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Vérité sur la division de la Corée

Auteur : Mario Medranda | Editeur : Walt | Mardi, 26 Sept. 2017 - 17h05

Dans la plupart des milieux universitaires et médiatiques en règle générale, surtout à l’Ouest, l’histoire de la division de la péninsule coréenne est simplifiée à l’extrême, principalement du fait d’intérêts politiques qui cherchent à réviser l’histoire pour tenter de justifier tant bien que mal la présence militaire étasunienne en Corée. Dans les lignes suivantes, nous essayons d’éclaircir un peu cette affaire, en donnant les données historiques qui permettent l’analyse objective des faits ayant conduit à la division d’un peuple entier et à la confrontation fratricide entre Coréens.

Dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale, en février 1945 au cours de la Conférence de Yalta, deux ou trois mois après la défaite de l’Allemagne, l’URSS accepta finalement de déclarer la guerre au Japon. Malgré cela, ce qu’allait devenir la Corée, colonisée à l’époque par l’empire japonais, n’avait pas encore été décidé. L’URSS déclara officiellement la guerre au Japon le 9 août 1945, en lançant en Mandchourie des opérations militaires qui balayèrent les forces japonaises stationnées là-bas. Pour sa part, l’Armée révolutionnaire populaire coréenne commandée par Kim Il Sung, qui menait des actions militaires contre les forces d’occupation depuis des années, proclama le soulèvement général afin de s’attaquer à la libération totale de la Corée.

La question de la division

Ce n’est que le 15 août, jour de la capitulation inconditionnelle de l’empire du Japon, que les États-Unis présentèrent à l’URSS un projet de division de la Corée en deux régions, dans lesquelles chaque armée alliée accepterait la capitulation des forces japonaises stationnées là-bas, ces régions étant séparées par le 38ème parallèle. Il est important de préciser que ce projet était destiné à n’être que provisoire, mais voulant défendre leurs intérêts économiques et géopolitiques dans la région, les véritables intentions des États-Unis étaient d’empêcher la libération totale de la péninsule coréenne par l’Armée rouge et les révolutionnaires coréens.

Après la guerre, à la Conférence de Moscou qui se tint en décembre 1945, il fut décidé qu’en collaboration avec les partis sociaux et démocratiques de la Corée entière, les armées alliées uniraient leurs actions pour faciliter la formation d’un gouvernement du peuple coréen unifié, et ainsi permettre l’avènement de l’indépendance souhaitée.

Mais la réalité fut qu’avant et après cette conférence, l’attitude des États-Unis fut totalement contraire à ce que disaient. Le jour même de la capitulation du Japon, le 15 août, des comités populaires se formèrent dans tout le pays sous la protection de la République populaire de Corée autoproclamée. Certaines questions essentielles soulevées par ces comités, concernaient la réforme agraire, la nationalisation des grandes industries, l’égalité entre hommes et femmes et la promulgation d’un code du travail protégeant les travailleurs.

Pendant que d’un côté l’URSS permettait le développement libre des comités populaires et la création du Comité populaire provisoire de Corée du Nord présidé par Kim Il Sung, qui avait été élu à l’unanimité du fait de son grand prestige après la guérilla de la résistance, de l’autre côté, le 8 septembre, dès l’instant où ils intervinrent en Corée du Sud, les Étasuniens invalidèrent l’autorité des comités et créèrent une administration militaire qui se mit à traiter le peuple coréen comme s’il s’agissait d’un peuple vaincu de la guerre.

Des Coréens furent assassinés par l’agresseur étranger

Cette situation entraîna plusieurs soulèvements de la population sud-coréenne, qui furent brutalement réprimés. Non seulement les communistes et les dirigeants du mouvement ouvrier, mais aussi les personnalités progressistes qui étaient pour la réunification et contre l’occupation militaire étasunienne, tous furent victimes de persécutions et de nombreux assassinats. S’appuyant pour cela sur des gens des classes et des secteurs les plus réactionnaires de la société coréenne, l’occupant étasunien plaça plusieurs d’entre eux à des postes clés de leur administration. Ces gens étaient des grands propriétaires fonciers, des hommes d’affaires riches et d’anciens fonctionnaires du gouvernement colonial japonais.

Au moment même où ces événements se produisirent dans le Sud, les mesures progressistes mentionnées ci-dessus, comme la nationalisation des grandes industries, la réforme agraire, la loi sur l’égalité entre hommes et femmes et le code du travail, furent appliquées dans le Nord. Cela provoqua l’exode massif vers le Sud des propriétaires et des plus réactionnaire, tandis que de nombreux progressistes et révolutionnaires du Sud passèrent au Nord.

Élections frauduleuses, ni libres, ni équitables

Le point culminant fut atteint en 1948, quand, à la demande des États-Unis et contre la volonté de la majorité du peuple coréen, des élections séparées eurent lieu dans le Sud. En plus d’être totalement frauduleuses, les gens des classes populaires n’ayant pas le droit d’être candidats, elles aboutirent unilatéralement à la création de la République de Corée (Corée du Sud) en août de cette année-là. Cela aggrava la division de la Corée.

En réaction, il y a eu de nouveaux soulèvements populaires à travers le pays. L’un des plus importants, sur l’île de Jeju, vit les insurgés brutalement réprimés et des milliers d’entre eux tués par les forces militaires fantoches récemment formées en Corée du Sud. Elles avaient bien sûr des armes et une formation étasuniennes, et elles étaient conseillées par eux.

Enfin, avant [?] la formation unilatérale de l’État sud-coréen, fut créé le 9 septembre 1948 la République populaire démocratique de Corée (en Corée du Nord) et, comme le préconisaient les accords, les troupes soviétiques quittèrent le pays. Malgré les propositions de réunification pacifique faites par le Nord, le climat d’instabilité et d’hostilité favorisé par les États-Unis au cours de ces années, conduisit à la guerre de Corée. Éclatant en 1950, elle fut suivie par l’intervention massive des États-Unis. Cette guerre se révéla être l’un des conflits les plus brutaux du vingtième siècle, comparable seulement à l’agression contre les Vietnamiens que déclenchèrent les Yankees dans la décennie suivante.

Mario Medranda, Commissaire national de l’Association de l’Amitié Coréenne en Espagne.

Traduction Petrus Lombard


- Source : Pravda (Russie)

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