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Le FMI vs la Réserve fédérale américaine : un débat sans fin

Auteur : Piotr Iskenderov via La Voix de la Russie | Editeur : Stanislas | Jeudi, 13 Juin 2013 - 13h59

Reconnaissant ses erreurs concernant la Grèce, le Fonds Monétaire International trouve que la responsabilité pour la crise financière mondiale retombe sur le Système fédéral de réserve des Etats-Unis (appelé en bref Réserve fédérale) et d’autres grosses banques centrales.

D’après les économistes du FMI, la Réserve fédérale a baissé les taux au début des années 2000 et ne les a pas augmentés à temps. A cause de cela, les banques, heureuses d’avoir de l’argent « bon marché », ont octroyé de gros crédits qui font sombrer jusqu’à présent l’économie mondiale. Les jeux actuels de la Réserve Fédérale avec des taux d’intérêts bas se termineront par une crise aussi dévastatrice, croit-on dans le FMI. Les débats sur la recherche du coupable ne sont pas nouveaux et il est peu probable qu’ils s’arrêtent vite, croit notre observateur Piotr Iskenderov.

La logique des auteurs du rapport analytique du FMI parait assez simple. A la base des données statistiques de la Réserve fédérale, ils ont étudié le lien entre les taux d’intérêts à court terme et les risques des banques. Autrement dit, la question se pose ainsi : est-ce que vraiment les taux d’intérêts bas et la politique monétaire douce stimulent l’octroi des crédits risqués ?

Les analystes du FMI croient que c’est juste, car le taux établi par les banques centrales (dans le cas présent – la Réserve fédérale des Etats-Unis), définit les taux pour les dépôts bancaires et les crédits. Autrement dit, si la politique monétaire s’adoucit, les risques du portefeuille des crédits des banques augmentent.

Les experts du FMI ont étudié dans leur recherche la même dépendance non seulement aux Etats-Unis, mais également en Espagne et en Bolivie. Là aussi, on voit que plus bas sont les taux d’intérêts pour les crédits, plus grand est le risque des « mauvais crédits ».

Mais ce n’est qu’une circonstance. Il y a un autre problème important, lié à l’existence dans tel ou tel pays des ressources intérieures pour surmonter la crise, a dit dans l’interview à La Voix de la Russie l’expert de l’Institut de l’Europe Vladislav Belov :

« C’est que, par exemple, l’économie européenne n’a pas beaucoup de ressources intérieures pour changer la situation. Les marchés extérieurs ne la soutiennent pas beaucoup non plus. Ainsi, la situation est plutôt mauvaise que bonne, il n’y a pas de possibilité de hausse ».

Il est facile de voir que l’argument principal dans le débat entre le FMI et la Réserve fédérale des Etats-Unis consiste en critique de la politique de l’octroi de l’argent et des crédits « bon marché ». Mais alors, comment considérer l’activité des fonds européens anticrises avec le mécanisme européen de stabilisation, contrôlés par le FMI de concert avec la Commission Européenne et la Banque centrale européenne ? C’est que ce fonds est le principal élément de la stratégie anticrise de l’UE et du FMI, rappelle l’économiste en chef de la compagnie russe AFK « Système » Evgueny Nadorchine :

« Les ressources de ce fonds seront utilisées surtout pour résoudre les principaux problèmes de la zone de l’euro qui sont débattus activement en ce moment. Il s’agit du sauvetage des Etats souverains des problèmes de dettes, de la recapitalisation du secteur bancaire. L’augmentation de ce fonds peut être considérée comme une bonne nouvelle ».

Pourtant, la Réserve fédérale des Etats-Unis ne se dépêche pas d’arrêter l’action de son programme de stimulation financière de l’économie nationale. Donc, les discussions sur les taux d’intérêts et les stratégies anticrises gagneront du terrain.


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