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La guerre des États-Unis contre l’EI est le plus grand mensonge depuis l’invasion de l’Irak en 2003 : voici la preuve

Auteur : Darius Shahtahmasebi (Etats-Unis) | Editeur : Walt | Vendredi, 22 Déc. 2017 - 21h15

Le 13 novembre 2017, la BBC a lâché une bombe qui a révélé comment les États-Unis ont conclu un accord secret avec des « centaines  » de combattants de l’Etat islamique (EI) et leurs familles pour quitter la ville syrienne de Raqqa sous le « regard de la coalition dirigée par les États-Unis et les Britanniques et des forces dirigées par les Kurdes qui contrôlent la ville ».

Les convois auraient compté certains des membres « les plus notoires » de l’EI, ainsi que ses combattants étrangers et des tonnes d’armes et de munitions.

Près d’un mois plus tard, Reuters a rapporté qu’un haut responsable des forces dirigées par les Kurdes en Syrie avait révélé que le nombre de combattants de l’EI qui avaient été autorisés à passer en toute sécurité par la coalition dirigée par les États-Unis se chiffrait en fait à des milliers, et non à des centaines. Ce récit a été secondé par un responsable de la sécurité en Turquie malgré le fait que la Turquie et les milices kurdes soient en conflit.

« Un accord a été conclu pour que les terroristes partent, environ 4 000 personnes, eux et leurs familles », a déclaré un transfuge, cité par Reuters, ajoutant que tous sauf 500 étaient des combattants.

Le transfuge a également noté que les combattants se dirigeaient vers Deir Ezzor, la région syrienne la plus riche en pétrole. Les États-Unis étaient impatients de bombarder Deir Eizor depuis un certain nombre de temps bien avant l’accord, et permettre à l’EI de s’y rendre en toute sécurité leur donnerait simplement le prétexte de le faire. En juin de cette année, le journal régional Al-Masdar a publié une vidéo qui semblait montrer des convois de combattants de l’EI quittant Raqqa, même si les médias n’y ont guère prêté attention. 

***

Une vidéo montre que la coalition US a permis à l’EI de s’échapper de Raqqa pour combattre l’armée syrienne (Al Masdar News)

Vidéo: Huge ISIS convoy allowed to escape Raqqa to fight the Syrian Army instead

Tout ceci soulève la question suivante : si les Etats-Unis ont permis à 4000 combattants de l’EI de quitter Raqqa, qui bombardaient-ils pendant leur siège brutal ? La campagne aérienne illégale de Donald Trump a tué plus de 1 800 civils et ruiné la ville – au point que la Russie a accusé les États-Unis d’avoir rayé Raqqa de la surface de la terre. Le gouvernement étatsunien savait que l’EI quittait la ville en toute sécurité, mais il continuait de la bombarder et de la dévaster.

L’accord secret de Raqqa ne répond que de manière très superficielle au problème.

Maintenant que nous savons que les États-Unis sont prêts à accorder aux combattants de l’EI un passage sûr, la capacité de l’EI à prendre le contrôle d’énormes pans entiers de l’Irak et de la Syrie commence à être un peu plus logique. En juin 2014, l’EI a pris sans effort les villes stratégiques riches en pétrole de Mossoul et Baiji et a presque atteint Bagdad. Les États-Unis n’ont rien fait pendant tout ce temps, alors même que les militants prenaient des quantités importantes d’équipement militaire étatsunien comme butin et le brandissaient partout sur les médias sociaux. Tandis que l’EI faisait étalage de ses activités sans être touchée par l’armée US en Irak, les États-Unis étaient plutôt occupés à lancer des frappes de drones au Pakistan.

Pourquoi l’administration Obama donnerait-elle la priorité aux frappes aériennes dans un pays qui les désapprouve massivement alors qu’elle aurait pu empêcher l’EI de créer un mini-État en Irak en même temps ?

Au cours des dernières années, nous avons vu cette tendance similaire se reproduire à maintes reprises. Lorsqu’il a été question de la grande offensive d’Obama pour reprendre Mossoul en 2016, des rapports ont également commencé à émerger selon lesquels les États-Unis accordaient aux combattants de l’EI le droit de quitter Mossoul pour se rendre à Raqqa en toute sécurité. Même si les États-Unis n’avaient pas conclu d’entente officielle avec l’EI à cette occasion, la réalité sur le terrain était que les États-Unis permettaient aux combattants de l’EI de se rendre en Syrie à partir de Mossoul et ne faisaient pas grand-chose pour les arrêter quoi qu’il en soit. Comme le documentait Anti-Media à l’époque :

« Selon le lieutenant-général Talib Shaghati, tel que rapporté par le journal anti-russe, The Guardian, les militants de l’EI fuient déjà Mossoul vers la Syrie. Cela a été confirmé par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, qui a déclaré que si l’EI était expulsé de Mossoul, ils iraient probablement en Syrie ».

Pourquoi n’ont-ils pas frappé ces combattants de l’EI avant d’arriver en Syrie ? Si on l’examine dans son contexte historique récent et compte tenu des rapports les plus récents, la réponse à cette question devrait être claire.

Les États-Unis ont également fourni à l’EI un soutien aérien direct.

Le gouvernement syrien et ses alliés sont les entités les plus engagées qui combattent l’EI en Syrie, et non l’armée étatsunienne (ou ses alliés). Pourtant, l’armée US a frappé ces forces pro-gouvernementales directement à plusieurs reprises au cours de la dernière année, même lorsque ces troupes se sont avérées très efficaces contre le groupe djihadiste.

En septembre 2016, la coalition dirigée par les États-Unis a lancé un barrage d’attaques aériennes contre les troupes du gouvernement syrien qui défendaient la composante de l’EI de Deir Ezzor à l’époque. La Russie a accusé la coalition étatsunienne d’avoir fourni une couverture aérienne à l’EI parce que le groupe terroriste avait profité de l’attaque de la coalition pour lancer sa propre offensive. Plus de 60 soldats syriens sont morts à la suite de cet acte de guerre illégal, mais personne n’a été tenu responsable.

Il a également été supposé que les bombardements du président étatsunien Donald Trump en Syrie en avril a également ouvert la voie à une offensive de l’EI.

L’EI a profité de l’avantage des transferts d’armes étatsuniennes

Jusqu’à présent, nous savons que l’EI a reçu au moins une fois des États-Unis un laissez-passer sûr et que le groupe terroriste a également reçu un soutien aérien à plusieurs autres occasions. Nous savons aussi que les États-Unis ont, directement ou indirectement, permis à l’EI de gagner du terrain, mais seulement pour servir de prétexte à une intervention militaire.

Mais attendez, c’est encore mieux. Pas plus tard que ce mois-ci, un rapport réalisé par le groupe de recherche sur les armements de conflit (CAR) basé au Royaume-Uni, qui a analysé 40 000 articles récupérés par ses enquêteurs le long des lignes de front de l’EI entre juillet 2014 et novembre 2017, a révélé que le groupe terroriste a réussi à s’armer en tirant parti des transferts d’armes étatsuniennes entre Washington et ses autres alliés en Syrie. L’EI a même récolté certains des missiles antichar les plus puissants par le biais du programme d’armement secret de la CIA.

Traduction SLT


- Source : Antimedia

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