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Gilets Jaunes : la campagne des Cents Fleurs de Macron ouvre le nouveau Temps des troubles

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Mercredi, 09 Janv. 2019 - 21h45

La révélation d'une France qui dérange, car ne s'inscrit plus dans le paysage idéologique post-moderne globaliste, cristallise les tensions entre une élite hors-sol et les aspirations d'une population de vivre normalement. Mais pas d'une normalité à la Hollande, bien au contraire, revenir vers un mode de vie humain et traditionnel, entre des êtres équilibrés, avec leurs défauts, mais se comprenant. Et en cela, les Gilets Jaunes reçoivent leur premier soutien officiel, celui de l'Italie, qui a ouvert la voie. La caricature de "Grand Débat National", campagne des Cents Fleurs de Mao, s'accompagne en toute logique d'une répression qui s'intensifie et est annoncée. Le virage anti-républicain du régime Macron est acté.

Hollande a symboliquement ouvert la rupture sociale avec la loi sur le mariage homosexuel, Macron a continué sur la même voie avec la fête de la musique à l'Elysée. Tous les deux ont fait allégeance dès le début de leur mandat, le reste n'est qu'une continuation logique.

Ce mouvement anti-famille (mariage homosexuel), anti-nation (ouverture des frontières à l'immigration de masse), anti-humain (culte de la technologie et tyrannie de la (bonne) pensée), est mis à mal par cette lame de fond qu'est le mouvement des Gilets Jaunes.

D'un côté, vous avez BHL en appelant aux forces de l'ordre et au respect des institutions, lui qui a passé sa vie à les renverser un peu partout, démontrant ainsi que son clan a pris le pouvoir en France, pendant que sa femme se défonce à Marrakech; vous avez de pseudo-intellectuels comme Y. Moix, qui nous imposent leurs séances de psychologie collective et demandent à ce que les parents ne puissent pas élever leurs enfants biologiques; vous avez des professionnels du soi-disant "humanitaire", ancien ministre de la République, Bernard Kouchner, assumant le remplacement de la population française en appelant les immigrés pour "peupler les campagnes", comme si les hommes étaient interchangeables et les cultures n'existaient pas; vous avez le président de l'Assemblée nationale, de Rugy, qui estime qu'il est normal de pouvoir vivre décemment avec 15 000 euros par an quand Chantal Jouanno touchera 14 709 euros par mois pour maîtriser un pseudo débat national, qui ne doit surtout pas toucher les sujets sensibles, notamment l'immigration.

De l'autre côté, vous avez un peuple qui se réveille, encore un peu groggy, d'une longue léthargie. Alors évidemment, lorsque la consultation populaire en ligne met en avant la contestation de la très symbolique loi sur le mariage homosexuel, toute la presse, d'une seule voix, estime que ce mouvement ne peut être naturel, il est le résultat d'un trucage du vote, sous l'influence des partisans de la Manif contre le mariage pour tous.

Car comment pourrait-il en être autrement? Comment les "valeurs" de la minorité ne pourraient être soutenues par la majorité, jusque-là silencieuse, donc consentante ? D'ailleurs, les Gilets Jaunes n'en ont presque pas parlé .... Et pour cause. Avec la dictature "morale" qui s'est instaurée dans la société, critiquer le mariage homosexuel ou l'immigration est un crime idéologique absolument impardonnable. Mais ce n'est pas parce que les gens se taisent qu'ils ne le partagent pas. Alors quand ont leur demande leur avis, et qu'ils peuvent se protéger sous l'anonymat - ils le donnent cet avis.

Mais rassurez-vous, rien ne changera. Comme l'immigration a été enlevée du débat, la dimension politique d'Etat des LGBT ne sera pas remise en cause, car ce sont les piliers de cette société. D'où le RIC.

Le référendum d'initiative citoyenne qui émerge ces derniers temps et crispe le discours institutionnel est, en effet, particulièrement symbolique. Car finalement, le RIC est soit "trop", soit "trop peu". Trop pour le pouvoir qui ne peut prendre le risque de remettre en cause les fondements idéologiques de la société contemporaines sans provoquer sa propre chute. Trop peu pour le peuple qui ne peut gouverner ou remplacer les gouvernants à coups de référendum. Le RIC est surtout symbolique : les institutions ne sont plus représentatives de la volonté populaire. Mais sera-t-il possible de changer ces institutions pour que ça marche mieux ? Si c'était aussi simple, ce serait merveilleux. Le problème fondamental est le vide intellectuel qui caractérise notre époque : pour l'instant, il n'existe pas de penseurs qui puissent proposer et systématiser une autre pensée institutionnelle et il n'existe pas suffisamment de personnes aptes à remplir un nouveau cadre institutionnel.

Il y a de fortes chances pour que nous entrions ainsi dans une "période des troubles", avec un système idéologique assez fort pour ne pas tomber, mais trop faible pour convaincre; une contestation montante assez forte pour le mettre à mal, mais trop faible pour le remplacer.

Le Gouvernement annonce donc le renforcement de répression "en même temps" que l'ouverture du Grand Débat national, se plaçant tout à fait dans la logique de Mao, sans tirer les leçons de l'histoire. Plus de policiers que de "manifestants officiels", sont attendus, pour frapper et incarcérer. La République est en danger. Non pas en raison des Gilets Jaunes, mais d'une élite qui gouverne contre son peuple. Car le choix des gouvernants est simple : soit se retirer, soit officiellement instaurer la dictature. Mais comme ils ne peuvent ni l'un, ni l'autre, oui, c'est bien certainement un nouveau temps des troubles qui nous attend.


- Source : Russie politics

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