pourraient être prises. Quand ? « Ce sera une question de jours plutôt que de semaines », a-t-il assuré à Reuters en précisant que le Brésil et l’Inde « peuvent lancer le mouvement. »

Principale accusée : la spéculation qui met en danger la stabilité économique mondiale. Au Brésil, en Indonésie, en Turquie et en Inde, les Banques centrales ont dû multiplier les actions pour arrêter le plongeon de leurs devises et l’écroulement de leurs marchés boursiers. La spéculation, et ses relais. A savoir, les marchés à terme non livrables (NDF) qui se sont développés ces dernières années pour permettre aux investisseurs étrangers de spéculer sur les devises de pays qui n’ont pas de marché au comptant suffisamment accessible. Pour Dipak Dasgupta, ces marchés où il n’y a pas de livraison de la monnaie achetée ont exercé des pressions sur 12 des principales devises émergentes, parmi lesquelles les monnaies du Brésil, de la Chine, de l’Inde, de la Russie, de l’Afrique du Sud, de la Turquie et de la Malaisie.

Or selon lui, il suffirait que quatre ou cinq de ces pays regroupent leurs réserves de changes pour atteindre une force de frappe de 1.200 milliards de dollars (900 milliards d’euros) utilisable pour une intervention. En incluant la Chine, les réserves totales atteindraient 6.000 milliards de dollars, a-t-il ajouté. « Une fois qu’ils auront décidé d’intervenir mutuellement en s’entendant sur un plancher, il n’y aura aucune force susceptible d’arrêter l’impact », conclut Dipak Dasgupta.

Marchés à terme non livrables

La roupie indienne n’est qu’en partie convertible, ce qui rend théoriquement impossible toute spéculation directe sur le marché des changes local. Du coup, les investisseurs étrangers se reportent sur les marchés à terme non livrables, à Singapour essentiellement, jouant à la hausse ou à la baisse cette devise et d’autres en Asie sans qu’ils aient besoin d’avoir en main la monnaie locale.

La roupie a perdu plus de 20% de sa valeur face au dollar en mai et elle s’est encore dépréciée de 8,1% au cours du seul mois d’août. Du jamais vu depuis au moins 1995, date à laquelle ces données ont commencé à être compilées. En juillet, le gouverneur de la banque centrale indienne, Duvvuri Subbarao, avait regretté l’existence même de ces marchés NDF.


- Source : Les Echos

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