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Macron est propre, il est juste impliqué dans l’affaire “Business France”

Auteur : Natondi K. | Editeur : Walt | Jeudi, 29 Juin 2017 - 22h01

Si le nouveau président français est aussi « vin nouveau » et adepte de l’éthique qu’il le prétend, il devrait faire mieux que son mentor François Hollande qui, accablé par son impopularité, opta l’an dernier de ne pas se rendre ridicule en sollicitant un second mandat : Macron devrait purement et simplement démissionner comme l’ont fait il y a quelques jours, des piliers -d’obédience MoDem- de son régime (Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard et François Bayrou) soupçonnés d’avoir  rémunéré  avec des fonds  du parlement européen des gens qui travaillaient pour leur parti.

Selon le journal français « Libération » paru ce matin, le cabinet de Macron, du temps où il était ministre des Finances, aurait été impliqué dans une affaire de violation présumée des règles de mise en concurrence, dans l’organisation d’une soirée organisée à Las Vegas par Havas pour le compte de Business France. Une affaire au sujet de laquelle une enquête est ouverte en France.

Vidéo: Muriel Pénicaud se défend sur la soirée… par LePoint

S’inspirant d’un audit réalisé par le cabinet d’audit EY (ex-Ernst & Young) qui mentionne  « que la définition exacte des besoins a pu être en partie déterminée par des personnes extérieures à Business France, en particulier le cabinet du ministre de l’Economie », Libération affirme que l’actuelle ministre du Travail, Muriel Penicaud, à l’époque directrice générale de Business France, avait «validé» certaines dépenses relatives à l’organisation de cette soirée, contournant ainsi les règles de l’agence publique qu’elle dirigeait, et qui était chargée de faire la promotion de la France auprès des investisseurs étrangers.

La dramatique de l’affaire vient du fait qu’au moment où cette affaire a été révélée, Emmanuel Macron -qui n’était pas encore président de la République- avait fermement nié la responsabilité de son entourage, allant même jusqu’à affirmer que son «ministère a[vait] toujours respecté les règles des appels d’offres et des marchés publics». Or il est clair aujourd’hui que ce n’était pas vrai.

Du coup, se pose la question de sa responsabilité. Car à moins que l’on puisse dire qu’il n’était pas au courant des menées irrégulières de son cabinet, ce qui est impensable pour un ministre et symboliquement révélateur de l’irresponsabilité d’un homme politique qui a la prétention de diriger tout un Etat, le président français devrait donner l’exemple de son sens des responsabilités en rendant le tablier. Surtout que sa ministre a admis hier qu' »Il y a eu une erreur de procédure ». « J’ai immédiatement déclenché un audit, interne et externe… Il y a eu ensuite une inspection générale qui a confirmé qu’effectivement il y avait eu erreur et que d’autre part j’avais pris les bonnes mesures. Rien d’autre à dire », a-t-elle avancé pour se défendre. Non sans insister sur le fait que c’est elle qui avait « alerté le conseil d’administration », et « déclenché l’audit ».

Vers un syndrome Bayrou

Malheureusement, les médias hexagonaux si friands d’inquisition se limitent à brocarder du menu fretin, en évitant à chaque fois d’égratigner le mammouth.

Comme Bayrou qui avait exclu de démissionner avant de prendre la porte de manière fracassante -laissant « en route » le projet de réforme de la justice française dont il était porteur-, comme Richard Ferrand qui avait envoyé paître ceux qui lui demandaient de rendre son tablier suite à l’affaire immobilière emportant conflit d’intérêt dans laquelle il était impliqué -avant d’être poussé à une démission masquée en recasement à la tête du groupe parlementaire REM- Muriel Penicaud qui est à son tour assise sur des charbons ardents, exclut de démissionner du gouvernement. Et comme d’habitude, le porte-parole du gouvernement français, Christophe Castaner, déclare ne pas être inquiet des conséquences de cette affaire pour sa collègue. Mais a posteriori, on ne peut s’empêcher d’imaginer que ce n’est là qu’une vaine résistance qui débouchera inéluctablement sur sa sortie du gouvernement, tandis que le nouveau Messie logé à l’Elysée suite à un hold-up politique sur fond d’OPA électoral orchestré par la mafia Rockefeller, restera, lui, intouchable, car « exempt » de tout péché.

Décidément, la France qui en voulant se tirer des « affaires » s’est jetée mains et pieds liés dans les bras d’un… banquier « d’affaires », est résolument mal… engouffrée…!

Photo d'illustration: Emmanuel Macron et Muriel Pénicaud à la French Tech en 2016


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