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Business über alles : le putsch de Wall Street sur l’Europe

Auteur : Olivier Berlanda via radio La Voix de la Russie | Editeur : Stanislas | Mardi, 02 Juill. 2013 - 00h24

Récemment, un rapport du groupe JP Morgan à créé la surprise en conseillant à l’UE d’établir des dictatures pro-capitalistes pour mettre en œuvre les réformes visant à anéantir les systèmes sociaux jugés trop favorables aux peuples européens et pas assez à la finance mondiale dont les représentants sont à la tête des institutions de l’Union.

L'Europe, république bananière où il suffit d’un signe de Wall Street pour renverser les gouvernements élus ?

Dans un document publié à la fin du mois de mai, le leader des banques d’investissement américaines JPMorgan Chase a réclamé l’abrogation des constitutions démocratiques dans une série de pays européens et la mise en place de dictatures.

Le document de 16 pages a été réalisé par le groupe Europe Economic Research de JPMorgan et est intitulé « L’ajustement de la zone euro – bilan à mi-parcours ».

Pour commencer, ce document affirme que des mesures financières sont nécessaires pour garantir que les principales institutions américaines d’investissement puissent continuer à engranger d’énormes bénéfices dans le cadre de leurs activités spéculatives en Europe. Ensuite, les auteurs soutiennent qu’il est nécessaire d’imposer des « réformes politiques » destinées à supprimer l’opposition aux mesures d’austérité massivement impopulaires qui sont appliquées au nom des banques.

JPMorgan Chase est un des chefs de file des financiers du « gouvernement économique mondial » (Goldman Sachs, Rothschild, Lehman, Rockefeller, Lazard) qui possède directement ou indirectement, la Réserve Fédérale (Fed) US, qui est le chef d’orchestre de l’économie mondiale et des politiques qui décident du sort de la planète. JP Morgan est également accessoirement un sponsor de premier ordre du lobby homosexuel par le biais des Gay pride qu’il finance à travers le monde.

Ces maîtres du monde sont à l’origine de pratiquement toutes les politiques internationales occidentales et font même, par le biais du dollar et de la planche à en fabriquer, pression sur les nations de tous les continents. « Le dollar est notre monnaie mais est votre problème » a dit un jour un secrétaire au Trésor américain.

Le système financier a beau être dans un état pitoyable, les Morgan-Goldman & Co n’en ont cure et de la crise globale, ils en retirent toujours des profits par la spéculation, voire la manipulation financière. Quand on possède la planche à dollars et qu’on a installé tous ses pions à la tête des institutions internationales ; les gouvernements, démocratiques ou non, on s’en soucie uniquement s’ils deviennent des obstacles à la mondialisation et à la soumission à la dette qui permet à quelques groupes et familles de s’enrichir pour les 1000 générations à venir. Face aux géants financiers, les petits peuples et leurs gouvernements ne sont que des fourmis ou des parasites qu’on écrase sous le coup des ajustements structurels qui ont presque achevé l’Afrique et des toujours plus lourdes politiques d’austérité qui minent l’Europe. Sans oublier la crise des subprimes (le surendettement des ménages américains) qui a poussé à la rue des millions de familles qui ne pouvaient plus rembourser des crédits biaisés dès le départ étaient.

 

Le cheval de Troie Goldman Sachs. En Europe, grâce à la Commission européenne devenue le véritable gouvernement de l’UE, il a été très aisé pour Wall Street de noyauter totalement le processus décisionnel supranational. Une fois la Commission dotée de pouvoirs autrefois étatiques et la BCE disposant du monopole de la monnaie et de la politique économique, des personnalités furent désignées pour servir les maîtres américains de la Finance mondiale.

Ainsi, le président de la BCE Mario Draghi a été vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs de 2002 à 2005 au moment où, moyennant rémunération, le géant américain aidait la Grèce à dissimuler les vrais comptes du pays pour les faire coïncider avec les critères européens en vue de l’adhésion à la zone Euro. Nous connaissons la suite : plan de sauvetage après plan de sauvetage, la Grèce s’enfonce dans le marasme avec l’aide de la Troïka qui ne sait trouver d’autres options que celles des impôts, des restrictions budgétaires et de l’austérité. Sans bien évidemment mentionner qu’un des responsables de cette catastrophe prévisible n’est autre que le président de la BCE qui avait sous la « casquette Goldman Sachs » provoqué les causes du naufrage de l’économie grecque et qui désormais lance des bouées lestées de plomb à la population. De ce point de vue, le plan de Draghi n’a de sauvetage que le nom.

L’ex-Premier ministre grec Loucas Papademos et italien Mario Monti, qui ont aussi installé un régime de rigueur sans précédent en Grèce et Italie, sont aussi des anciens de Goldman Sachs.

