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Affaire Méric : la police a-t-elle cherché un effet Carpentras ?

Auteur : Dominique Jamet via Boulevard Voltaire | Editeur : Stanislas | Mercredi, 26 Juin 2013 - 17h11

Le 5 juin dernier, Clément Méric, brillant étudiant à Sciences Po et militant antifasciste, âgé de dix-neuf ans, succombait aux coups que lui avait portés au cours d’une bagarre de rue un jeune homme d’un an son aîné, Esteban Morillo, membre du groupe d’extrême droite Troisième voie.

Au lendemain de ce drame, des manifestations se déroulaient un peu partout en France aux cris de « Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartier pour les fachos » et le Premier ministre en personne déclarait dès le 8 juin devant l’Assemblée nationale qu’il entamait une procédure d’interdiction contre Troisième voie et leur bras armé, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires. Samedi dernier, les « antifa » rendaient de nouveau hommage à leur mort et des casseurs infiltrés dans leur sillage en profitaient pour vandaliser une fois de plus quelques magasins qui n’en pouvaient mais.

Or, une caméra de surveillance de la RATP avait filmé la rixe et il semble résulter de cette vidéo que le malheureux Clément Méric, n’écoutant que les mauvais conseils de son courage, avait provoqué en l’attaquant par derrière la riposte fatale d’Esteban Morillo, déjà aux prises avec deux adversaires. Bien que les enquêteurs eussent saisi ce document aussitôt après les faits, ils n’avaient pas cru devoir en faire état, selon « un haut responsable de la police », « pour ne pas faire monter la tension »…

Pour ne pas faire monter la tension, ou de peur de la faire baisser ? Il semble bien que l’on cherchait plutôt un effet Carpentras qu’un effet d’apaisement.

Trois questions s’imposent en effet à la lumière de cet élément nouveau :

- S’il s’était avéré que les responsabilités étaient équitablement partagées entre les deux bandes organisées et qu’il n’y avait eu du côté d’Esteban Morillo aucune intention de donner la mort, aurait-on pu exploiter l’affaire de la même manière et dans le même sens – unique ?

- L’attitude du Premier ministre et de sa majorité aurait-elle été la même au cas où la mort d’un militant d’extrême droite aurait été imputable aux « antifa » ou à tout autre groupuscule armé de cette mouvance ?

- Les pouvoirs publics, et singulièrement le ministre de l’Intérieur, sa police et le Syndicat de la magistrature tiennent-ils la balance égale dans la répression des menées de l’extrême droite et de l’extrême gauche ?

La réponse à ces trois questions est évidente : nous avons affaire à un système qui use suivant les cas de deux poids et de deux mesures. Ce gouvernement n’est pas le gouvernement de tous les Français.


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