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Vendredi, 19 Avr. 2024

La crise des migrants en Europe et en Amérique (l’industrie des ONG humanitaires)

Auteur : Robert Bibeau | Editeur : Walt | Jeudi, 06 Sept. 2018 - 21h15

La politique d’immigration d’un État

La politique d’immigration d’un État est une composante essentielle de son économie-politique nationale et doit répondre aux intérêts des acteurs économiques hégémoniques. En ayant ceci en tête, on peut analyser le projet américain de construction d’un mur à la frontière mexicaine; on peut ausculter la politique d’accueil du gouvernement allemand pour un million de migrants; on peut étudier la politique italienne de fermeture des ports après l’entrée de centaines de milliers de migrants; ou même interpeller la politique canadienne d’expulsion des migrants pauvres, etc.

Dans cet article, notre thérapie pour remédier à la « crise des migrants » suggère d’exposer le vers qui est dans le fruit avant de démontrer que c’est l’arbre tout entier qui est contaminé et qu’il faut arracher sans tenter de le réchapper puisque le malade est incurable.

Le trafic « négrier » contemporain

L’activité négrière des ONG « humanitaires » en Méditerranée –  éléments essentiels de la chaîne de valeur de l’esclavage salarié migrant – nécessite en amont un appareillage organisationnel de cueillette des migrants forcés ou dupés (au Proche-Orient et en Afrique) et un  dispositif pour l’acheminement des migrants vers les centres de réception et de tri, ainsi qu’une superstructure gouvernementale et associative (association citoyenne et ONG), dans les pays d’accueil, un dispositif médiatique d’agitation-propagande populiste (de droite comme de gauche) afin de monnayer au mieux cette force de travail précarisée et bon marché.

Plus grand est le besoin en main-d’œuvre salariée précarisée et bon marché, plus intense sera le flux migratoire, plus imposant devra être la superstructure de rabatteurs, de passeurs, de transporteurs, de trieurs, de formateurs et d’intégrateurs de ces millions d’esclaves salariés à déplacer puis à intégrer dans l’économie nationalisée ou privée, peu importe puisque la finalité est la même : rentabiliser le marché « négrier » modernisé.

Ainsi, aux États-Unis, les besoins en main-d’œuvre bon marché étaient grands; puis il vint un moment où cette superstructure d’acheminement était tellement efficace que les besoins furent comblés d’où Donald Trump (l’impulsif – prévisible) fut appelé à la tête de l’exécutif étatsunien pour mettre un frein à ce trafic « négrier » venant d’Amérique latine, première source d’approvisionnement de la chaîne de valeur américaine. Ce fut le « show » du mur de séparation, commencé avant Trump et qui ne sera pas terminé quand Trump aura complété son mandat. « Mur » qui réduira l’afflux sans tarir l’approvisionnement toujours conséquent. Sachez que le jour où toutes les familles bourgeoises américaines auront leur « Nanny » portoricaine ou colombienne et que chaque usine aura son stock d’esclaves salariés bon marché-précarisés, les vannes de l’immigration se fermeront. De même en Allemagne, où la pénurie de main-d’œuvre bon marché était criante. Maintenant que les besoins sont comblés, les groupuscules d’extrême droite stipendiés sont à la manoeuvre et exposés à la télé. Quand l’audience n’est pas suffisante, les sectes de la gauche « antifa » sont appelées en renfort pour créer l’affrontement et justifier la couverture médiatique. Il en est ainsi en Italie, un pays traumatisé par son passé fasciste, où le prolétariat n’a aucune aversion contre l’immigration… ce qui donne des maux de tête aux organisateurs de la chaîne de valeur qui cherche les façons de provoquer la confrontation qui est un élément important de la politique de valorisation de la marchandise migrante internationale.

Les acteurs des flux migrateurs

De multiples vecteurs sont mis en œuvre par le grand capital international afin de déplacer des millions d’individus, surtout des travailleurs et des travailleuses (les enfants servant de faire valoir) d’un continent à un autre. Pour que cette chaîne de valeur soit rentable, plusieurs acteurs doivent être mis en oeuvre. Ce sont, les gouvernements et les administrations des pays d’origine des flux migratoires forcés (guerre, famine, chômage, cataclysme, démographie, etc.) et des flux migratoires « dupés » (promesse d’une vie meilleure, rétribution aux migrants désœuvrés). Seront mises à contribution les milices de mercenaires – barbouzes – accoutrés en « islamistes-djihadistes » (sic), de même que les armées nationales qui terrorisent les populations locales davantage que les terroristes-djihadistes patentés. La petite-bourgeoisie nationaliste fait grand ramage et publicise les exactions des uns et des autres à travers les médias et moyens de communication à la solde du capital. Enfin, une structure d’enrôleurs et de rabatteurs, de transporteurs, de passeurs, de trieurs, ainsi que des tortionnaires des esclaves salariés sont enrégimentés. En pays d’accueil, des dizaines de milliers de travailleurs sociaux et humanitaires, des milliers de fonctionnaires gouvernementaux et des milliers de policiers sont affrétés afin de rentabiliser cette chaîne de valeur « négrière » nouveau genre, avant que le grand capital puisse enfin jouir d’une baisse des coûts de production et d’un accroissement de la consommation, à crédit, mais qu’importe.

