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Quels intérêts servent Jean-Luc Mélenchon et Younous Omarjee, au parlement européen, en votant pour la division de Chypre ?

Auteur : Chrysanthie Thérapontos via Comité Valmy | Editeur : Stanislas | Lundi, 20 Mai 2013 - 15h58

Quels intérêts servent Jean-Luc Mélenchon et Younous Omarjee, députés du Front de gauche au parlement européen, en votant pour la division de Chypre ?

Le 18 avril 2013, le parlement européen a discuté le rapport sur les progrès de la Turquie pour son adhésion dans l'Union Européen. Pour ce texte qui a été adopté, 451 membres ont voté pour, 105 ont voté contre et 45 se sont abstenus. Pour ce rapport, le Groupe des Verts, représenté par Daniel Cohn-Bendit, a dénoncé chez l'UE une absence de pression suffisante sur Chypre pour la réunification et a proposé une résolution demandant au président du Conseil de l'Europe « d'inviter deux observateurs à représenter la communauté chypriote turque au Parlement européen, en vue des prochaines élections européennes de 2014 ». L'amendement a été rejeté par 412 voix contre et 135 en sa faveur. Parmi les voix « pour » se trouvaient des dirigeants de premier plan du Parti de la Gauche européenne (PGE), Jean-Luc Mélenchon et Younous Omarjee, du Front de gauche, ainsi que le député allemand de « Die linke » Jurgen Klute, démontrant concrètement qu'ils soutenaient dans les faits, la partition de Chypre en reconnaissant l'État fantoche fabriqué et reconnu uniquement par la Turquie tout en faisant pression pour un nouveau « plan Annan ».

Le premier plan Annan que les chypriotes ont rejeté lors du referendum en 2004 parce qu'il satisfaisait les intérêts de la Turquie, des Etats Unis et de l'OTAN, en institutionnalisant la partition de l'île avec l'établissement de deux états, le maintien des troupes d'occupation turques, loin de la réunification prévue par les principes de l'ONU et des droits internationaux pour une solution juste et viable, avec un état souverain grâce à une réunification de l'île pour laquelle le peuple chypriote lutte depuis l'invasion-division-occupation de 1974.

Avec le « nouveau plan », l'UE, les USA, l'OTAN et la Turquie, cherchent de nouveau à diviser l'île profitant de la situation économique et de l'élection de N. Anastasiadis, le président du parti de droite et pour faire entrer Chypre dans l'OTAN ou l'antichambre de l'OTAN, le Partenariat pour la paix. C'est pour cela que le Union Européenne demande à Ankara de lever son veto à Chypre pour la natoïsation de l'île.

« Considérant l'interdépendance économique entre l'Union européenne et la Turquie, dont les échanges bilatéraux s'élèvent à 120 milliards d'euros en 2011 ;

considérant que l'Union européenne est le troisième partenaire commercial de la Turquie et que celle-ci est le sixième partenaire commercial de l'Union européenne ; considérant que l'investissement étranger direct réalisée par les États membres de l'Union européenne en Turquie a atteint les 75 % ;

que la Turquie pourrait jouer un rôle pivot dans la diversification des ressources énergétiques et des voies d'approvisionnement pour le transit du pétrole, du gaz et de l'électricité des pays limitrophes vers l'Union européenne ; considérant le potentiel que représente, à la fois pour la Turquie et l'Union européenne, l'exploitation des nombreuses sources d'énergie renouvelable turques dans le cadre de la création d'une économie durable à faibles émissions de CO2 ;

considérant que le dialogue et la coopération de l'Union européenne avec la Turquie revêtent une importance stratégique pour la stabilité, la démocratie et la sécurité, en particulier au Moyen-Orient au sens large ; considérant que la Turquie a fermement condamné, à plusieurs reprises, les violences commises par le régime syrien à l'encontre de civils et qu'elle apporte une aide humanitaire vitale aux Syriens fuyant les violences commises de l'autre côté de la frontière,

[…] exprime son soutien en faveur du dialogue et de la reprise des relations entre la Turquie et Israël ;

[…] souligne l'importance d'une stratégie cohérente et globale en matière de sécurité en Méditerranée orientale et demande à la Turquie de permettre un dialogue politique entre l'Union européenne et l'OTAN en levant son veto à une coopération UE-OTAN associant Chypre, et demande par conséquent à la république de Chypre de lever son veto à la participation de la Turquie à l'Agence européenne de défense ;

[…] soutient l'engagement de la Turquie aux côtés des forces démocratiques en Syrie ainsi que l'aide humanitaire fournie au nombre croissant de Syriens qui fuient leur pays ; reconnaît que la situation en Syrie, qui se détériore rapidement, a de plus en plus de répercussions sur la sécurité et la stabilité de la région ; demande à la Commission, aux États membres et à la communauté internationale de continuer à soutenir la Turquie dans ses efforts pour gérer la dimension humanitaire de plus en plus présente dans la crise syrienne ; souligne l'importance d'une vision commune de l'Union européenne et de la Turquie sur les modalités de distribution de l'aide humanitaire disponible à la population syrienne déplacée qui se trouve actuellement sur le territoire turc ou attend à ses frontières ; souligne qu'au-delà de l'aide humanitaire, l'Union européenne et la Turquie devraient s'efforcer de parvenir à une vision stratégique commune en vue d'exercer un plus grand effet de levier destiné à mettre un terme à la crise tragique dont souffre la Syrie ;

[…] se félicite de la décision visant à renforcer la coopération entre l'Union européenne et la Turquie concernant un certain nombre de questions énergétiques importantes et demande à la Turquie de s'engager en faveur de cette coopération ; estime qu'étant donné le rôle stratégique de la Turquie et les ressources considérables d'énergie renouvelable, …. souligne la nécessité d'intensifier la coopération concernant les couloirs énergétiques vers l'Union européenne, qui représentent un intérêt stratégique pour l'Union européenne ; estime que le renforcement de la coopération UE-Turquie en matière d'énergie et les négociations sur le chapitre 15 devraient accroître le potentiel des énergies renouvelables et des infrastructures transfrontalières de transport d'électricité ;

[….]

A la lecture de ce texte accouché par le parlement européen et le vote pour la résolution de Daniel Cohn-Bendit par le Front dite de « gauche » et le Parti de la gauche européenne, on voit clairement que le PGE et en son sein le Front de gauche qui soi-disant, œuvrent pour une autre Europe - une Europe sociale des peuples - jouent manifestement en réalité, un rôle dangereux contre les intérêts et la lutte du peuple chypriote et favorable aux intérêts du capital qui considère la Turquie comme un partenaire majeur servant le mieux ses intérêts économique, militaire et énergétique dans la région.

Chrysanthie Thérapontos


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