Trois autres poids lourds du réseau Goldman en Europe ont également été à l'affiche dans la crise de l'euro : Otmar Issing, ancien économiste en chef de la Banque centrale européenne ; l'Irlandais Peter Sutherland, un autre Goldman Sachs qui a participé en coulisses au sauvetage de l'Irlande ; et enfin M. Cristodoulos, gestionnaire de la dette grecque…

Dernier « Goldman » a entrer en scène, Mark Carney, devenu récemment gouverneur de la Banque Centrale d’Angleterre (BoE).

Vu le nombre pléthore d’anciens dirigeants de la firme américaine, certains n’hésitent pas à parler d’un « cheval de Troie financier Goldman Sachs» dans l’Union européenne.

La politique ultra-libérale uniformisée. José Manuel Barroso, président de la Commission, est également passé par la case départ du groupe financier grec Latsis avant d’être adoubé par les Etats-Unis, les anciens thatchériens et les partisans allemands de la stabilitätskultur défendue par Angela Merkel qui consiste ( pour faire bref ) à appliquer le modèle de gestion allemand à tous les pays de l’UE qui devront, pour bénéficier de la «bienveillance» germanique, déléguer plus de pouvoir à la Commission. Les Etats membres n’auront plus aucune marge de manœuvre et les gouvernements nationaux ne seront que des marionnettes de l’Union, ou mieux des « élus tampons » qui auront le mérite de canaliser la contestation populaire.

Le récent échange « c’est pas moi c’est lui» entre Hollande, Montebourg et Barroso est d’ailleurs symptomatique de cette perte de souveraineté, le président de la Commission allant jusqu’à reprocher aux « souverainistes de gauche » de se rapprocher de l’extrême-droite pour avoir plaidé en faveur de l’exception culturelle. L’effacement de l’identité nationale semble donc aller de soi et quiconque s’en écarte passe pour un excité nationaliste. Hollande comme champion du souverainisme d’après Barroso, c’est dire où la Commission en est.

Cheval de Troie financier ; commission supranationale et mondialiste prenant les décisions pour tous ; les gouvernements entérinant tout ce qui vient de Bruxelles : tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes capitalistes.

JP Morgan : les dictatures des banques. Comme si cela ne suffisait pas, le rapport de JP Morgan révèle en réalité une vision très pertinente de la situation de certains pays comme la Grèce, l’Espagne ou l’Italie, dont les économies ont été dévastées par l’austérité et les coupes sombres budgétaires pour payer les intérêts d’une dette dont chacun sait qu’elle ne sera jamais acquittée. Le chômage explose, la confiance des ménages plonge et les retraités tremblent en raison des pensions qui sont menacées à terme. En France, la situation est similaire mais les médias officiels taisent les chiffres et surtout les perspectives. Au train où les économies européennes sont étranglées, la population n’aura bientôt plus d’autre choix que de contester dans les rues et renverser les gouvernements incapables de proposer autre chose que le paiement des dettes comme seul projet de société actuel. Se serrer la ceinture en se disant que ça n’ira pas mieux demain.

Les risques de soulèvements populaires et que les électeurs se détournent massivement pour des mouvements politiques dit « europhobes » et antimondialistes sont devenus des probabilités non-négligeables. JPMorgan ne s’y est pas trompé et si le diagnostic est très peu contestable, le remède recommandé paraît complètement hallucinant.

Comme les gouvernements parlementaires ne peuvent pas garantir la suite du programme de racket légalisé, il suffit de les remplacer par des dictateurs qui imposeront les décisions de Wall Street et d’une Commission européenne « voix de son maître » à une population hostile. La démocratie selon Morgan, Goldman et autres doit rester un folklore et pas question que le politique vienne marcher sur les plates-bandes de nos financiers. Le peuple encore moins, il risquerait de faire perdre aux banques du temps et de l’argent.

Peuple, tais-toi. Les grands parlent et les gouvernants écoutent. Voilà comment les choses doivent se dérouler dans le monde des financiers ploutocrates. Et c’est écrit en toutes lettres dans les commandements de Morgan ; ce qui a le mérite d’être clair et de faire savoir aux citoyens tout le mal que les banquiers pensent d’eux.

Le financier est un loup pour l’homme et les populations de moutons bêlant béatement entre les adorateurs du veau d’or et les gouvernements bovins. Jusqu’au jour où le bétail humain n’ira plus à l’abattoir et tel le toréador se délectant de l’agonie du taureau, Wall Street risque, au lieu de fanfaronner avec ses rapports et ses diktats, de se retrouver sur le carreau. Les arbres ne montent pas au ciel et la monnaie de singe combinée à l’économie bulle nous annonce des lendemains qui déchantent. Préparons nous à entamer en chœur l’hymne à la mort : soit celle des peuples, soit celle du système financier. Si nous connaissons les premières notes, nous ne savons pas encore la fin de la partition.


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