Évidemment, l’ensemble de ce travail de conditionnement de cette chaîne de valeur requiert un financement conséquent. C’est ici qu’interviennent les grands groupes financiers et industriels mondiaux créanciers des États endettés, ainsi que les organismes de gouvernance de la «communauté internationale humanitaire» (ONU, Unicef, Oxfam, UNESCO, Caritas, CNUCED, HCR, FNUAP, PNUD, PAM, etc.)

La fraude des allocations sociales et l’arnaque des migrants-faux-réfugiés

Il ne faut pas confondre la petite fraude des allocations sociales, entrainant l’acrimonie des médias bourgeois et l’arnaque des migrants-réfugiés. La fraude des prestations sociales est une opération qui a pour finalité de soulever le prolétariat (qui paie pour ces allocations misérables) contre le lumpenprolétariat poussant ainsi ces impétrants vers le fascisme et le crime social (trafic en tout genre, vol à l’étalage, gangstérisme, etc.)  Dans le cas de la « crise des migrants », les ONG stipendiées participent de plain-pied à l’élaboration de la chaîne de valeur. (1) Les ONG impliquées sont des composantes essentielles de l’opération qui commence souvent en zone africaine, moyen-orientale ou latino-américaine; traverse de nombreux États de transits (complices), que le grand capital international doit parfois reformater pour en faire de docile cloporte contributeur de la chaîne de valeur, comme en Irak ou en Libyede Kadafi qu’il a fallu détruire pour en faire un État voyou où s’effectue le tri des esclaves modernes (travailleuses du sexe, ménagères, ouvrières, manœuvres, et à « jeter à la mer »); le tout est complété par une traversée meurtrière et sélective (comme au temps des galions négriers);  pour enfin se déployer en banlieue parisienne, berlinoise, romaine, londonienne, new-yorkaise ou montréalaise.

Arrivés en cage d’accueil le périple des « immigrés forcés ou floués » n’est pas terminé. Il reste deux opérations à compléter : premièrement, assurer la difficile intégration de ces malaimés enchaînés ou floués afin de compléter le trafic amorcée sous l’équateur. Cette intégration commence sous les quolibets et les agressions des groupuscules extrémistes de droite; sous le regard circonspect des prolétaires inquiets et sous l’agressive émulation des groupuscules de gauche chargés de créer l’évènement qui assurera une tapageuse couverture médiatique, le tout se transformant en « crise des migrants », préparant une vaste opération de déstabilisation des gouvernements justifiant le durcissement des États policiers totalitaires, deuxième opération qui sera complétée avec la collaboration de la droite et de la gauche bourgeoise appelant l’État fétiche et complice à se commettre… il faut bien assurer la sécurité des populations enchaînées.

Que présage cette traite « négrière » moderne ?

Cette opération de traite négrière moderne ne prépare, ni ne présage de la mort de l’Union européenne, mais elle annonce l’effondrement de l’économie capitaliste que les « ânes » de l’Aquarius SOS-Méditerranée – maillons faibles de la chaîne de valeur – et leurs commanditaires milliardaires tentent de sauver in extrémis… (1) Toutefois, la méthode sera différente pour cette troisième édition, car je ne crois pas que le grand capital international réussira à mobiliser les masses ouvrières en faveur des partis fascistes et néonazis comme la dernière fois (1930-1945). Les résurgences fascistes et nazies européennes et américaines n’ont pas vocation à s’emparer du pouvoir comme dans les années trente.  Ils ont plutôt vocation à pousser les gouvernements en place à se fasciser en réponse aux multiples troubles sociaux qu’ils auront provoqués avec l’aide de ces immigrants forcés. Ce qui revient à dire que les activités de l’industrie des ONG « humanitaires », de la droite et de la gauche « anti fasciste » soutiennent objectivement les manigances pour instaurer des gouvernements totalitaires dans chacune des intendances étatiques européennes et américaines.

Le prolétariat n’a rien à faire ni des idées fascistes, néonazies ou racistes, ni de l’agitation gauchiste ou « humaniste populiste », ni des migrants forcés, sous-payés, précarisés que le grand capital et son État fantoche vont exploités puis conscrire comme chair à canon dans les guerres civiles qu’ils préparent dans les principaux pays capitalistes avancés. Le prolétariat saura-t-il offrir une alternative politique révolutionnaire à opposer à ce destin tragique?

NOTE:

(1) http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/les-ong-sont-des-associations-de-voyous/


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