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Vendredi, 03 Mai 2024

Comment la pub possède ton esprit

Auteur : DM | Editeur : Walt | Mardi, 29 Nov. 2016 - 17h08

Il faut se réveiller

Demande aux gens ce qu’ils aiment à la téloche et pourquoi ils la regardent. Ils te répondront que la télé peut-être un moyen facile de s’instruire, de découvrir, de s’émerveiller, etc. Dans un sondage, ARTE était même cité dans les premières marches du podium des chaînes les mieux considérées ! C’est beau… Bref, on a tous compris que tout le monde mentait. Ainsi en France, TF1 culmine et les programmes de télé-réalité engrangent des millions de billets verts. Hanouna peut dormir sur ses deux oreilles et le foot continue d’attirer les foules. Rien de nouveau sous le soleil. Enfin presque. Presque, parce qu’on pense parfois que la télévision est en train de perdre du souffle à cause d’internet. C’est tout le contraire : le visionnage est en hausse dans toutes les tranches d’âge. Comment est-ce possible ? Eh bien, les différentes plateformes technologiques ne se mangent pas entre elles, mais se recoupent. La TV est dispo sur internet, les émissions TV sont présentes sur les réseaux sociaux, etc.

Au vu des chiffres d’audimat, la télévision n’est donc en aucun cas un espace culturel mais bien un espace de divertissement destiné à couvrir un espace… commercial. Vous connaissez ce proverbe : « si c’est gratuit, c’est toi le produit » ? Quand tu mates TF1, RTL-TVI en Belgique ou D8, tu es le produit. Tu n’es rien de plus qu’une crème glacée chez Carrefour. Le but des programmes de divertissement télévisé est de faire de toi un zombie afin d’implanter une marque dans ton cerveau et de te la faire acheter. C’est tout. Tu crois que je délire ? Lis ça :

A la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible.

— extrait tiré du livre Les dirigeants face au changement, Éditions du Huitième jour, 20047.

Celui qui ose cracher le morceau est Patrick Le Lay, ex-patron de TF1. Cette parole lui a valu de nombreux ennuis dans son milieu. Jusque-là, on pourrait relativiser et dire qu’après tout, il faut bien que les entreprises vendent leur camelote. Puis qu’on est assez grand que pour ne pas se faire influencer. C’est bien là sous-estimer des multinationales multimilliardaires et te surestimer toi, froide et vulgaire cible marketing sans âme. Il faut comprendre que la publicité innocente avec un gentil bonhomme présentant son produit, c’est terminé depuis un bail. Le but de la publicité et désormais de s’immiscer en toi sans que tu ne t’en rendes compte. On y va par des chemins insidieux, cachés. Dans cette dynamique, l’exemple le plus simple est la coupure pub toujours en plein suspens, toujours dans un moment de tension. Pourquoi ? Pour simplement te donner envie de voir la suite et ne pas zapper ? Non, pour préparer ton cerveau à la page de publicité qui suit ! Soumis à un stress, violence ou anxiété, le cerveau humain retiendra beaucoup mieux les informations qui se présenteront à lui. C’est un mécanisme évolutif de survie que les marchands ont su mettre à profit. En fait, il n’y a pas plus con qu’un cerveau. C’est complexe, c’est de la belle mécanique, mais c’est vraiment con. Une fois qu’une faille est passée et amadouée, on y implante ce que l’on veut et on l’influence comme on veut.

Une guerre mentale

Quand on a compris ce fait, on comprend la puissance des images subliminales et pourquoi des marques dépensent autant même pour du petit placement de produit insignifiant en apparence. Les messages pub arrivent à s’infiltrer notamment grâce à la répétition martelée, c’est ce mécanisme que j’expliquais déjà dans mon article sur le rap mainstream et ses conséquences catastrophiques. Martèlement, glorification, mise en situations positives. Toujours emballer le truc dans une image positive. C’est comme cela que les choses les plus néfastes arrivent à nous posséder : en s’habillant d’une robe agréable. La télévision nous tient, car nous ne réfléchissons pas au long terme à propos d’une chose qui nous paraît inoffensive et agréable sur l’instant ;  Cigarette, alcool, télé, même combat.

Si tu penses toujours être plus fort que la pub, considère ce qui suit : prend du cola de n’importe quelle marque et met le dans une bouteille plastique quelconque. Fais la boire à quelqu’un au hasard. Les chercheurs ont constaté que dans ce cas, la partie du cerveau qui réagissait était celle liée au goût, à la saveur. Quoi de plus normal me diras-tu ? Eh bien, si l’on affiche une étiquette Coca-Cola sur la bouteille, c’est désormais une toute autre zone qui s’allume : celle de la mémorisation et de l’affection. Comment en est-on arrivé là ? 

