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Algérie : une fausse crise ou comment Alger maîtrise l’art de la guerre

Auteur : Strategika 51 | Editeur : Walt | Lundi, 25 Mars 2019 - 15h06

Notre appréciation de la fausse crise algérienne comportait quelques éléments pertinents mais est faussée par le formidable coup de maître du pouvoir réel en Algérie.

Ce dernier a induit tout le monde en erreur et a fait croire au monde entier à l’existence d’une crise qu’il a lui même créée et maintient pour des objectifs bien précis.

Avant d’aller plus loin, il est à souligner que la France commence à s’inspirer directement des méthodes algériennes en matière de contrôle social et de la manipulation des masses.

En Algérie où le contrôle social sur une population toujours prompte à la rébellion et à la révolte n’a jamais été un exercice aisé, une lutte de factions au sein du pouvoir réel a mené l’une des factions à manipuler la rue. Ce procédé aléatoire et dangereux a provoqué des manifestations gigantesques sans aucun précédent dans l’histoire récente de ce pays mais les revendications ont évolué : réclamant d’abord l’annulation du 5ème mandat d’un président malade, la foule veut désormais dégager l’ensemble du système politico-bureaucratique, y compris ceux qui ont manipulé l’opinion pour qu’elle sorte manifester.

Seul problème, le régime algérien est non seulement armé jusqu’aux dents mais dispose du soutien forcé de Paris et de certaines monarchies du Golfe comme les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont tenté assez timidement de jouer en Algérie pour l’extraire de l’influence française (en réalité cette influence est réciproque car Alger est capable d’influer lourdement sur la politique intérieure française) mais ont vite renoncé vu l’ampleur de la tâche dans un pays où la population devient soudée comme un bloc homogène à la moindre rumeur d’une ingérence étrangère.

Washington préfère donc y négocier des contrats d’exploration dans les hydrocarbures et à répandre la langue anglaise et la culture US. Le pouvoir d’Alger a su aussi parier sur le bon poulain en soutenant Donald Trump face à Hillary Clinton. Il est utile de rappeler à ce propos que le Maroc et la Tunisie avaient soutenu Hillary Clinton contre Donald Trump. Seuls l’Arabie Saoudite et l’Égypte avait tout misé sur Trump.

Le système algérien n’a jamais été aussi puissant d’un point de vue militaire et stable depuis un siècle. Il a opté pour une méthode que l’on pourrait assimiler à celle en usage en Tunisie ou en France: laisser les gens du petit peuple râler et manifester comme bon leur semble sans que rien ne change et par dessus tout sans que cela ne puisse représenter la moindre menace à la continuité du système. Ce pari est réussi jusqu’à présent.

Création d’une fausse crise et paraître faible quand tout est sous contrôle et infiltré ou manipulé. Cela rappelle un chapitre entier de l’art de la guerre.

L’un des points faibles du pouvoir réel algérien est son obsession avec l’idéologie néolibérale à la canadienne. Ce qui explique les tentatives de certains clans du sérail à imposer une femme à la tête du ministère de l’intérieur et partant de là, nommer une femme comme ministre de la défense en prenant exemple sur les oligarchies néolibérales de façades en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Une hérésie que le général-major Ahmed Gaid Salah, plus vieux soldat de métier encore en activité et très conservateur, ne veut même pas concevoir en dépit de l’adhésion de 60 % des Chefs de régions militaires à cette idée.

Le seul danger qui inquiète vraiment le pouvoir algérien n’est ni la révolte des populations ni l’arrivée fort improbable des populistes de l’extrême-droite française au pouvoir à Paris ni une quelconque intervention militaire étrangère par ailleurs impossible dans ce le cas algérien, mais une résurgence d’un parti islamiste dissous et combattu par les armes durant toute une décennie sans que ce dernier ne disparaisse. Or les islamistes purs et durs (pas ceux que le pouvoir contrôle par des prébendes et des avantages financiers) se contentent pour le moment d’observer l’évolution des choses mais ne se prononcent pour aucune faction.

C’est le seul danger qui inquiète vraiment les factions rivales du pouvoir réel Algérien.

En coll. avec : Numidian

NB: cette opinion n’est pas celle de Strategika51 qui maintient que le problème actuel en Algérie résulte d’un conflit entre les services de renseignement ou l’État profond VS le chef d’État-Major des armées et la présidence.

Ces derniers ont été noyautés durant des années par des agents du DRS que ce soit à la présidence, le gouvernement ou dans l’administration militaire.

C’est le DRS qui manipule la rue pour faire tomber ses adversaires au pouvoir.

Donc le véritable problème de ce pays, est bien le DRS.


- Source : Strategika 51

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