Dans le cas de Coca-Cola, par l’association à une fête traditionnelle familiale par exemple, avec son fameux camion de Noël. Quel est le rapport entre un soda et une fête chrétienne ? Celui qu’ils ont inventé et t’ont fait gober, tout simplement ! Une marque va chercher à s’implanter au maximum dans les mœurs et dans l’imagerie, dans les codes sociaux. Booba a popularisé le Jack Daniels chez les jeunes, anciennement pas très attiré par le whisky (c’était un truc de vieux). Maintenant, les jeunes et les faux durs se taillent au sky pour faire comme dans les clips. Dans cette même logique, des études ont démontré que les jeunes filles exposées sur de longues périodes à la télévision étaient toutes sans exception beaucoup moins sûres d’elles et avaient une plus mauvaise image de leur corps que sans avoir été exposé à des Beyoncé pulpeuses, etc. La question qui revient toujours c’est : à qui profite le crime ? Eh bien, qu’est-ce que fait une fille mal dans sa peau ? Elle consomme et elle se maquille ma p’tite dame ! On en revient à ce que je décrivais dans mon précédent article : l’apologie du faux bonheur consumériste.

Quand on tient un fil, tout se détricote

Quand on a saisi comment fonctionne l’influence de l’opinion, on peut commencer à analyser froidement le jeu actuel. Il est ainsi intéressant de constater le matraquage médiatique intense fait autour de la transsexualité, soi-disant opprimée. Je n’ai absolument rien contre les transsexuels et grand bien leur fasse s’ils ont décidé de changer de peau et qu’ils sont plus heureux ainsi. Mais personne ne peut contester que les transsexuels ne représentent même pas un grain de poussière à l’échelle de la population et que l’on a jamais entendu parler d’eux avant. Or, de plus en plus, on nous fait comme la promotion de ce genre de comportement. Via les séries télévisées, les talk-show, les reportages, la victoire d’une femme à barbe à l’eurovision, etc. Une question : quelle est la dernière frontière à abolir pour l’industrie de la consommation ? La différence homme-femme. Le dernier frein à faire sauter est désormais le fait que les hommes n’achètent, en général, pas encore de maquillage par exemple. La force de cette logique de manipulation est qu’elle consiste à vous tenir par les émotions, à construire ou utiliser un faux problème sociétal et rabâcher tous ceux qui s’interrogeraient sur les bizarreries que les médias (dont on sait tous désormais qu’ils sont corrompus jusqu’à la moelle) tentent de nous faire avaler. Ces derniers seront taxés de complotistes, de fous, de transophobe, etc. Le truc, c’est que quand on commence à sérieusement s’informer sur les techniques de contrôle des foules, de propagande et d’ingénierie sociale, ces jugements s’effondrent et l’on se rend bien compte de ce qui se trame. Tout est là, il suffit de lire un peu. 

Pourquoi ne voit-on jamais de publicité TV pour Rolex ou Ferrari ? Sauf sur Euronews, mais qui regarde cette chaîne que l’on retrouve dans tous les hôtels et aéroports ? Pas le petit peuple, pas les masses. Parce que ceux qui tiennent vraiment la société ont compris l’enjeu de la télévision et ne la regarde qu’entre deux avions. La télévision est faite pour te zombifier sous couvert du plaisir et du divertissement. Rien de plus, rien de moins. Toutes les preuves et les études se corroborent et constatent qu’il s’agit bel et bien d’une chose catastrophique aussi bien au niveau sociétal qu’individuel. Ce n’est pas Michel Drucker ou Hanouna la catastrophe (enfin Hanouna, si), c’est tout le système. Tu ne seras pas handicapé mental parce que tu as regardé Dr House l’autre soir, mais tout se joue sur la durée et la fréquence. La vraie tragédie, et je le crois sincèrement, est que ceux tentant de donner l’alerte crient dans le désert car les gens n’ont pas conscience de ce qui ne les touche pas concrètement et sur l’instant. Personne ne pourra conclure un jour que l’échec total de sa vie peut être en partie imputé à la télévision et qu’il ne serait sûrement pas en prison si, petit, ses parents ne l’avaient pas laissé 4h par jour devant une boîte en plastique qui parle. Pourtant, on peut désormais le prouver. 

Quand quelqu’un abuse d’une partie de ton corps sans que tu ne le saches ni le veuilles, c’est un viol. On te viole. Je le répète : on te viole. En toute honnêteté, plus je me documente pour écrire mes articles sur tous les sujets que ce soit, plus je me rends compte à quel point le monde de la consommation est d’une prédation inimaginable. Il n’y a aucune éthique, aucune morale, bien que l’on veuille nous faire croire le contraire avec des lois diverses qui ne sont que des diversions (les films tous publics soit disant inoffensifs, le CSA qui n’est qu’une façade inutile, etc). Ce ne sont que des conneries et toutes les preuves sont là. La vérité, c’est qu’en regardant la télévision tous les jours, on donne l’arme au sale type qui veut te soumettre. En Belgique, on en est même arrivé à louer les locaux de neuro-psychiatrie d’un hôpital public à des entreprises de marketing privées. C’est un véritable scandale et encore bien la preuve, s’il en fallait une de plus, que l’état s’est complètement laissé infiltrer par les lobbies. J’en suis personnellement venu à une répulsion maladive de la télévision, de ses programmes, de son journal, de ses pubs. La première réaction de certains est de croire que j’exagère et que je me suis monté la tête, à ceux-là je conseille d’ouvrir TV Lobotomie de Michel Desmurget et d’ouvrir des livres tout simplement. Et puis merde, c’est quand la révolte ?

Je t’ai parlé ici de l’aspect publicitaire et marketing, dans la deuxième partie, je développerai l’influence que la télévision a sur nos comportements de tous les jours, notre développement et la société elle-même.

Se rendre vraiment compte de ce qui se joue :


- Source : DM

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